Monsieur le chargé de communication en chef de Qnet, nous avons lu avec une grande minutie, votre Droit de Réponse, dont la version traduite en français par vos soins a été déposée à notre rédaction par un huissier de justice, suite à la publication de notre article titré ‘’Qnet : un réseau ‘’d’escroquerie’’ représenté par l’honorable Amadu Thiam au Mali’’.
Nous vous félicitons pour la démarche entreprise. Car le recours au Droit de Réponse est un droit légitime pour toute personne physique ou morale qui se sent lésé par les écrits d’un journal.
Cependant, c’est notre droit de commenter le Droit de Réponse si toutefois nous constatons que son contenu est contraire à ce que nous avons écris.
Au début de votre Droit de Réponse, vous nous reprochez de n’avoir ‘’demandé des éclaircissements d’aucune entité ou personne avant d’écrire l’article’’.
A cet effet, nous tenons à préciser que notre article est le fruit de plusieurs mois d’enquête. Et dans le cadre d’une investigation, nous n’avons pas besoin de décliner notre identité pour ne pas que l’enquêté nous cache certaines informations. Nous avons été approchés à plusieurs reprises par des Représentants Indépendants (RI) de Qnet. Nous avons lu plusieurs documents sur Qnet. Nous avons visité le site internet du réseau Qnet : www.qnet.net. Nous avons aussi recueilli le témoignage de plusieurs personnes qui ont déjà intégré le réseau avant de l’abandonner, où ceux qui ont déjà été invités dans les locaux de Qnet pour adhérer au réseau, mais qui n’ont pas été convaincus. Certains de nos témoins ont été approchés par les Représentants Indépendants de Qnet jusque dans leurs foyers. C’est pour dire que notre journal ‘’Le Tjikan’’ tient à son image au même titre que la société Qnet et toute autre entreprise soucieuse de son progrès.
Donc, sauf erreur, nous ne sommes pas un journal qui rapporte de fausses informations à nos lecteurs, encore moins dans le but de nuire à qui que ce soit.
Au 1er point de votre Droit de Réponse nous avons lu ceci : « Vous déclarez que Qnet est un’’ Plan pour s’enrichir vite’’ ».
A cet effet, nous tenons à préciser que nulle part dans notre article, nous n’avons écris cette déclaration que vous nous attribuez. Nous avons plutôt écris qu’elle « promet une vie de rêve ou du moins de faire gagner beaucoup de millions à ses clients ».
Au contraire, ce sont plutôt vos Représentants Indépendants (RI) qui présentent le réseau Qnet comme un ‘’Plan de s’enrichir vite’’.
Dr. Ouattara, un des membres de votre réseau, lors d’une conférence de presse qu’il animée le 9 juin dernier à la Maison de la Presse, après la publication de notre article, disait ceci: « Beaucoup de ces gens que vous voyez (faisant référence aux networkers qui ont fait le plein de la salle ndlr) ont vendu leurs motos pour adhérer au réseau, mais aujourd’hui ils sont venus en véhicules. Que vous me croyez ou pas, j’ai gagné plusieurs fois 50 millions», a-t-il dit.
Un de nos témoins, I.K, enseignant de son état nous a confié : « un de mes collègues enseignants nous bourrait la tête tous les jours avec cette histoire de Qnet. Un jour dans la nuit, il est allé chez moi avec d’autres personnes membres du réseau pour tenter de me convaincre mais sans succès. Je lui ai fait savoir que je n’ai pas d’argent, car cette affaire ne m’a jamais convaincu. Mais vous savez, ils sont très courageux. Il m’a demandé de vendre ma moto pour adhérer au réseau Qnet en me faisant croire qu’ils se partagent de l’argent chaque semaine alors que sa situation économique n’a guère changé».
Même scenario, pour un second témoin, Y.S, un électricien qui nous a révélé avoir été incité par un Représentant Indépendant (RI) de Qnet à vendre sa moto ou à s’endetter pour devenir millionnaire en intégrant le réseau Qnet. « J’ai refusé et plus d’un an après, je constate que ma condition de vie est meilleure par rapport à celle de ces gens. Leur bureau est contiguë à notre maison à Kalaban coura, nous sommes tout le temps embêtés par leur vacarme », dit-il.
