J’ai oublié de te le dire, cousin, lorsque tu partais pour la France, avant l’annonce de ton opération bénigne, j’avais eu comme une diarrhée du voyageur (turista), parce que je voyageais avec toi par télépathie, donc par transmission de pensée ou sympathie. On n’est pas des frères siamois, mais comme tu as pu ressentir des rapports fusionnels avec ton peuple pendant la campagne électorale, depuis, toi et moi, nous sommes restés des êtres très fusionnels.
Avec un peu de pédagogie, nous disons que la diarrhée du voyageur est juste une infection de type gastro-entérite se manifestant par une diarrhée associée à des symptômes tels que douleurs et crampes abdominales, nausées, vomissements ou malaises, survenant chez le voyageur à destination d’un pays à faible niveau d’hygiène alimentaire ou hydrique.
Non, ce n’était pas ça. Puisque le niveau d’hygiène alimentaire ou hydrique est beaucoup plus élevé en France (son autre pays) que mon cousin adoré l’aime plus que le nôtre. En vérité, j’avais eu une de ces peurs bleues au point que mes sphincters avaient lâché. Conséquence : un soudain malaise. C’était alors une diarrhée occasionnée par la peur de voir mon cousin vider mon existence de sa présence. C’est dire combien je t’aime, mon cousin d’amour.
Tes partisans, dont le zèle à me descendre en flammes est motivé par le nerf de la guerre, pensent, à tort, que tu n’es qu’une tête de Turc pour moi. Tu es bien plus que ça, pour moi, cousin. Et j’ai beaucoup de respect pour l’homme qui a déçu à plus de 77% les espoirs de ses compatriotes. Cet exploit n’a d’égal que sa particularité unique en ce monde ici-bas.
C’est entre nous, cousin, que j’ai voulu faire cette confidence. Je t’en prie, ne t’en ouvre à personne, sinon c’est tout le Mali qui le saura, et je serai la risée de tout le monde. Promis, juré, et triché ! Cousin, ce n’est pas bien de tricher…
Issiaka SISSOKO