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Espace de libre expression au Mali : Des animateurs vedettes de radios sollicités sur le front social
Publié le jeudi 16 juin 2016  |  Le Forum
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© aBamako.com par Momo
Point de presse du collectif pour la Défense de la République
Bamako, le 23 octobre 2014 au carrefour des jeunes. Le CDR, lors d` un point de presse, a demandé que justice soit faite sur l’affaire de surfacturation sur les achats de l’avion présidentiel et des équipements militaires.




Ils sont jeunes pour la plupart. Ils ont comme points communs leur franc-parler, leur passion pour le pays et travaillent tous dans des stations de radios privées.
Autres points communs, ils ont reçu le pari de faire de leurs émissions, de véritables espaces de libération de la parole. Par leur constance, leur dextérité et surtout par leur immense talent, ils ont forcé l’admiration de milliers d’auditeurs tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Ils ne donnent pas dans la dentelle. Ils sont loin d’être des enfants de cœurs certes, mais ils ont par-dessus tout su garder leur lucidité pour canaliser leur grand auditoire.
Yély Madi Konaté, Rass Bath, Boubou Lah, Fané…sont parmi ces animateurs du pays qui offrent la parole aux citoyens ordinaires dans le respect et la cordialité dans la mesure du possible. Ils peuvent heurterles sensibilités, agacées parfois, mais les propos qu’ils tiennent n’en sont pas moins instructifs même si parfois ça frôle l’extrémisme. Leur émission circonscrite parfois, est une foire d’opinion représentative de l’opinion nationale.
Des intellectuels aux illettrés et même, des va-en guerre s’expriment et se prononcent sur les préoccupations du pays. A travers ces émissions, les Maliens de toutes les couches dénoncent, critiquent, accusent et parfois justifient les faits de société, les actions politiques où l’actualité, dans un désordre ordonné qu’ils sont seuls à avoir le secret en complicité avec les animateurs suscités.
C’est d’ailleurs ce qui fait le charme de ces différentes émissions. Sensibles aux analyses proposées par les animateurs Yély Madi Konaté, Rass Bath, Boubou Lah, Kassim…nombreux sont des auditeurs et auditrices qui les sollicitent sur le front social. Il faut dire qu’il y’a de quoi ! La richesse du dialogue qu’ils engagent avec les auditeurs ne laissent pas indifférent. Ces messieurs sont irrésistibles. Le titre est amplement mérité.
Cet appel réitéré plusieurs fois aux animateurs et par plusieurs auditeurs, peut paraitre anodin et motivé par le simple désire d’agacer la classe politique.
Cependant, il mérite attention et analyse. En filigrane, il y’ a dans cet appel, un avertissement de désaveux et plus, il est l’expression d’une nouvelle réorientation de l’opinion publique nationale vers des personnes irréprochables sur le plan politique. Si la classe politique ne prend pas garde, le compte à rebours du divorce d’avec la population est amorcé.
A cause de ses multiples querelles politiciennes, le pays est à l’arrêt. La récurrence des difficultés et l’absence de perspective a plongé la population dans une précarité angoissante. Aujourd’hui, elle est à la recherche d’une alternative à cette classe politique dont l’agenda ne correspond plus à ses besoins et attentes.
Les émissions que ces messieurs animent sont de véritables jauges de l’opinion nationale non négligeable. A travers elles, on peut mesurer le niveau d’agacement et surtout découvrir l’importance de la déception de la population dans une large proportion.
Il est grand temps que notre classe politique intègre la real politique à leur arsenal. Elle doit savoir qu’il y a des moments où il faut mettre de côté les discordes pour faire l’union sacrée autour de l’intérêt supérieur de la nation. Surtout face à la crise actuelle qui ébranle le pays jusque dans son fondement. Ce que veut le peuple du Mali c’est des résultats.
Aujourd’hui, il est notoire qu’il y a plus de discours que de réalisations dignes de ce nom. Il y a plus d’empoignades que de gestes d’apaisement sur la scène politique. L’absence de l’administration Malienne à Kidal est amputée au président IBK ainsi que les écoles fermées du nord.
L’argument avancé est la mauvaise qualité de l’accord d’Alger. Il y’a certes des indices pouvant soutenir cet argument, mais de là à chauffer à blanc le pays, il y’a certainement un pas qu’on ne devrait pas franchir pour l’amour de la patrie et à cause de l’ampleur de la crise.
A présent au Mali on n’a pas encore compris qu’il n’y a pas de mauvais accord, mais plutôt des accords à parfaire. Ces genres de questions que se pose la population méritent plus que des réponses théoriques. Les animateurs suscités, loin d’apporter des réponses, tentent une approche nouvelle émaillée de propositions, d’explications, et de messages de sensibilisation.
Toutes choses qui devraient venir de la classe politique et suivi d’effet à hauteur de souhait.
Loin d’être ridicule, certains animateurs de radio comblent aujourd’hui l’absence de leaders attentifs aux sollicitations de la population. Leur patriotisme et leur engagement sur les sentiers de la reconstruction du pays ne souffre de l’ombre d’aucun doute dans l’opinion. En attendant qu’ils donnent une réponse favorable aux sollicitations des auditeurs, que les encouragements sincères les accompagnent.
Le bâtisseur de la république peut venir de toutes les couches de la population. Pourquoi ne seraient-ils pas ces nouveaux bâtisseurs porteurs du vrai changement attendu par les Maliens ?
B S
Source: Le Forum
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