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Pr. Niang à propos de l’expropriation de sa ferme : «L’Etat peut me retirer cette parcelle pour cause d’utilité publique, mais pas un particulier»
Publié le mercredi 22 juin 2016  |  Le Reporter




La ferme du Pr. Abdoulaye Niang a été détruite par une trentaine d’hommes de la Garde nationale à la demande d’Ibrahima Diakité, qui prétend être l’héritier de Famoussa Diakité à qui appartient cette parcelle de 4 ha 09 ca sur laquelle est installée le Pr. Niang depuis plus de 52 ans. Bien que l’affaire soit en instance de jugement devant la justice, Ibrahima Diakité a eu l’autorisation de démolir la ferme du Pr. Niang.
Pour éclairer l’opinion nationale et internationale sur la démolition de sa ferme, le Pr. Niang a animé une conférence de presse au siège de l’Association Jogo Ni Maya, sis à Badalabougou. Selon lui, la parcelle de 4 ha 09 ca qu’il occupe aujourd’hui, fait partie des 1075 ha dans le titre foncier TF 12-09 à Samanko que le président Modibo Kéïta avait attribué à 300 fonctionnaires maliens en 1964. Le Pr. Niang a donc acheté sa parcelle en 1976 avec M. Tembely, qui lui aussi l’avait trouvée avec Famoussa Bakayoko en 1970. Toutes ces transactions ont eu des transferts légaux devant les instances judiciaires. Cependant, en 2009, le Pr. Niang a reçu une convocation au Service contentieux des domaines de Kati pour occupation illégale.
Remontant dans le temps, explique M. Niang, il s’est avéré qu’en 1964, Famoussa Diakité a été installé sur la parcelle 35 B avec les limites de la parcelle 38 B occupée par Famoussa Bakayoko. Famoussa Diakité, après avoir pris la lettre d’attribution sous la parcelle 35 B, a fait un acompte en février 1964. Et depuis lors, il n’a pas payé la totalité des frais de cession jusqu’à sa mort en 1984. 21 ans après avoir fait le premier versement en février 1964, il n’a pas versé la suite et n’a donc pas eu une lettre d’attribution.
Le Pr. Niang, qui est arrivé sur les lieux en 1976, n’a pas connu Famoussa Diakité. Le président de la Coopérative agro-pastorale de Samanko, M. Sidibé, ne l’a non plus connu, en dépit de sa présence en 1975. Personne n’a vu un Famoussa Diakité être concessionnaire sur la parcelle 38B. Il a donc fait une renonciation volontaire au titre de concessionnaire et en même temps, il a été frappé par la prescription extinctive de la loi après trois ans d’absence sans exploiter la parcelle, l’Etat la retire.
À la suite d’une convocation, relate M. Niang, le Préfet a envoyé une équipe d’enquête qui s’est rendu compte de deux choses : que le Préfet ne peut pas donner une lettre d’attribution sur la 35B parce qu’elle est occupée depuis 1964 par Famoussa Bakayoko par réquisition. Ensuite, le titre foncier 35B qu’il détient, est bien réel, mais a les limites de la parcelle 38B. Et cela n’engage aucunement la responsabilité du Pr. Niang. Donc, la faute revient aux Domaines de l’Etat et des affaires foncières. Puisque la vente administrative ne porte pas le numéro de parcelle, mais plutôt sur la superficie vendue, et quand les services judiciaires d’investigation de la gendarmerie ont écrit à l’Institut géographique du Mali, ils ont trouvé que les 4 ha 09 ca sont de la parcelle 35 B.
«L’Etat peut me retirer cette parcelle pour cause d’utilité publique, mais pas un particulier. J’ai toutes les preuves de la vente de l’Etat de cette parcelle à ma personne. Que les héritiers de Famoussa Diakité présentent la preuve que leur père a bien une parcelle là où je suis. Que l’Etat me montre également là où il m’a vendu les 4 ha 09 ca dont j’ai le titre foncier», exige Pr. Niang.
Rappelons que le Pr. Niang a investi plus d’un milliard de Fcfa dans sa ferme. Il y a 14 employés permanents, en plus de ses enfants qu’il a fait venir des grandes Universités américaines pour qu’ils mettent en valeur son projet d’agro-business dans la ferme. Des Instituts internationaux voyaient cette ferme comme étant un exemple à suivre. Sans compter des visites de ministres d’Etat malien et de la sous-région pour l’admirer. Et dire que -bien qu’un procès soit pendant devant le Tribunal administratif- Ibrahima Diakité ait pu accéder à un ordre de démolition de la ferme, cela relève d’un mirage !
Gabriel TIENOU
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