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Coup d’geule : Ces gens qui ralentissent le service public
Publié le jeudi 23 juin 2016  |  Le Prétoire




Il est indéniable que la lenteur est l’une des caractéristiques de nos services publics. Pour étayer cette assertion, on cite plusieurs raisons tout en occultant une qui, rarement pointée du doigt, porte grand préjudice aux usagers. Il s’agit des visites inopinées de personnes n’accordant aucun respect à l’ordre de passage. Ainsi, debout ou assis dans une file d’attente, il est arrivé, plus d’une fois, à chacun de nous, de subir les désagréments occasionnés par ces gens qui, faisant fi de bienséance, passent au nez et à la barbe des usagers pour entrer dans le bureau devant lequel l’on attend. S’il arrive que ces gens soient des visiteurs étrangers au service, il convient de noter que le plus souvent, ce sont des agents du service en question qui ont cette pratique immonde. Pour les plus polis d’entre eux, un coup d’œil rapide vers vous et un « çà va ? » tiennent lieu de marque de considération. Puis ils entrent. Quelques instants après, vu que l’individu s’éternise à l’intérieur, vous commencez à vous impatienter. Et pour cause. Si vous tendez l’oreille, vous saurez, grâce aux rires qui filtrent de l’enceinte, qu’ils ont fini de parler bouleau et sont en train de bavarder sur des sujets de bas étages. Et si vous forcez l’entrée, ils vous enverront voir ailleurs en usant de mots les plus humiliants que les autres. Ceci est vrai pour tous les services publics. Notamment l’administration et la santé. Au niveau de l’administration, le passage de deux ou trois de ce type de visiteurs, vous fera perdre toute une journée pour un simple document qui, en fait, n’en requiert que quelques minutes. Mais, c’est au niveau des services de santé publics que l’amertume est la plus élevée possible. Pendant que les patients s’impatientent, les causeries vont bon train dans le bureau, oubliant qu’ils sont dans un lieu ou le contribuable est sensé venir chercher soins et surtout réconfort. Ainsi, un défilé incessant de personnes en blouse blanche, bleue et même verte auquel s’associent de simples connaissances de l’infirmier ou du médecin investit le bureau alors que les vrais usagers souffrent et n’y ont accès que de manière parcimonieuse. Et dès que sonne le temps de la descente, on leur demande de revenir plus tard sans avoir cherché à savoir si le mal, lui, pourrait attendre plus tard sans empirer.
Il faut que l’on évite de s’éterniser avec un seul demandeur de services, en le libérant aussitôt son problème élucidé. Et surtout, en demandant aux connaissances d’éviter de passer au bureau pour des sujets autres que les prestations fournies par le service.
On est tous concerné car si on en a été victime, il est de notoriété qu’on en a aussi été coupable plus d’une fois.

Par Abdoulaye Konaté
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