L’importance de la résolution des problèmes liés aux conflits a conduit le gouvernement à lui accorder un traitement prioritaire pour mieux la cerner et assurer une coordination efficace afin d’apporter des solutions concrètes et appropriées aux difficultés que vivent les populations affectées. Cela se concrétise davantage par l’organisation de la « Conférence de haut niveau et l’atelier sur la gestion des programmes sensibles aux conflits » du 20 au 21 à Azalaï Grand hôtel.
Les deux rencontres sont conjointement organisées par le ministère de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord et les Partenaires techniques et financiers (France et MINUSMA) de la Commission de réhabilitation des zones post – conflit (CRZPC).
Présidée par le ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord, Hamadou Konaté, la cérémonie d’ouverture a enregistré la présence des représentants du corps diplomatique, des mouvements signataires de l’Accord, des gouverneurs de régions, des présidents des conseils régionaux du Nord, des représentants de la société civile et de nombreux autres invités.
La conférence et l’atelier constituaient en fait la suite d’un atelier tenu en octobre 2015. Au cours de ces rencontres, ont été abordés des thématiques qui visent à une présentation et une mise en pratique de la gestion des programmes sensibles aux conflits (GPSC), un mode de gestion fondé sur une méthode qui a fait sa preuve dans des situations de sensibilité aux conflits.
Les participants, au nombre de cinquante, ont approfondi leur connaissance de l’approche sensible aux conflits à tous les niveaux (stratégique, programmatique et institutionnel). De même, lors de l’atelier ils ont compris la pertinence de cette approche et discuter des problématiques concrètes de la mise en œuvre des programmes d’aide humanitaire. Ce fut l’occasion pour les participants de développer des pistes pragmatiques pour avancer au niveau local.
A l’ouverture des travaux, le représentant de l’ambassade de France au Mali et coordinateur des PTF de la Commission de réhabilitation des zones post conflit (CRZPC), David Sadoulet, a souligné que le Mali ne connaît pas de conflit type et qu’il est nécessaire de faire une analyse de contexte. Et d’évoquer l’importance de la dimension intra et intercommunautaire dans le processus de réconciliation des acteurs signataires de l’Accord.
Le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’ONU Mbaranga Gasarabwé a, de son côté, souhaité que cet atelier donne aux participants les notions de base qui leur permettront d’être attentifs au contexte et son importance dans leur intervention. « Une meilleure compréhension de la nature du conflit est primordiale pour tous les acteurs qui interviennent dans le pays ou dans les zones en conflits. Cela inclut les enjeux liés au conflit, les causes structurelles, et toutes les dynamiques y compris l’aspect local », a-t-elle ajouté.
Le ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord considère que cet exercice arrive à point nommé au moment où, après l’adoption récente du Plan d’urgence et de relèvement des régions du Nord, plusieurs projets et programmes doivent démarrer et être mis en œuvre selon des modalités permettant le renforcement du processus de paix et de réconciliation. Hamadoun Konaté a, cependant, attiré l’attention des participants sur le fait que la méthode GSPC (Gestion des programmes sensibles aux conflits) peut s’appliquer à toutes les situations de sensibilité aux conflits, quelle que soit leur localisation. « Et, sans préjuger de l’issue de ces travaux, je me permets de recommander qu’ils soient suivis d’une dissémination de ses résultats aux niveaux régional et local, pour leur pleine appropriation par les populations et les acteurs de terrain », a conclu le ministre Konaté.
M. SIDIBÉ