Un mouvement politico-armé de défense des Peuls au Mali a été créé le week-end dernier. Dirigé par Oumar Aldiana, l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice (Ansipr), se fixe comme objectif la défense civile des Peuls victimes d’exactions. Des partis politiques n’apprécient pas cette démarche. Ils demandent au gouvernement de réagir à la création d’un mouvement politico-armé ethnique.
Protéger les civils peuls injustement attaqués est l’objectif principal de l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice.
En réponse à cette déclaration, le président du Parti social-démocrate africain (PSDA), Ismaël Sacko, estime que si aujourd’hui l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice s’arme pour prétendre défendre la cause des Peuls, alors demain une autre ethnie du Mali risque de faire pareil.
“C’est très grave. Lorsque que nous apprenons que des individus se réclament d’une ethnie et veulent créer un mouvement armé contre la stabilité, contre l’intérêt de la cohésion et qui agit contre l’armée malienne, il y a un danger. C’est comme si demain vous avez des Malinkés ou Bambara qui décident pour des problèmes de terres agricoles prennent des armes. Nous avons des principes fondamentaux dans la République et nous avons un soubassement culturel qui fait que le peuple est un et indivisible. Et notre devise est Un Peuple Un But Une Foi…”
Selon le président du social-démocrate, rien ne justifie la création d’un mouvement d’auto-défense ethnique. Il invite la communauté peule à engager le débat interne entre Peuls pour dissuader les animateurs du mouvement.
Pour l’honorable Alkaidy Touré, membre du groupe parlementaire de l’opposition, l’armée nationale est faite pour défendre toute la population, il ne peut y avoir un mouvement pour défendre un camp. “Je pense que la première des choses est de communiquer et de chercher à savoir pourquoi l’armée est visée. Les autorités devront prendre la création de ce mouvement au sérieux. Et l’armée malienne, qui est menacée par ce groupe armé, devra prendre des mesures pour faire face à la situation, notamment en renforçant la vigilance sur le terrain…”
Bréhima Sogoba