Venue sur nos terres en 2012, après qu’un accord d’établissement ait été signé entre le gouvernement du Mali, qui en a fait la demande et l’organisation des Nations-Unies, elle demande un prolongement de son mandat jusqu’en juin 2017, soit une année avant la fin du premier mandat d’IBK à la tête du Mali. A trois ans après son arrivée.
Comme dispositif, la MINUSMA a pu mobiliser pour constituer sa force 11 240 éléments dont 1,78% de femmes. Elle a mis en place sept bataillons d’infanterie déployés dans trois secteurs, une force de réserve, le personnel des services centraux, des éléments habillants, des groupes d’appui et 40 observateurs.
Elle s’est implantée dans les grandes villes du nord, notamment à Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka. La ville de Tessalit est occupée par une autre force, celle de Barkhane mise en place par la France, suite à une forte pression sur le gouvernement d’IBK qui a fait perdre un 21 mai 2014, au Mali, la ville de Kidal. En terme de résultat sur le terrain, c’est la logistique de la MINUSMA qui assure le transport par avion sur les villes du nord pour l’approvisionnement de ses troupes, les aides humanitaires et les officiels maliens et autres.
Peu de choses peuvent être comptabilisées sur le terrain dans le bilan de la MINUSMA. Une centaine de casques bleus, un millier de soldats et de civils maliens sont morts environ 80 casques bleus, des centaines de véhicules attaqués par les rebelles et mis hors d’usage pendant leur présence au Mali.
La sécurité n’est guère meilleure encore depuis trois ans qu’elle est au Mali. Au contraire, l’insécurité s’est généralisée et a même atteint les zones du centre du sud, épargnées au début de la rébellion.
La majorité des maliens et les observateurs de la situation de crise malienne pensent que le bilan de la MINUSMA est plus proche du négatif, que du positif, par conséquent plus proche de l’échec.
Le secrétaire général des Nations-Unies Ban Ki MOON explique cet échec par les raisons suivantes :
- le manque de moyens essentiels pour la mission notamment une unité d’hélicoptères d’attaque, une unité d’hélicoptères de manœuvre moyens, un bataillon spécialisé en convois de combat et une unité de protection de la force.
Le secrétaire général Ban Ki MOON estime que la mission manque de véhicules blindés de transport de troupes, encore d’officiers d’état-major, possédant des compétences spécialisées en terme d’analyse des renseignements et des images.
En outre, beaucoup d’unités d’infanterie de la MINUSMA ne sont pas équipées de matériel répondant aux normes de l’ONU. Parmi ces unités, 12 manquent de matériel majeur et sept manquent 60% de matériel de soutien autonome requis.
Analysant de près ce rapport fait par Ban Ki MOON, seulement la semaine dernière ou aboutit à la conclusion qu’il a fallu attendre quatre ans pour constater ces insuffisances dans la mission confiée à la MINUSMA. Les Nations-Unies ont fait preuve d’amateurisme dans l’organisation de cette mission au Mali. En plus le secrétaire général estime que même si les moyens manquants sont fournis, l’effectif et les moyens dont dispose la MINUSMA seront toujours insuffisants. Pour lui, il faudra déployer encore 2049 éléments pour compléter l’effectif nécessaire à 13 289 d’où la nécessité d’avoir un effectif supplémentaire de 2049 éléments pour renforcer leS capacités de la MINUSMA.
Quel est l’avis des autorités maliennes sur ces nouvelles propositions de Ban Ki MOON ?
Nos autorités n’ont pas encore réagi par rapport à ces propositions nouvelles. Cependant, on peut aisément se demander si leur avis compte, du moment, où notre souveraineté a été léguée à la France pour décider en lieu et place des autorités maliennes et du peuple malien par le Président IBK. Les autorités maliennes et le peuple malien peuvent-ils encore avoir un avis, lorsque la présidence du Conseil de Sécurité pour cette cession est confiée au représentant français aux Nations-Unies alors que la position de la France est connue de tous les maliens.
Notons que Ban Ki MOON et les Nations-Unies se trompent sur toute la ligne, en considérant les groupes armés de la CMA comme des loyaux sur le terrain d’un côté et les éléments d’Iyad comme les seuls terroristes qui attaquent en permanence. Ban Ki MOON doit comprendre que la CMA reste et demeure toujours au service d’Iyad. Ils portent tous le même turban pour cacher leur vraie face.
Le ministre français de la Défense déplore en effet qu’un des groupes armés signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, à savoir le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), complique le retour à la stabilité dans le nord du Mali par son « double jeu » avec les djihadistes d’Ansar Dine.
Cette accusation claire de la France intervient à un moment où des voix se lèvent pour dénoncer des lenteurs dans la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation dans notre pays.
En clair Paris reproche concrètement au HCUA sa proximité avec Iyad ag Ghali et Ansar Dine ; une proximité sur le fond qu’elle juge agaçante. C’est pourquoi, au ministère français de la défense, on estime que « Si on devait tolérer trop longtemps ce type de double jeu, par définition aller vers une solution sera compliqué ».
Ban Ki MOON peut mobiliser, toutes les forces armées du monde. Il en sera toujours ainsi, tant que la MINUSMA n’engage pas ces forces dans un vrai combat à l’image de la tempête du désert menée par les USA contre Sadam HUSSEIN pour désarmer tous les groupes armés et donner le monopole de la force de coercition à l’Etat malien seul. Que dire de la situation particulière de Kidal depuis le 21 mai 2014 qui n’est plus dans le giron malien ?
Ban Ki MOON n’en parle pas et pourquoi ? Sauvegarde-t-il les intérêts français dans cette zone où la France exploite à ciel ouvert l’or malien sous la protection de l’opération BARKHANE. Et pourtant IBK doit dire la vérité au peuple malien, sinon il aura beau mentir, un jour la réalité éclatera au grand jour, et les conséquences ne l’épargnera pas.
Seydou DIARRA
Source: CARREFOUR