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Les nouvelles fraiches de Bamako
Publié le jeudi 24 mai 2012   |  Le Républicain




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Cher Kalifa,
Les nouvelles sont plutôt chaudes, caniculaires même ! Il faut une grosse mâchoire pour finir la chahada tout en bâillant d’ennui – de gros ennuis. C’est tout réparti donc ?
Sinon, comment est-ce que des cadres supérieurs, des médecins, professeurs et chercheurs deviennent ainsi les meneurs de bande, de désordre criminel d’un tel ordre ? Comment, dans l’état tragique où se trouve le pays, peuvent-ils être encore si dévoyés, dévergondés ? Comment arrivent-ils à s’affranchir de toute notion de honte ou de gêne en traînant le pays plus profondément dans la boue ? Où trouvent-ils, sans se lasser, de telles inepties pour justifier leurs actes?
Comment ont-ils pu oser encore une fois ? Ont-ils pu rentrer chez eux ? S’asseoir devant leurs enfants, leurs nièces et neveux ? Leurs petits enfants ? Leur reste-t-il encore une seule once de dignité ?
Comment osent-ils parler au nom du Mali, de ce pays qui, malgré tous ses troubles, n’a pas encore aboli le dialogue ? Pourquoi sont-ils si pressés et téméraires lorsqu’il s’agit d’aller casser à travers Bamako, jusqu’au fond du palais de Koulouba ?
Pourquoi les « forces de sécurité » qui ont pu se défendre sans ménagement il y a quelques semaines n’arrivent-elles pas à aligner quelques « corps habillés » pour couvrir le représentant de l’une des trois principales institutions de la République ? La figure la plus visible du pays sur la scène nationale et internationale?
N’est-ce pas là de fait une tentative d’assassinat sur le président de la République ?
N’est-ce pas là de la barbarie pure et simple. Un acte crapule et davantage. D’ailleurs inqualifiable, comme beaucoup l’ont dit au fil de la soirée. Le genre qui a déclenché des tueries et même des guerres interminables dans le passé ?
N’est-ce pas de la lâcheté qui s’ajoute à la grande voyoucratie qui se développe au nom du « peuple ». Il n’y a pas de « peuple » derrière cette coalition d’âmes perdues, de despérados, une horde d’hyènes opportunistes de la dernière espèce.
Honte à vous. Et quand on aura vos noms, on écrira « Honte à… » devant chacune et chacun d’entre vous.
Bien sûr, ces agents du chaos resteront à la manœuvre. Ils disposent d’atouts insoupçonnés et c’est une façon particulière de célébrer le coup d’état du 22 mars. Ils feront tout pour intimider, casser et détruire. Ils n’ont jamais posé un seul acte en faveur des populations dont le sort a été scellé par le coup d’état auquel ils s’accrochent.
Et nous qui avions pressenti la fascisation effrayante du discours populiste de la plus grande bassesse qui pleut sur les ondes de radios et même sur nos réseaux sociaux depuis deux mois ?
L’ensauvagement de la meute fasciste qui rôde autour de la junte devient de plus en plus évident. Aujourd’hui, il faut se demander qui sont les vrais auteurs du coup d’état? Pourquoi une poignée d’élus siégeant au parlement, rémunérés comme tels, ne se sentent nullement obligés de montrer la moindre loyauté envers l’Assemblée nationale et les institutions du pays ? Pourquoi semblent-ils plus indignés que les militaires par la sortie annoncée de la junte de la gestion politique du pays? Pourquoi n’ont-ils pas la patience de quelques mois pour se préparer correctement aux élections à organiser à travers le pays ? Bien sûr, ils n’avaient pas vu d’inconvénient au coup d’état survenu à six semaines des élections prévues pour avril ? Les mêmes qui claironnaient qu’on ne pouvait pas avoir des élections avec la rébellion en cours ? Je crois que la « convention » censée cracher ou vomir un président légitime à quelques heures de la fin de l’intérim aurait d’abord mis fin à l’occupation de la plus grande partie du pays.
Ils s’énervent et se chauffent à blanc lorsqu’on leur parle du nord. J’ai essayé de scruter les réponses des différents chefs de file qui ne cachent pas leur sentiment d’êtres personnellement agressés par toute référence aux gens du nord. Pourquoi ne parlez-vous que du nord ? Oui, oui ; si, si, c’est notre priorité, « à nous aussi », disent-ils. Notre seule et unique priorité. Le même mensonge vulgaire qu’on entend depuis deux mois et qu’on attend même d’eux dorénavant. Ni plus, ni moins. Seulement, sans le sourire désabusé d’il y a quelques semaines, bien sûr. Tout comme leur appel d’air de « convention ». Cette grosse bêtise qui se greffe à l’énorme connerie qu’a été le coup d’état. Il faut qu’on s’en ait le cœur net puisqu’ils insistent à parler de vérité. Un animal qu’ils ne reconnaîtraient guère en plein jour !
La seule chose qui les intéresse, c’est le pouvoir par la voie expresse et les privilèges. Tout ça pour des strapontins. Habillement préféré: les gros principes égrenés en harangues enflammées mais sans lendemain et le « peuple », leur litanie inépuisable.
Et là, ils iront en marchant sur le cadavre du Mali. Ils iront sur ce pont submergé, mais ils n’y arriveront pas. Car c’est trop tôt ou trop tard !
Dire que le temps de prier est passé. Il faut vraiment que l’on dise aux meneurs de cette cabale grotesque et malveillante, d’arrêter son étalage de vénalité, de sadisme, d’appétit cannibale pour le pouvoir et la richesse rapide. Le chaos est déjà là et qu’on en pleure ou rigole, rien n’étonne plus les Maliens. Ni ne les effraie. Ils ont tout vu en si peu de temps. Ils savent que tout peut arriver. Hier, ils ont vu des gestes ressemblant à des signatures, indiquant des engagements fermes; mais ils y croiront seulement lorsqu’ils auront vu les actes de leurs yeux ensablés. Les troupes dans leurs casernes – elles en ont ? –, les combattants au front? …
Il est indispensable aussi que le Président, le Premier ministre, l’Assemblée nationale, la Cour suprême prennent leurs responsabilités. Radier les élus putschistes du Parlement, les fonctionnaires coupables de la Fonction publique et user de tous les pouvoirs internes, régionaux et internationaux pour mettre les acteurs de cette violence inédite entre les mains de la justice. Sinon, on continue avec la politique de l’impuissance et de l’impunité qui nous a menés à l’énorme désastre dans lequel nous sommes précipités et au fond duquel nous nous enfonçons à coup de compromis bancals, de renoncements et de compromissions abjectes. Nous sommes devenus une nation d’avaleurs de couleuvres, mais je crains que malgré cette solide réputation acquise de jeune date, on n’ait pas l’estomac assez solide pour les boas qu’on pousse par dessus tout dans notre « azawa beeri » ou « banja gara ».
Le temps de prier est passé. Et s’il y a un crépuscule, ce sera avant tout celle de cette bande désespérée, dévoyée et honnie - j’espère à jamais.
Le Mali vivra, si nous le désirons suffisamment.
Du y’en a marre au carré, au cube, au « sokol beeri » ...
Mohomodou Houssouba

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