Le monde universitaire est en ébullition à Ségou. Les uns et les autres s’accusent de tous les noms d’oiseau. Le Recteur, qui fait preuve de sagesse, d’engagement et d’esprit d’initiative est trainé dans la boue par ceux qui s’estiment victimes d’injustices au sein de l’Université. Et ils ne manquent pas d’arguments. Pourtant, le fond du problème, c’est que l’ardoise que l’Etat fournit à Ségou n’est pas suffisante pour réussir une formation sérieuse. En conséquence, la suppression du mémoire qui tient lieu de second semestre avec le stage, pose le problème de la validité des diplômes. Car autant le mémoire n’est pas en application dans toutes les écoles supérieures maliennes, autant la loi l’établit à travers l’arrêté N°2012-1915/MESRS-SG du 11 juillet 2012 portant création et organisation du diplôme de licence professionnelle dans les structures d’enseignement supérieur en République du Mali qui stipule dans l’article 11 que le stage et le projet tutoré impliquent l’élaboration d’un mémoire qui donne lieu à une soutenance orale. Mais voyons les positions des belligérants. D’abord les mécontents qui nous adressent des correspondances ; ensuite la réaction du Directeur Financier.
Dans une première correspondance, les frondeurs indiquent que l’université de Ségou, créée par l’ordonnance N°10-011/PG-RM du 1er mars 2010, a ouvert ses portes le vendredi 27 Janvier 2012. Depuis sa création elle fait face à une mauvaise gestion de la part de ses dirigeants : des conflits de clans, de clivages politiques et surtout la guerre des intérêts. Les étudiants sont confrontés à plusieurs difficultés. Ces difficultés concernent entre autres : les problèmes de salles de classe, l’absence de bibliothèque, et surtout le niveau bas de certains professeurs.
Selon ladite correspondance, la tension est palpable au cœur de cette université entre contractuels, bénéficiant de tous les avantages tels que primes, formation, carburant, cartes téléphoniques pour la communication alors que les fonctionnaires, qui sont regardés d’un mauvais œil, n’ont aucune considération. Cette situation tendue s’est enflammée suite à la décision ridicule N°2016-0047-US-SG en date du 13 mai 2016 signée par le recteur, portant primes spéciales aux contractuels de l’université de Ségou. Le comble, dans toute cette étrange décision, l’administration s’est basée sur un décret N° 2014-0837 P-RM du 10 novembre 2014 portant primes spéciales aux fonctionnaires de l’Etat et aux agents de l’Etat. Face à ce cinéma, les fonctionnaires frustrés, ont saisi comme d’habitude le syndicat (SNESUP). Dirigé par le parfait prof Jean Noël KEITA, pour les uns, et le caméléon pour les autres, qui a chaque fois montré ses limites. Connu pour ses prises de positions féroces et de cœur de lion au cours des années précédentes, de nos jours le syndicat de l’université est pointé du doigt et critiqué pour son silence, surtout considéré comme une poule mouillée. Face à cette situation de faiblesse, certains fonctionnaires veulent se retirer du syndicat. Les conflits d’intérêts et l’inégalité flagrante sont au cœur de tous les débats au sein de cette université. L’attitude de certains responsables ternit le bon fonctionnement de l’administration, agissant comme si l’université leur appartenait. Plusieurs radios privées de Ségou, face à cette situation en ont fait des débats. Beaucoup se pose la question de savoir si l’université de Ségou est la seule structure étatique dans leur région en dépit de sa mauvaise gestion. Les fonctionnaires, frustrés de toutes ces injustices attendent avec impatience la réaction décisive du ministre de l’Enseignement Supérieur, Me Mountaga TALL, qui ils le savent y gagnerait beaucoup s’il mettait de l’ordre dans cette université par reconnaissance à la ville de Ségou qui lui a fait député durant des années.
