Alors qu’ils manœuvraient une balustrade sur un chantier immobilier, deux ouvriers en bâtiment ont failli y laisser la vie suite à un contact avec un câble à haute tension.
La sécurité du personnel sur les chantiers devrait être la première des priorités. Mais elle reste un vœu pieux sous nos cieux. Ainsi, vous ne trouverez aucun filet ou corde d’attache contre les chutes, aucune souscription d’assurance, et les casques ne sont que pour les quelques responsables du chantier. En atteste ce énième accident survenu ce jeudi 16 juin 2016 à Bacodjicoroni-golf, derrière la station Total, au niveau du carrefour de Kalabancoro.
Sous le temps couvert de ce matin là, deux jeunes ouvriers sont, comme les jours précédents, chargés d’installer les balustrades à chaque étage de cet immeuble qui en compte trois. Pour la manœuvre, ils font des trous sur la façade afin d’y placer les crochets dont la fonction est de maintenir la balustrade en place, une fois cimentée. Tout à toujours été ainsi et n’a jamais occasionné de dommages. Ce jour-là, malheureusement, le balcon sensé recevoir la balustrade fait face à un poteau électrique, et pas n’importe lequel, à seulement un peu plus d’un mètre. C’est un poteau d’étirement de câbles transportant du courant à haute tension.
Dans leur manœuvre donc, l’inattention ou toute autre chose a voulu que la balustrade pivote et manque de se retrouver sur le trottoir, deux étages plus bas. Et cela a pu être évité parce qu’elle est allée s’appuyer contre l’un des trois câbles du dangereux poteau. Venus pour la plus part du village, ces jeunes ouvriers de nos chantiers manquent de beaucoup de connaissances, surtout en ce qui concerne l’électricité et ses dangers. C’est assurément cette ignorance qui a amené ces deux infortunés ouvriers à s’agripper à la balustrade couchée sur les câbles à haute tension, dans l’intention de la remonter afin de poursuivre leur tâche du jour. Et c’est là que tout se produisit. L’un fut projeté depuis ce deuxième étage pour se retrouver sur le trottoir. L’autre, resté bien plus longtemps accroché à la balustrade électrifiée, n’a eu son salut que grâce au déclenchement du disjoncteur central. Ce qui l’a projeté à son tour mais, cette fois-ci, à l’intérieur du bâtiment.
Accourus, leurs collègues et des riverains ont alerté la protection civile qui a procédé aux premiers soins avant leur évacuation sur le CHU Gabriel Touré. Leur vie est hors de danger mais ils gardent, en plus de séquelles psychologiques, des blessures et brûlures importantes à divers endroits du corps. Quand on sait qu’ils ne recevront aucune compensation financière, on ne peut que prier pour que les choses évoluent rapidement dans ce secteur d’activité.
Abdoulaye KONATE