La Commission européenne a annoncé mercredi, à travers sa représentation à Bamako, qu'elle lancerait deux nouvelles actions dans le cadre de "la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière" au Mali.
Ces actions sont financées par le Fonds fiduciaire d'urgence mis en place lors du sommet de la Valette (Malte) en novembre 2015, indique un communiqué de la Commission européenne.
La première action, d'un montant de 29 millions d'euros, sera menée dans le but de "renforcer la sécurité" dans les régions de Mopti et de Gao et d'améliorer la "gestion des zones frontalières" pour prévenir la migration irrégulière, le trafic de migrants et la traite des êtres humains.
Il s'agit surtout d'assurer la présence accrue et effective des forces de sécurité œuvrant dans le contexte de missions à caractère civil (police, gendarmerie, garde nationale, forces armées maliennes (FAMA), douanes et protection civile).
La seconde action, le Programme Groupes d'Action Rapides-Surveillance et Intervention au Sahel (GAR-SI SAHEL), est une initiative régionale impliquant le Mali.
Le programme, financé à hauteur de 41,6 millions d'euros, doit contribuer au renforcement des capacités opérationnelles des autorités nationales pour permettre un "contrôle effectif du territoire et élargir l'action de l'État de droit à l'ensemble du Sahel en créant des unités policières robustes, flexibles, mobiles, multidisciplinaires et autosuffisantes qui permettent un contrôle adéquat du territoire", précise le communiqué.
Le Mali est un pays de départ et aussi de transit pour des centaines de migrants irréguliers.
Le dernier drame impliquant le pays a eu lieu en fin mai 2016 avec le naufrage d'un bateau, sur lequel se trouvaient environ 120 personnes, essentiellement des Maliens et des Nigérians.
Le 14 mai 2016, lors d'une concertation initiée par l'Association malienne des expulsés (AME), le ministère des Maliens de l'extérieur a indiqué que 376 jeunes Maliens ont trouvé la mort en Méditerranée en 2015, sans compter ceux qui ont péri dans le Sahara.
En 2014, le Mali a adopté une politique nationale de migration pour répondre non seulement aux nombreux défis, mais également pour faire en sorte que la migration soit "un outil de développement" pour le pays.
Officiellement, les migrants injectent en moyenne 400 milliards de F CFA (608 millions d'euros) par an dans l'économie nationale. F