Gestion calamiteuse
Une seconde correspondance martèle que le recteur Professeur Abdoulaye TRAORE n’arrive pas à se comporter en bon chef d’orchestre pour amener sa structure à relever les défis du secteur. La dernière en date, selon les plaignants, est liée à la répartition de l’enveloppe destinée aux heures supplémentaires. Pour un effectif total de 1530 étudiants dont 278 pour la FAMA, 916 pour la FASSO et 336 pour I’IUFP, l’université de Ségou a bénéficié du gouvernement malien une enveloppe de 426.443.998 francs CFA. Ce montant qui est destiné à couvrir la prise en charge des enseignants non permanents et les heures supplémentaires des enseignants permanents doit être en toute logique être reparti au prorata des effectifs de chaque faculté ou institut comme cela se fait dans toutes les universités du Mali. Mais au lieu de se conformer à ce principe d’équité, le recteur sous l’influence négative du comité SNESUP corrompu a procédé à une répartition sur une base injuste et inégale. Ainsi, la Faculté de la Médecine Animale avec 18% de l’effectif global se taille 29% de l’enveloppe, l’Institut Universitaire de la Formation professionnelle avec 22% de l’effectif bénéficie de 39% de l’enveloppe pendant que la FASSO avec 60% de l’effectif ne bénéficie que de 32%. Cette répartition injuste a eu comme conséquence le dépassement de l’enveloppe financière allouée.
Pour faire face au dépassement budgétaire, le recteur a trouvé la solution la moins réfléchie mais aussi la moins responsable qui consiste à repartir le dépassement entre les deux facultés et l’institut. A part la FASSO en lieu et place de cette proposition déjà injuste et indélicate, les autres à savoir la FAMA et l’IUFP ont accepté de réduire considérablement le volume horaire de certaines unités d’enseignement pour rester dans le budget. Une démarche contraire au système LMD.
C’est pour ne pas adhérer à cette combine de formation tronquée que le doyen de la faculté des sciences sociales a décidé tout simplement de s’assumer en supprimant du programme du second semestre les modules dont il ne dispose pas d’argent et d’abandonner l’encadrement de mémoire. Il se trouve que la suppression de ces modules qui sont des unités de valeur majeurs et l’abandon des travaux de recherche en licence 3 constituent des critères de validation des diplômes du système LMD.
L’inaction des autorités de tutelles et des parents d’élèves est inquiétante dans la mesure où l’année scolaire tire vers sa fin. Pour ne pas compromettre l’avenir des Etudiants, elles doivent agir pour éviter l’ajournement de toute la faculté car il serait anti pédagogique de faire passer en classe supérieure des étudiants qui n’ont pas été évalués dans leur matière de base.
Résumé de la situation des heures supplémentaires :
1-La FASSO avec 59,87% des étudiants de l’Université de Ségou recevra 31,36 % du budget total des heures supplémentaires de l’US contre respectivement 18,17% et 29,16% pour la FAMA et 21,96% et 39,48% pour l’IUFP.
2-Le coût annuel de formation par étudiant est de 145.976 FCFA à la FASSO contre 278.144 FCFA à l’Université de Ségou, 447.282 FCFA à la FAMA et enfin 501.144 FCFA à l’IUFP.
Le Comité SNESUP
Face à toutes ces injustices qu’a fait le comité ? Très peu de chose.
Pour les travailleurs le comité syndical a échoué sur toute la ligne, il fait de la diversion. Sinon, comment comprend qu’il n’agit pas face à la gestion catastrophique des ressources humaines. Pire il est sur le dos de ses militants. Le but du syndicat est d’améliorer les conditions de travail et de vie de ses militants, mais le syndicat pense qu’un militant gagne trop, où allons-nous.
Pire, depuis le premier conseil de l’université de Ségou en 2015, les primes sont promises, mais rien. En Février 2016 au 2ème conseil les administrateurs ont demandé le payement des primes, rien. Le comité a prévu d’aller en grève en mai pour ces primes, rien.
Ce comité dirigé par Dr Jean Noël KEITA, est au solde du rectorat et non au service des travailleurs.
LE COMITE SNESUP ENGLOUTI DANS LA SOUPE A MIEL DU RECTEUR
La dernière correspondance est relative au Comité SNESUP. Critiqué pour sa mauvaise gestion face aux multiples problèmes auxquels sont confrontés le personnel de l’Université de Ségou, le Comité SNESUP, est visé depuis de nombreux mois pour son mode de fonctionnement et la résolution des problèmes des travailleurs, de ses militants. Selon nos sources, certains employés, contractuels et fonctionnaires, accusent le syndicat, qui depuis longtemps a les mains enfoncées dans la bonne sauce du recteur et du chef service finances. Par contre, d’autres accusent le Comité SNESUP, depuis sa création, de faiblesses pour n’avoir pas puis résoudre aucun problème sérieux qui se pose au personnel, (composés de contractuels et fonctionnaires) et l’administration. Selon nos sources, un militant du syndicat nous a confié, que le Comité SNESUP, suce le bon miel de l’administration depuis quelques mois, donc il est impossible pour ce comité de mener bien un combat pour la justice et la clarté.
