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Le Républicain N° 4555 du 1/2/2013

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L’excision : La pratique résiste au temps
Publié le mardi 5 fevrier 2013  |  Le Républicain




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Instaurée en 2003 par les Nations Unies, la journée du 6 février est célébrée chaque année à travers le monde. Il s’agit d’une journée dédiée à la lutte contre les mutilations génitales féminines et l’abandon de la pratique de l’excision.

Les mutilations génitales féminines, l’excision sont des pratiques bien courantes en Afrique de l’ouest depuis des décennies. Dans le monde, 2 millions de filles subissent l’excision (source Plan-Mali) et environ 89% à 94% de filles maliennes subissent encore une mutilation génitale, la forme la plus courante étant l’excision. Notre pays, à l’instar des autres communautés, va célébrer la journée du 6 février pour démontrer les efforts gouvernementaux et ceux des organisations non gouvernementales et autres acteurs tous engagés dans la lutte pour l’abandon de la pratique.

Depuis une décennie, les acteurs la lutte contre l’excision mènent des campagnes pour bouter la pratique. Des progrès significatifs ont été remarqués, des lois ont été votées pour abolir la pratique dans certains pays tels que le Burkina Faso et le Sénégal. Une loi à laquelle tiennent fermement les acteurs militants pour l’abandon de la pratique dans notre pays. Mais vu les statistiques du dernier EDSM au Mali, une comparaison entre 1996 et 2006, montre le taux de pourcentage de la pratique dans certaines localités : à Bamako (95.3% -92.6%) ; pour Ségou (93.9% -92.2%) et Mopti (88.3%-75.4%). Quand on se fie témoignages des populations, cela nous amène à penser que les populations rurales sont plus sensibles à la question que les urbaines. En effet, à Fana et dans la localité de Ségou, l’excision est très pratiquée en dépit de la présence des organisations non gouvernementales qui luttent contre la pratique de l’excision.

Alors que dans les villages environnants nombreux sont ceux qui ont abandonné la pratique, suite aux séances de sensibilisation. Les complications des mutilations génitales sont nombreuses et chaque année des millions sont injectés pour la cause. S’il est bien révolu le tabou où parler de l’excision s’attirait de la rage, la pratique est loin d’être abandonnée. Sans loi, la pratique continue dans nos contrées et à Bamako, les petites filles sont excisées dans les lieux sanitaires ou dans les toilettes particulières. En effet, de nombreuses personnes à Bamako n’ont pas encore épousé l’idée de l’abandon mais elles préfèrent plutôt « médicaliser » ou mieux « superviser » comme le répètent toutes ces mères à qui on a demandé pourquoi elles font exciser leurs filles.

Khadydiatou Sanogo

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