Le 20 juin 2015, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) paraphait l’accord de paix baptisé "Accord d’Alger", à Bamako. Une victoire sur le papier pour un Mali en guerre depuis la fin 2012 contre des groupes terroristes et rebelles. Un an plus tard, faut-il fêter cet accord ?
Un an, jour pour jour, après la signature de l’Accord d’Alger, le 20 juin 2015, le Comité de suivi se réunit aujourd’hui au complet à Bamako. Outre Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères (c’est son pays qui préside le comité), il faudra compter sur les secrétaires généraux des différents groupes armés, dont Bilal Ag Acherif, du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). Sa venue dans la capitale malienne est rare et hautement symbolique.
La semaine qui s’ouvre s’annonce intense, car cette réunion du comité doit aboutir à la mise en pratique des points de l’accord d’Alger et doit, notamment, détailler la mise en place des patrouilles mixtes, définies par le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC). Il faudra également se mettre d’accord sur les personnalités qui vont diriger les autorités intérimaires.
Ramtane Lamamra a affirmé samedi que le premier anniversaire de l’acord « marquerait un nouveau départ avec le même esprit constructif pour la concrétisation de toutes les exigences de paix et de réconciliation ». Un « nouveau départ » nécessaire, en effet, car l’Accord d’Alger, signé en deux temps et accouché dans la douleur, fête son premier anniversaire sans tambour ni trompette. Le Nord du Mali n’est toujours pas sécurisé et la mise en oeuvre des décisions de l’accord a pris du retard.
Faux départ
La signature de l’accord de paix avait elle-même été source de couacs et s’était faite en deux temps. D’abord, le 15 mai 2015, sous les auspices de la médiation internationale, entre le gouvernement malien et les groupes dits à l’époque « loyalistes » (les membres de la Plateforme se sont depuis beaucoup émancipé de la tutelle de Bamako). Puis, seulement un mois plus tard, avec la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui regroupait les rebelles touaregs.
Après environ un an de négociations, la paix inter-malienne était signée. Mais la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national et la cessation des hostilités commencent à peine à prendre forme.
Affirmer la présence de l’État
Alors que les parties prenantes de l’accord déplorent l’absence du gouvernement sur le terrain, le chef de l’État, Ibrahim Boubacar Keïta, a nommé le 15 juin dernier Mahamdou Diagouraga comme son Haut représentant pour la mise en œuvre de l’accord. Un choix symbolique, puisque cet ancien DG de la police nationale a dirigé le comité de suivi de l’accord de paix au Mali signé en 2006 à Alger, lors de la précédente insurrection touarègue dans la région de Kidal.
Voir l'image sur Twitter
Voir l'image sur Twitter
Suivre
Presidence Mali ✔ @PresidenceMali
Hier le Pdt #IBK a nommé Mahamadou Diagouraga en qualité de son Haut Représentant pour la mise en œuvre de l’Accord
11:43 - 16 Juin 2016
15 15 Retweets 18 18 j'aime
Mettre en commun toutes les forces au sein du MOC
Le 10 juin dernier, le général Gomart, chef d’État-major de la Minusma, a énuméré les nombreuses pertes humaines de la plus meurtrière des missions onusiennes, mais s’est finalement réjoui d’un « point très positif » : les premiers pas du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) constitué de patrouilles mixtes, qui représentent la prochaine étape dans l’application de l’Accord de paix.
... suite de l'article sur Jeune Afrique