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Mali : dans le Macina, un jihad sur fond de révolte sociale
Publié le jeudi 23 juin 2016  |  Jeune Afrique
Amadou
© Autre presse par DR
Amadou Koufa




Exploitant la révolte sociale et les injustices qui visent la communauté peule, les groupes jihadistes recrutent désormais dans le centre du pays. Reportage exclusif dans cette zone abandonnée par l’État, où les attaques se succèdent et où plane l’ombre du prêcheur Hamadoun Koufa.

Assis au coin d’une natte posée sur un tapis d’épines, Mahamoudou Barry lance des mots comme on jette une bouteille à la mer. « On a besoin d’aide. On ne voit personne ici, ni l’Unesco ni l’État. Pourtant, Hamdallay est un lieu saint pour tous les Peuls. » Cet homme de 60 ans est l’un des descendants de Sékou Amadou, le fondateur de l’Empire peul du Macina, qui régna de Ségou à Tombouctou durant la première moitié du XIXe siècle et qui fit de Hamdallay, un lieu jusqu’alors inhabité, sa capitale.

Il y a quelques années, Mahamoudou vivait de l’artisanat à Djenné, la cité antique située à 100 km de là. À l’époque, les touristes s’y pressaient pour admirer ses maisons traditionnelles et sa mosquée. Ce n’est plus le cas depuis qu’un nouveau jihad a pris racine dans la région. Mahamoudou s’est donc reconverti en gardien à temps partiel des rares vestiges de la glorieuse époque de ses aïeux : un mur de pierres en partie détruit et cinq tombeaux modestement entretenus.

Les hommes de Hamadoun Koufa ?

Dans la nuit du 3 au 4 mai 2015, des hommes sont venus à Hamdallay, ont placé des explosifs branchés à une batterie sur l’une des fenêtres du mausolée de Sékou Amadou et l’ont fait exploser, détruisant une partie du mur, avant de laisser un message et de fuir. « Il était écrit qu’ils étaient nos parents et qu’ils voulaient lutter contre les Blancs et contre le gouvernement », indique Mahamoudou.

S’agissait-il des hommes de Hamadoun Koufa, l’énigmatique gourou des jihadistes du cru ? Ceux qui ont connu cet érudit avant qu’il ne tombe dans la clandestinité en doutent. Mahamoudou, lui, ne veut pas se mouiller. Il connaît bien Koufa : ce dernier vivait dans le village voisin de Sinakoro Bella. Mais il ne veut pas en parler : « On ne sait plus qui est qui dans ce pays. Tu causes avec quelqu’un, et, si ça se trouve, c’est lui ton ennemi. »
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