Il y a quelques jours, Moustaph DICKO, Vice-président de l’ADEMA, non moins ancien ministre sous ATT et IBK et Oumar Hamadoun DICKO, président du PSP (Parti pour la solidarité et le progrès), et ancien président du Cinquantenaire, tous deux natifs de la ville de Douentza, qui, pour raisons de positionnement politique, ne se parlaient pas, ont décidé de fumer le calumet de la paix, cela grâce à la médiation des notabilités, des doyens et autres personnalités du cercle de Douentza.
Depuis, la semaine dernière, les désormais «anciens frères ennemis» ont entamé ensemble une série de rencontres auprès des communautés de Douentza pour non seulement leur prouver qu’il n’y a plus de différend entre eux, mais surtout réaffirmer leur ferme volonté au raffermissement de la cohésion et de l’unité dans leur localité.
C’est ainsi qu’ils ont rendu des visites de courtoisie et de remerciement à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin et consentis des efforts pour leur réconciliation.
A son domicile, le premier député de l’US-RDA de Douentza, Amadou Balobo MAIGA, a reçu les deux hommes politiques accompagnés pour la circonstance d’autres ressortissants de la ville de Douentza.
Lors de cette rencontre, Moustaph DICKO a expliqué que la visite est une mission de courtoise au doyen, mais aussi l’occasion pour informer ce dernier que lui et son ainé Hamadoun DICKO ont décidé de faire la paix.
«Puisque ces démarches ont abouti à un résultat, il faut qu’on se présente à tous les notables de Douentza à Bamako pour leur apporter la nouvelle et demander leurs bénédictions. L’essentiel n’est pas notre modeste personne, l’essentiel c’est là, d’où nous venons, l’essentiel c’est Douentza et c’est ça que nous avons ensemble », a souligné, Moustaph DICKO.
Le président du Parti pour la solidarité et le progrès (PSP), va aussi abonder dans le même sens que son prédécesseur. A l’instar de Moustaph, il fera savoir que l’objet de cette visite est d’aller faire le point de son réconciliation avec Moustaph DICKO.
Ainsi, il a rassuré le doyen que la réconciliation entre lui et Moustaph est désormais effective avant d’annoncer que c’est pour partager cette information qu’ils vont faire le tour des anciens et de prendre leurs conseils, leurs avis et leurs bénédictions.
De leur rencontre avec le doyen MAIGA, le président du PSP dit avoir tiré beaucoup d’enseignements. Car il a appris beaucoup de choses sur lui-même, sur leur culture, sur le cercle de Douentza et le comportement à tenir pour l’avenir.
Quant au doyen Amadou Balobo MAIGA, il a fait savoir que cette rencontre ouvre des nouvelles perspectives pour la promotion du cercle de Douentza.
Pour lui, rien ne vaut l’entente et la paix et surtout entre des populations qui ont vécu ensemble depuis des siècles avec des brassages de familles. Sinon, il serait regrettable que tout cela soit subitement anéanti par des considérations qui sont étrangères à notre tradition, à notre culture.
«Des considérations politiques ont fait que les gens qui étaient hier des frères, des cousins, qui ont des mariages entre eux, qui ont des bonnes relations d’aller ensemble, de vivre ensemble, de lutter ensemble, et de gagner ensemble ne regardaient plus dans la même direction. Si aujourd’hui, les gens ont pris conscience qu’il faut se retrouver, qu’il faut aller ensemble parce que c’est dans la cohésion qu’on peut faire des avancées, nous les anciens, nous ne pouvons que nous réjouir. Je suis très heureux de constater que ces jeunes ont pris conscience du retard du fait de certaines considérations. Aujourd’hui, ils ont compris qu’ils doivent se donner la main pour construire ce pays. Cela est une très bonne chose. Je souhaite qu’ils continuent dans cette lancée. Et, nous sommes là pour les aider. Chaque fois qu’ils ont besoin de nous, nous sommes à la maison pour apporter notre contribution. C’est tout ce que nous voulons pour ce pays. On a rien de plus cher que notre pays», a-t-il indiqué.
A noter que selon des proches des deux hommes, ces rencontres vont se poursuivre chez d’autres personnalités du cercle de Douentza, domiciliées à Bamako.
Par Sikou BAH