Nouakchott, Les gouvernements mauritanien et malien ainsi que le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) ont signé jeudi à Nouakchott un accord tripartie pour le rapatriement volontaire
de milliers de réfugiés maliens en Mauritanie.
Cette mesure ne devrait concerner à court terme qu'une petite partie des réfugiés du camp de Mbera (sud-est de la Mauritanie), dont "la majorité ne souhaitent pas retourner dans leur pays pour le moment", indique le HCR dans un communiqué.
L'accord a été signé par le ministre mauritanien de l'Intérieur Ahmedou Ould Abdallah, le ministre malien de la Solidarité, de l'Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord Hamadoun Konaté, et le représentant du HCR Mohamed Alwash, a constaté un correspondant de l'AFP.
Malgré l'insécurité persistante qui décourage les vocations au retour, le Mali "est prêt à accueillir ses citoyens dans la dignité", a assuré M. Konaté devant la presse, faisant état de neuf sites d'accueil aménagés sur 21 prévus.
"Des commissions tripartites vont travailler sur les conditions pratiques du rapatriement des réfugiés et un plan de rapatriement sera ainsi mis en oeuvre le plus rapidement possible", a dit le ministre malien.
"L'insécurité dans cette partie de l'Afrique n'est pas le fait des mouvements armés, c'est le fait du terrorisme international", a-t-il estimé.
"On ne peut pas dire que nous allons attendre la fin de cette lutte contre le terrorisme pour recevoir nos compatriotes ou non", a-t-il ajouté.
Le nombre de réfugiés maliens accueillis dans le camp de Mbera s'établissait au 1er juin à 41.574 personnes, selon le HCR, soulignant que plus de 4.700 en sont partis pour regagner leur pays depuis 2013 "en dépit de l'instabilité de la situation sécuritaire dans le nord du Mali".
Au total, quelque 200.000 Maliens étaient toujours chassés par les violences dans le Nord, 52.000 déplacés à l'intérieur du pays, et environ 145.000 au Burkina Faso, en Mauritanie et au Niger voisins, selon l'ONU.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda.
Les jihadistes en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières
échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
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