Les travaux de l’atelier national de validation de la Politique nationale de la population (PNP) révisée 2016-2025 ont débuté au CICB hier sous la présidence du ministre de l’Aménagement du Territoire et de la Population, Sambel Bana Diallo. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme Mme N’diaye Ramatoulaye Diallo, du ministre de l’Education nationale Barthelemy Togo, du représentant du Fonds des Nations unies pour la population, (UNFPA) Matala Traoré et de la directrice nationale de la population Mme Diall Absatou N’Diaye.
La rencontre visait à valider le document de politique nationale (3ème génération) inclusif et mis en adéquation avec les stratégies d’atteinte du dividende démographique.
Il s’agissait également de partager le contenu du document avec tous les acteurs impliqués dans les questions de population ; mettre au débat les orientations et les stratégies de mise en œuvre de la politique et produire un document consensuel de politique de population.
Durant deux jours, les participants sont appelés à examiner les thématiques comme la situation socio-démographique et économique y compris les effets de la crise sur l’atteinte du dividende démographique ; les stratégies d’atteinte du dividende démographique ; la politique de la population et de la bonne gouvernance (interrelations entre politique de population et questions de gouvernance, de décentralisation) ; les stratégies de communication pour le changement comportemental et social et les mécanismes de financement et de coordination de la PNP.
Sambel Bana Diallo a expliqué que la PNP est un cadre de référence où les interactions entre population et développement sont analysées, les problèmes identifiés, les solutions et les stratégies de réduction de la pauvreté conçues et mises en œuvre.
Il a rappelé qu’une première révision de la PNP a été faite en 2003 suite à une évaluation en 2001. Elle a été suivie d’une évaluation en 2014 qui a permis de faire le point des acquis, d’identifier les faiblesses et déterminer les actions correctives y relatives.
Le ministre Diallo a indiqué que la mise en œuvre de la PNP à travers ses deux générations a contribué de façon significative à l’atteinte des objectifs de la politique globale de développement du Mali dont elle est l’une des principales composantes. Cependant plusieurs défis et insuffisances en matière de population ont été soulevés par l’évaluation faite en 2014. Parmi ces défis, une faible appropriation de la politique nationale de population dans sa mise en œuvre dans les départements sectoriels, un faible niveau de coordination des activités et le faible niveau de mobilisation des partenaires et des ressources financières pour sa mise en œuvre et le suivi-évaluation.
Au regard de ces insuffisances, Sambel Bana Diallo a expliqué qu’il est apparu impératif pour le gouvernement de disposer d’une PNP actualisée impliquant l’ensemble des acteurs clés et des stratégies d’atteinte de dividende démographique. C’est pourquoi son département et l’ensemble des acteurs nationaux concernés se sont engagés dans un processus d’élaboration de la troisième génération de la PNP avec l’appui technique et financier de l’UNFPA et la Banque mondiale.
Il s’est réjoui qu’avec l’appui de ces deux partenaires, son département et les autres départements ministériels impliqués dans le projet Autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel, sont parvenus à renforcer leurs capacités opérationnelles à hauteur de souhait. Cependant, il a indiqué que cette démarche a permis aux différents acteurs de faire un diagnostic des problèmes de population qui sont entre autres : le niveau élevé de fécondité, de morbidité et de mortalité, les faibles niveaux de scolarisation, d’alphabétisation et d’achèvement, plus particulièrement chez les filles ; le faible taux d’appropriation du contenu de la PNP. Face à ces défis, le ministre Diallo a souligné l’importance de l’élaboration et la mise en œuvre d’une bonne politique nationale de population pour améliorer durablement le niveau de vie de la population grâce à une croissance économique soutenue induite par le dividende démographique.
Le représentant de l’UNFPA a indiqué que cette étape est importante dans la mesure où le Mali a beaucoup changé pour répondre au mieux au bien-être de la population. Au nom de la représentante de l’UNFPA, il a réitéré son appui et son accompagnement pour un document qui répondra aux besoins du pays.
Matala Traoré a aussi assuré que les partenaires ne ménageront aucun effort pour appuyer le gouvernement dans la réalisation de ses objectifs.
A. D. SISSOKO