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Leçon de géopolitique : La grave crise du Venezuela doit inspirer le Mali dans sa marche vers le développement
Publié le jeudi 23 juin 2016  |  Infosept




Le Venezuela, Etat sud-américain connu pour abriter les plus grandes réserves de pétrole de la planète, ne finit pas de faire la Une des journaux à travers le monde. Pour cause, le pays connait une crise sociale et politique sans précédent. Et cette question lancinante ne cesse d’être posée : Comment un des pays, parmi les plus riches potentiellement au monde, a pu tomber aussi bas ? Cette chute du grand Venezuela dans les ténèbres doit servir de leçon à toute Nation soucieuse de compter parmi les grands de ce monde. Le Mali n’en fait pas exception.

Depuis la mort du charismatique, père de la Révolution bolivarienne, le pays n’est plus que l’ombre de lui-même : coupures d’électricité sans fin, pénurie en eau potable, manque de produits alimentaires, services sociaux de base inexistant, des fonctionnaires priés de ne travailler que 2 jours par semaine, les vénézuéliens croient vivre l’apocalypse. Une Majorité écrasante d’entre eux demandent désormais un référendum révocateur pour remettre en cause le mandat du président Nicolas Maduro qui semble être dépassé par les évènements.
Les 700 milliards de dollars de recettes générées par la manne pétrolière en l’espace de 10 ans semblent avoir disparu. Trois raisons principales sont avancées par les experts de la Géopolitique de l’Amérique Latine pour justifier cette chute dans les abysses.
1ère raison : une mono exportation à outrance
Le Venezuela a vécu avec la croyance que le pétrole permettrait de surmonter toutes les crises. Il paye aujourd’hui un siècle de mono exportation. C’est le grand échec des années Chavez, mais aussi des gouvernements précédents, leur incapacité à s’être lancés dans une politique de diversification économique quand ils en avaient les moyens politiques et économiques. L’effondrement des revenus pétroliers, en ruinant les comptes publics, a affaiblit directement le gouvernement, incapable de répondre à la grogne de son électorat populaire. Le président Maduro, plutôt que de faire une critique du régime en place, s’est embourbé en n’innovant pas le mode de gouvernance en place, arguant que le chavisme était la meilleure gestion politique qui soit.
2ème raison : un président très peu charismatique avec des compétences limitées
Hugo Chavez, père de la Révolution bolivarienne qui plaçait le peuple au cœur de tout politique de développement, était doté d’un charisme éloquent. Si sa gestion pouvait être qualifiée de conservatrice par certains, la distribution des richesses se faisant en privilégiant le peuple à travers des services sociaux comme des hôpitaux notamment. Nicolas Maduro, semble avoir surfé sur cette image fort sympathique du défunt président pour se faire élire sans travailler réellement son projet de société. Désormais son avenir politique semble très incertain.
3ème raison : les limites du socialisme au 21ème siècle
L’Etat moderne du 21ème siècle serait-il propice au socialisme à la sauce communiste des années 1960, 1970 ? A en croire bon nombre d’experts, la réponse est que non. Certes, des politiques sociales doivent exister, notamment, pour les plus défavorisés mais, l’Etat ne peut prendre en charge tous les aspects de la vie d’une Nation au risque de se voir dépasser à la moindre crise survenue. Dans un monde de plus en plus concurrentiel, l’ouverture économique et aussi sa diversification est vitale. La Chine communiste mais avec un marché économique et financier ouvert sur le monde, semble l’avoir compris. Peut-être un exemple pour le Venezuela, s’il tient à conserver son identité socialiste.
En somme, la chute du Venezuela dans les abîmes est le résultat d’une gestion, pas diversifiée sur le plan de l’économie, sans anticipation et archaïque. Le Mali devra en prendre des graines. Après la crise multidimensionnelle de 2012, force est de reconnaitre que la gestion du régime précédent a fait preuve de très peu de remise en question. L’Etat retombe dans ses travers d’un passé récent qui a favorisé la chute institutionnelle, militaire et économique du pays. La sentinelle citoyenne doit rester éveillée en cas d’absence d’autorité. C’est cela que les vénézuéliens semblent avoir compris en demandant en masse un référendum révocateur. Vivement, un éveil citoyen de la part des nôtres. Il y va de la survie de la Nation toute entière.

Ahmed M. Thiam
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