Si les pratiques des Représentants Indépendants sont contraires au code de déontologie de Qnet, cela n’est nullement de notre faute. Conformément à notre déontologie, ce qui nous intéresse en tant que journaliste, ce sont les faits sans lesquels, il n’ya pas de journalisme
Point 2 : « Qnet exige du RI nouvellement enregistré ‘’d’engager’’ 2 personnes supplémentaires à gauche et à droite »
Sur ce deuxième point, il se pourrait que nous nous sommes mal expliqué, sinon l’idée générale était de comprendre que tout client doit avoir au moins 3 personnes à sur son bras gauche et 3 personnes sur son bras droit, dont 6 (six) au total, pour toucher une première commission.
Cependant, nous ne comprenons pas lorsque vous écrivez que : « Un Représentant Indépendant de Qnet obtient sa commission seulement sur la base de la vente des produits de la société et non sur le nombre de recrues ». Le recrutement n’est-il pas conditionné à l’achat d’un produit ? Sinon pourquoi les Représentants Indépendants de Qnet incitent ceux qui n’ont pas d’argent à vendre leurs objets de valeur pour adhérer le réseau ? Peut-on devenir RI de Qnet sans effectuer un achat ?
Par ailleurs, selon les explications données par Dr. Ouattara, le porte-parole des Représentants Indépendants (RI) au cours de la conférence de presse qu’il a animée, la commission d’un RI est conditionnée à l’évolution de ses bras (droit et gauche). Et nulle part dans notre article nous n’avons écris le contraire.
Point 3 : D’après votre droit de réponse « Qnet n’a jamais été amené en justice au Mali et le conflit mentionné sur un cas de remboursement était entre un client et le Représentant Indépendant.
A aucune étape Qnet n’a été impliqué dans aucune procédure judiciaire ni aucune affaire en justice au Mali.
Nous sommes d’accord avec vous, mais les Représentants Indépendants (RI) agissent au compte de qui, lorsque Qnet stipule dans son contrat d’engagement personnel que ‘’Le Représentant Indépendant doit se concentrer sur la vente de produits de la société et non uniquement sur le régime de rémunération ?
La société ne prend-t-elle pas en charge les frais d’avocat au profit de son Représentant Indépendant incriminé par la justice?
Le porte-parole des Représentants Indépendants de Qnet au Mali, Dr Ouattara a lui-même avoué avoir été emprisonné à plusieurs reprises au commissariat du 15ème arrondissement. Pourquoi ? N’agit-il pas au nom du réseau Qnet ? Est-ce qu’il a été emprisonné suite à la publication de notre article ?
Point 4 : Qnet s’attaque aux moins instruits et a été interdit dans plusieurs pays.
Nous n’avons écris nulle part dans notre article que Qnet a été interdit dans un pays, encore moins au Rwanda. Nous avons plutôt écris que : « la société a déjà été poursuivie dans plusieurs pays du monde pour vente en pyramide. Au nombre desquels, le Rwanda, l’Iran, l’Australie, le Sri Lanka, l’Indonésie… », et ces informations sont vérifiables sur internet.
La grande majorité des populations du continent Africain où le réseau fait son expansion ces dernières années ne sont elles pas analphabètes ?
5ème et dernier point :
S’agissant du 5ème et dernier point, l’honorable Amadou Thiam est un député, président d’un parti politique et mieux, il est le 2ème vice-président de l’Assemblée Nationale qui est une institution de la République du Mali. A cet effet, il a l’obligation d’être au dessus de tout soupçon et de défendre l’intérêt national. Nous comprenons alors pourquoi la publication de notre article a suscité un tel tollé. L’honorable Amadou Thiam qui est un député de la Commune V remue ciel et terre pour soigner son image ternie par cette affaire. Mais hélas, la balle est déjà partie trop loin ! Et, comme lors de la conférence de presse ou dans les publications faites dans certains journaux de la place, dans ce droit de réponse, nous nous rendons compte, une fois de plus que le réseau QNET est à court d’augments. Car aucun argument solide n’a pu, jusqu’à preuve du contraire, battre en brèche les informations que nous avons rapportées dans notre article.
Sur ce, nous laissons le libre choix aux lecteurs d’apprécier la crédibilité de nos informations.
La rédaction