Les propos de ce grand militant du Comité SNESUP n’étonne guère personne, tout simplement que les preuves parlent d’elles-mêmes surtout avec le gros scandale des bons d’essence, de primes spéciales au contractuels basées sur un décret qui ne vise que les fonctionnaires, surtout la grande inégalité flagrante entre contractuels et fonctionnaires. Le Comité SNESUP, s’en lasse les doigts face à ces nombreux problèmes auxquels le personnel est confronté. L’unique préoccupation du Comité SNESUP, de l’Université de Ségou est la cotisation du personnel et autres pour boire du rectorat…
Malgré toutes les dérives, et injustices au sein de l’université de Ségou, le Comité SNESUP, n’en fait pas un souci majeur, tout en tenant de faux engagements et de fausses promesses. Certains employés, mécontent de l’agissement du Comité SNESUP l’accusant d’avoir la bouche dans le miel veulent se retirer et mettre en place un autre syndicat pour défendre leur cause. A tous ces obstacles viennent s’ajouter l’épouvantable gestion financière que vit l’Université de Ségou. Toute cette situation vient témoigner que cette jeune université, qui devrait être une référence se meurt à petit feu sous les yeux de tous.
INSOLITE
Voici l’emploi du temps de ce Monsieur (Djibrilla Maîga) Maître assistant en histoire-géo qui, doté d’une brochure de cours de sociologie rurale réalisée par un enseignant sociologue, dispense des cours à la FAMA.
Au cours de la semaine du 20 au 25 juin 2016, Dr Djibrilla Maîga s’est permis de se faire établir et “exécuter ” un cours de sociologie rurale de 40 heures à la FAMA et d’un cours d’instrumentation graphique et statistique de 30 heures à la FASSO. Les étudiants de la FASSO qui n’ont pas bénéficié de formation se plaignent de cette attitude et pratique malsaine.
Mamadou DABO
LE DIRECTEUR FINANCIER ROMPT LE SILENCE
« L’US est en train de prendre sa vitesse de croisière »
Face à la fronde contre le Rectorat, le Directeur Financier Mamadou Salif DIAKITE a tenu à faire l’état des lieux de l’US en s’abstenant d’entretenir la polémique avec « ceux qui ne connaissent pas l’Université de Ségou ». Il apparait dans cet entretien que l’US est plutôt en phase de réaliser tout le bien qu’on pense d’elle, d’autant plus que les chantiers en finition vont résoudre l’essentiel des problèmes actuels. Suivez l’entretien qu’il a bien voulu nous accorder
Question : Il nous est revenu que l’US traverse des tensions entre fonctionnaires, contractuels et le SNESUP. Aussi, des injustices sont dénoncées concernant la répartition des dotations budgétaires des heures supplémentaires entre les trois structures ouvertes de l’US à savoir FAMA, FASSO et IUFP. Qu’en dites-vous ?
Réponse : Moi je reste positif. Je ne veux pas rentrer dans des débats qui à mon sens ne concernent que ceux-là qui ne connaissent pas l’US. C’est vrai il y avait des problèmes de salles de classes, de laboratoires, de salles informatiques qui sont en train d’être résolus. Aujourd’hui les labos marchent avec l’appui de certains partenaires techniques et financiers notamment le Projet NICHE MLI 192 financé par les Pays-Bas qui a octroyé 100 coffrets de laboratoire, et l’Académie d’enseignement de Ségou qui nous a octroyé une partie du bloc scientifique de Ségou que l’US a rénovée. La bibliothèque est en place, pas avec toutes les commodités mais elle existe. Le problème des salles informatiques a été résolu avec les connections haut débit et présentement la fibre optique a été installée à l’IFP à Sébougou. La ligne spécialisée qui était à Sébougou sera transférée au Rectorat à Pélengana.
Pour la construction des salles de classes le marché de construction des salles de classes, de laboratoires et de blocs de bureaux pour l’Administration d’un montant de 2 milliards 355 millions de FCFA est à un niveau de réalisation de 87%. Des dizaines de salles de classes seront disponibles pour la rentrée prochaine.
