A quelques jours de l’annonce du mois de Ramadan, les maliens ont assisté impuissamment à la montée vertigineuse des prix des denrées alimentaires sans la moindre explication. Malgré l’assurance et la mise en garde des autorités politiques, rien ne fit.
Depuis le début du mois sacré de Ramadan, le consommateur malien continue de souffrir le martyre de la surenchère des prix des denrées alimentaires. Et dire que cela risque de continuer jusqu’à la fin du Ramadan, on doit se poser la question de savoir si réellement c’est le Mali qui se vante sur tous les toits du monde entier que sa population est composée de 95% de musulmans.
En tout cas ni les mesures et menaces des autorités politiques, ni la présence des grands chefs religieux dans le pays, rien ne fit pour empêcher la surenchère des prix imposée par les commerçants véreux et cupides. Si on accuse les autorités politiques pour leur incapacité à sanctionner ces commerçants véreux et cupides, force est de reconnaitre que rien ne justifie cette hausse des prix des denrées alimentaires.
Et pour cause il n’y a eu aucune augmentation des prix de transport, d’essence ou autres taxes liées aux marchandises pendant à la veille du mois de ramadan. Le comble c’est qu’aucune voix du monde religieux ne s’est élevée pour dénoncer l’attitude de ces commerçants-vampires qui n’honorent pas du tout l’islam. En tout cas cette attitude de ces soit disant commerçants musulmans donnent raison à ceux qui pensent que cette statistique de 95% de musulmans ne tient pas du tout dans la pratique.
Quant à la hausse du prix de Kilo de la viande, certains bouchers expliquent que cela est lié à la rareté des bœufs et des vaches sur le marché du bétail en cette période de pré-hivernage. « Vous savez chaque année à cette période, le marché n’est pas suffisamment fourni car c’est le début de l’hivernage. Malheureusement cette période a coïncidé au mois de Carême » confie un boucher.
A la question de savoir pourtant les bouchers ont été subventionné par l’Etat, un boucher qui a préféré garder l’anonymat nous répond « Ceux qui ont reçu ces subventions ne sont pas des bouchers en activité. Certains ont vendu leurs étales, certains sont des coxeurs et d’autres sont devenus des syndicalistes. Un vrai boucher en activité ne prendra jamais la somme proposée par l’Etat. Allez-y dire au ministre qu’il a été induit en erreur par ses conseillers ».
Abdoul Karim Konaté