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Le Républicain N° 4555 du 1/2/2013

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Dialogue politique : L’équation MNLA
Publié le mardi 5 fevrier 2013  |  Le Républicain


Première
© AFP
Première rencontre de la rébellion malienne du MNLA avec le médiateur Compaoré
Ibrahim Ag Mohamed Assaleh (R), leader d`une équipe du Mouvement de libération nationale de l`Azawad (MNLA) parle a un meeting avec les délégués touareg Ibrahim Ag Mohamed rebelles Asseley (C) et Hassane Ag Mehdy (L) à Ouagadougou


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Si la guerre de libération pour l’intégrité territoriale du Mali n’est pas terminée, il est pourtant nécessaire et urgent de préparer l’après guerre afin que le pays, à qui la France vient de donner sa nouvelle indépendance, le 2 février, ne retombe dans un enlisement, un imbroglio social, aussi grave que l’invasion des extrémistes religieux : les conflits ethniques. Le nord du Mali, théâtre des opérations est autant riche de sa diversité ethnique, que le sud, ou le centre.

Les exactions déjà commises ou des allégations d’exactions, des velléités ou la tentation de se venger, suite à des comportements odieux auxquels se sont livrés des groupes armés qui sont le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), Ansar Dine, le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et Aqmi en sont les signes précurseurs. Dans ce contexte le prisme de la couleur est la chose la plus explosive et à manipuler avec délicatesse. Tous les tous les arabes ou touareg à la peau de blanche ne sont pas des Jihadistes. Et à contrario, il y avait de nombreux noirs parmi les assaillants de Konna, contre la position malienne, si l’on se réfère à une déclaration du Colonel Didier Dakouo de l’armée malienne. Ce n’est donc plus la couleur de la peau qu’il faut retenir pour en faire un indicateur, elle n’est peut-être qu’un instrument de stigmatisation.

Le MNLA indépendantiste a perpétré des crimes de guerre, et personne n’ira en prison pour l’avoir affirmé de manière péremptoire. Mais il faut se hâter de préciser que le MNLA n’est pas représentatif de la communauté touareg. Il y a certes quelques élus touareg qui ont retourné les armes contre la patrie, mais il y a aussi de nombreux élus touareg qui sont restés sans ambigüité. La présentation de la feuille de route le 29 janvier 2013 a donné l’occasion à Me Kassoum Tapo de souligner la gratitude de l’honorable Assarid Ag Imbarcawan qui n’aura jamais contrarié le fait unitaire de l’Etat malien pour une quelconque rébellion. Et ils sont nombreux à être dans la logique unitaire, avec leurs communautés respectives, qui n’ont jamais suivi la rébellion armée au contraire, ils l’ont combattu. Ce sont les représentants de ces communautés qui devront prendre part au dialogue national.

Mahamadou Issoufou, le président de la République du Niger a fait une bonne lecture sur Rfi : « ce qui est important, c’est de noter que les Touaregs ne sont pas toujours représentés par ceux qui prétendent les représenter. Le MNLA n’est pas représentatif du peuple touareg […]. La communauté des Touaregs est immense. [...] Le MNLA est minoritaire parmi les Touaregs». Le voisin du nord est du Mali note, « il me semble que le MNLA est une des causes de la crise au nord du Mali [...] Je pense que ce serait contradictoire de ne pas désarmer le MNLA par rapport à l’objectif de restauration de l’intégrité du Mali. S’ils désarment, on peut éventuellement leur donner une place à la table des négociations. »

« Ceux qui portent des armes doivent les déposer »

Interrogé sur la question lors d’un point de presse à Bamako, le 2 février, le Président français François Hollande a déclaré, «il ne m’appartient pas de dire avec quelle force les Maliens doivent discuter. Ce que je sais, ceux qui portent des armes doivent les déposer et ceux qui utilisent les armes contre les Maliens, à fortiori contre nous, seront combattus et vaincus ». Il ajoute : « Je sais que la démocratie ne se fait qu’avec des partis politiques organisés et avec des forces qui renoncent nécessairement à l’utilisation des armes ».

Lors des débats de la feuille de route, Me Mountaga Tall a noté que MNLA est égal à Ansar Dine et Mujao et le seul fait que le pays du médiateur a envoyé des troupes pour les combattre signifie l’échec du dialogue avec eux. Et pour Me Amidou Diabaté, le MNLA n’est pas l’armée malienne, celle-ci doit continuer le combat jusqu’à Kidal pour parachever la reconquête du territoire national.

Mais notre armée serait difficilement arrivée là sans l’appui de la France. Hollande qui a vécu la plus importante journée de sa vie politique, en aura encore une meilleure en ramenant entiers, les otages français détenus dans les massifs des Iforas. En arrêtant Mohamed Moussa Ag Mouhamed, un responsable influent de Ansar Dine et un autre du Mujao, le MNLA poursuit son opération de charme à l’endroit de la France. La réalité n’est-elle pas que le MNLA cherche à exfiltrer tous ceux de Kidal qu’ils soient d’Ansar Dine ou de Mujao ? Ceux de Gao et Tombouctou n’auraient pas cette intercession. Sinon que dire des éléments du MIA qui ont été Ansar Dine jusqu’au mur ?

B. Daou

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