Toujours sur ce volet des salles de classes, 8 salles de classes sont en chantier sur deux niveaux avec des bureaux, pratiquement un décanat, et également une salle de vidéoconférence est en construction. Pratiquement tous les problèmes sont résolus ou en voie de l’être. Comme on le dit tout début est difficile. L’US est en train de prendre sa vitesse de croisière. Nous devons être positifs.
L’US a démarré avec peu de personnels. Il fallait démarrer avec les moyens de bord et l’essentiel était composé de personnels contractuels, il y avait peu de fonctionnaires en tout cas en ce qui concerne le personnel administratif. L’idéal pour l’US était d’avoir des fonctionnaires mais nous n’avons pas eu cette chance, il était donc apparu impérieux de recruter des travailleurs contractuels, qui sont aussi des Maliens, pour palier à l’insuffisance de personnels. Il ne peut pas y avoir de différenciation entre les agents d’une même administration pour donner des indemnités aux uns et les refuser aux autres.
Question : Permettez-moi de vous interrompre afin de lire un passage de la correspondance que nous avons reçue : « La tension est palpable au cœur de cette université entre contractuels, bénéficiant de tous les avantages tels que primes, formation, carburant, cartes téléphoniques pour la communication alors que les fonctionnaires, qui sont regardés d’un mauvais œil, dont personnes ignorent les raisons n’ont aucune considération. Cette situation tendue s’est enflammée suite à la décision ridicule N°2016-0047-US-SG en date du 13 mai 2016 signée par le recteur, portant primes spéciales aux contractuels de l’université de Ségou. Le comble, dans toute cette étrange décision, l’administration s’est basée sur un décret N° 2014-0837 P-RM du 10 novembre 2014 portant primes spéciales aux fonctionnaires de l’Etat et aux agents de l’Etat. » Qu’en dites-vous ?
Réponse : Qui est agent de l’Etat ? Pour ma part, le fonctionnaire est celui qui a accédé à la fonction publique suite à un concours et accepté le statut général de la fonction publique ou d’autres statuts similaires. Les agents de l’Etat sont tous ceux qui ont signé des contrats avec l’Etat ou les démembrements de l’Etat. Donc ils ont tous droits aux mêmes indemnités et primes que les fonctionnaires. On ne peut pas laisser pour compte des gens tout simplement parce qu’ils ne sont pas fonctionnaires.
Question : Que pensez-vous du passage ci-après de la correspondance ?
Concernant la répartition de l’enveloppe destinée aux heures supplémentaires, pour un effectif total de 1530 étudiants dont 278 pour la FAMA, 916 pour la FASSO et 336 pour I’IUFP, l’université de Ségou a bénéficié du gouvernement malien une enveloppe de 426.443.998 francs CFA. Ce montant qui est destiné à couvrir la prise en charge des enseignants non permanents et les heures supplémentaires des enseignants permanents doit être en toute logique reparti au prorata des effectifs de chaque faculté ou institut comme cela se fait dans toutes les universités du Mali. Mais au lieu de se conformer à ce principe d’équité, le recteur sous l’influence négative du comité SNESUP corrompu a procédé à une répartition sur une base injuste et inégale. Ainsi, la Faculté de la Médecine Animale avec 18% de l’effectif global se taille 29% de l’enveloppe, l’Institut Universitaire de la Formation professionnelle avec 22% de l’effectif bénéficie de 39% de l’enveloppe pendant que la FASSO avec 60% de l’effectif ne bénéficie que de 32%. Cette répartition injuste a eu comme conséquence le dépassement de l’enveloppe financière allouée.
Réponse : Il s’agissait de représenter les heures suivant les modules et non suivant les effectifs. C’était au prorata des modules et non des effectifs. Tu peux avoir 100 étudiants dans une classe où on enseigne trois modules et 3 étudiants dans une autre classe avec également 3 modules. Si on ne ferme pas la filière, on va continuer à y investir.
Voyant qu’en réduisant les volumes horaires mis en cause, le SNESUP s’est opposé et on les a remis en place. 854 h ont été attribués à un enseignant pour un semestre et on veut qu’on accepte cela.
Question : Qu’en-est-il de la suppression des mémoires ?
Réponse : Au niveau de la licence, la question du mémoire n’est pas obligatoire et l’encadrement est prévu sur la prime d’encadrement des enseignants du supérieur, l’Etat ne paye pas de primes d’encadrement.
Réalisé par Mamadou DABO
Les chantiers du Recteur Pr Abdoulaye Traoré