Délitement au sommet à l’Université de Ségou (US). L’épineux et non moins renversant épisode du paiement des heures supplémentaires et des primes, révèle toute l’ampleur du désastre et pose non sans gravité la problématique de gouvernance au Rectorat de Ségou.
L’injustice qui règne à l’Université de Ségou et l’octroi de primes aux contractuels irritent, aujourd’hui, les fonctionnaires de l’État, désormais en rupture de ban avec leur comité syndicale, le SNESUP (Syndicat national de l’enseignement supérieur).
C’est par ordonnance N° 10-011PG/RM du 1 mars 2010 que l’US a été créée.
Cependant, elle s’inscrit dans la mise en œuvre d’une des recommandations du forum national sur l’Éducation initié par le Gouvernement du Mali en octobre –novembre 2008 et qui est relative à l’ouverture de Pole Universitaires Régionaux.
En matière d’enseignement supérieur et de formation, cette Université de Ségou devrait être une référence au Mali. Mais c’est tout le contraire qu’elle affiche, aujourd’hui.
Depuis sa création, cette jeune université fait face à une mauvaise gestion de la part de ses dirigeants. Confrontée à des guerres de clans et à de clivages politiques, cette jeune université devrait être une référence dans la sous région. Hélas !
Les dirigeants ne se soucient aucunement pas du système éducatif de cette université. Ainsi, les étudiants sont confrontés à des difficultés, de plus en plus, criardes. Notamment, les problèmes de salles de classes, l’absence de bibliothèque et surtout le niveau bas de certains professeurs.
Malgré des grèves entamées par l’AEEM pour dénoncer cette situation, le Rectorat continue de faire la sourde oreille. En dehors des différents problèmes qui rongent le système éducatif de l’Université de Ségou, le clanisme et les conflits d’intérêts persistent. Depuis, la tension est palpable à l’US, entre les contractuels bénéficiant de tous les avantages avant l’âge. Tels que les primes, la formation, le carburant…
Vient ensuite, le cas des fonctionnaires qui sont vus d’un mauvais œil et dont personne ne connaît les raisons.
Cette situation tendue s’est compliquée, suite à une décision ridicule signée par le Recteur, le Pr Abdoulaye Traoré, octroyant des primes spéciales aux contractuels de l’Université de Ségou. Au grand dam des fonctionnaires de l’État. Mais le hic qui titille dans cette situation, c’est que, le Recteur s’est basé sur le décret du 10 novembre 2010 portant attribution de primes spéciales aux fonctionnaires de l’État et aux agents de l’État.
Face à cette décision digne d’un fiasco, les fonctionnaires frustrés, ont saisie la section SNESUP de l’Université de Ségou, dirigée par le prof Jean Noël, qui a fini par rouler pour le Rectorat.
Syndicat-Rectorat : même odeur
Connu pour sa loyauté, face à des situations dans les années précédentes, le bureau syndical de l’Université de Ségou, piloté par le professeur-assistant, Jean Noël Keita, est actuellement pointé du doigt pour son ingérance dans les affaires et son silence coupable, face à la gestion du Rectorat. Avec cette position de prostitution de la part du syndicat de l’US, certains membres sont sur le point de claquer la porte du bureau. Au même moment, l’inégalité flagrante entre travailleurs est au rendez-vous. Pire, l’attitude et le comportement de certains responsables du Rectorat compromettent le bon fonctionnement de l’administration. Et comme par enchantement, ils agissent comme si l’US était leur patrimoine.
Face à cette situation, les radios privées de Ségou, ont fait des dénonciations qui sont restées lettres mortes.
Critiquer pour sa mauvaise gestion des problèmes du personnel de l’Université de Ségou, le SNESUP est au centre de la controverse pour sa prise de position dans la résolution des conflits. Des employés, toute catégorie confondue (contractuels et fonctionnaires) accusent le syndicat, d’être dans les bonnes grâces du Recteur, le Pr Abdoulaye Traoré.
Pendant ce temps, d’autres soutiennent, mordicus, que le SNESUP, depuis sa création, prouve son impuissance pour trouver une réponse approprié aux problèmes sérieux de l’US, opposant le personnel à l’administration.
À en croire un membre du syndicat de l’US, depuis quelques mois, le SNESUP est à la merci de l’administration. D’où l’incapacité de ses membres à mener avec loyauté et justice le combat.
Les propos de ce grand militant du SNESUP ne surprennent guère. Surtout que les preuves parlent d’elles-mêmes. Entre autres, il s’agit du scandale de détournement de bons d’essence, l’octroi de primes spéciales aux contractuels et l’inégalité flagrante entre contractuels et fonctionnaires de l’État.
Face à ces inepties de l’administration de l’US, auxquelles le personnel fait face, les responsables du SNESUP s’en moquent comme de leur première culotte. Tout ce qui intéressent ses membre, c’est les cotisations du personnel et là où il y a à boire et à manger…
Malgré ces dérives et injustices, érigées en mode à l’Université de Ségou, le SNESUP n’en fait qu’à sa guise et multiplie les fausses promesses.
En attendant, les membres du bureau apparaissent aux yeux des travailleurs du Rectorat comme des corrompus prêts à vendre leurs âmes au diable. Depuis, l’Université de Ségou, porte les germes de son autodestruction.
Nous y reviendrons.
Arouna Traoré
Source: Nouveau Réveil
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