Dans le cadre de la première édition de la semaine des victimes, la COMADDH a organisé le Jeudi 23 Juin 2016 une conférence sur la cartographie des victimes de la crise au Mali.
Les représentants de certaines Organisations de la Société Civile ont présenté la cartographie des victimes que leurs structures ont réalisé.
La conférence sur la cartographie des victimes au Mali a été animée par la Coordination Nationale des Associations des Victimes du Mali, (CNAV), l’Association des Femmes Chercheurs (AFARD) et le Réseau des Défenseurs des Droits de l’Homme (RDDH). Elle a fait ressortir la situation des victimes répertoriées ainsi que celle des organisations de victimes identifiées.
L’Association des Femmes chercheurs l’AFARD a fait présenté le résultat d’une de ses “recherches action” sur la situation des déplaces à Bamako. La cible de la recherche selon Mme Assitan Diallo, est “les victimes du Nord du Mali” qui se sont déplacées à Bamako. Elle annoncé que la prochaine recherche concernera les régions du Mali et les camps des réfugiés dans les pays voisins.
Une partie des résultats présentés par Mme Diallo a concerné les victimes, une autres les acteurs et une autre à été consacré à l’Etat. La recherche d’AFARD avait pour objectif de collecter des informations sur les déplacés à Bamako.
Cette recherche sur la répartition partiale des déplacés a été faite avec un échantillon de 1285 personnes et a donné des résultats suivants:
27% des déplacés sont en commune I; 20% en commune III; 18% en commune VI; 17% en commune V; 13% en commune IV et 6% en commune II. Le résultat de cette étude montre qu’il y a une concentration des déplacés en commune III et commune I et qu’il a moins de déplacés en commune II. Selon cette enquête, 15% de ces déplacés ont moins de 30 ans. Le gros lot des déplacés à Bamako ont entre 30 et 50 ans. Cela correspond aux statistiques des déplacés avec enfants et conjoints. Les déplacés qui ont 50 et 60 ans sont 23% donc presque le ¼ des déplacés. 13% de ces déplacés ont 60 ans et plus. Cette statistique montre que les bras valides du Nord se sont déplacés à Bamako car la masse des déplacés ont entre 30 et 50 ans.
Parlant des groupes ethniques selon cette enquête, 58% des déplacés sont des Sonrhaïs; 29% sont des touareg, les peulhs représentent 7%; Les déplacés arabes et maures sont moins de 1% et les autres, Bobo, dogon Bambara sont 6%. Cette statistique montre que les populations les plus nomades qui sont les peulhs, les maures et les arabes n’ont pas commencé par Bamako.
Parmi les déplacés, les non instruits sont 63% et les instruits avec diplômes sont 21%, les 16% sont les demi-lettrés, les gens qui ont faits la medersa et l’école coranique. Des enquêtes ont été faites sur d’autres aspects également.
La Coordination Nationale des Associations des Victimes du Mali (CNAV) aussi par Abdoulaye Touré, a présenté la répartition territoriale des victimes enregistrées dans son registre.
Selon Mr Touré, les victimes de Bamako et Koulikoro sont au nombre de 1480 pour 20 associations, la région de segou compte pour le moment 11 associations pour un total de 1200 victimes, la région de Mopti compte 6 association pour 247 victimes, la régions de Tombouctou compte dix associations pour 1497 victimes, La région de Gao compte 16 pour un total de 1000 victimes, la région de Kidal a sept associations pour un total de 907 victimes. Taoudeni a six associations et trois regroupements pour un total de 1200 victimes enfin, Ménaka a cinq associations pour 46 victimes. Selon Abdoulaye Touré, ces données viennent des coordinateurs régionaux de la CNAV. Des enquêtes ont été faites aussi sur la nature des violations commises sur les victimes.
C’est ainsi que le Réseau des Défenseurs des Droit de l’homme, représenté par son président Saloum Traoré a présenté les résultats d’une enquêtes sur la nature des violations.
Selon Mr Traoré, il y a eu une seule amputation, 9 personnes ont été victimes d’arrestation arbitraire, il y a eu 51 personnes assassinées, une atteinte à la liberté de presse. Il y a 114 autres traitements inhumains et dégradants, 67 destructions et enlèvement de biens, une destruction de lieux de culte. 39 disparitions forcées ont été constatées. Il y a eu 5 enfants associés aux forces ou groupes armés, 17 menaces de mort, 32 pillages, une prise d’otage, 43 flagellations, 15 mariages forcés, 8 séquestrations, 14 tentatives d’assassinat, une tentative de viol, 211 cas de tortures, 89 viols, 95 violences psychologiques et 83 cas de vols à mains armées. Cette statistique donne 907 de violations.
Parlant des cas violations par localité on aura 35 cas pour la région de segou, Bamako a 168, 118 enregistrés à Mopti, 151 à Kidal, Tombouctou a enregistré 160 et Gao 274.
Ces différentes informations présentées sur la cartographie des victimes au Mali, pourront conduire à l’établissement futur d’un plan d’action de mise en commun des différentes données cartographiques sur les victimes au Mali.
Fsanogo/abamako.com