Le 3è Forum sur la coopération des médias sino-africains, destiné à promouvoir et consolider la solidarité et la coopération entre les peuples chinois et africains, s’est tenu à Beijing (Chine) autour du thème : « coopération gagnant-gagnant pour un développement commun ».
Plus 350 participants, parmi lesquels des ministres et responsables d’entreprises de médias de la République populaire de Chine, ainsi que des représentants de 45 pays africains, ont pris part au 3è Forum sur la coopération des médias sino-africains tenu du 20 au 22 juin à Beijing.
Organisé par l’administration nationale de la presse, de l’édition, de la radiodiffusion, du cinéma et de la télévision de Chine, en partenariat avec le ministère chinois des Affaires étrangères, celui du commerce et l’Union africaine de radiodiffusion.
La tenue du 3è forum sur la coopération des médias sino-africains, laquelle coïncide avec la célébration du 60è anniversaire de la coopération sino-africaine, est une réponse concrète aux engagements pris par le président chinois, Xi Jinping, lors du sommet sino-africain de Johannesburg tenu en décembre 2015.
Il s’agit de promouvoir et de consolider la solidarité et la coopération entre les peuples chinois et africains. Cet engagement a été, une fois de plus, renouvelé par le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Wang Chao, à l’ouverture de la cérémonie. Celui-ci a « réaffirmé le soutien et l’engagement sans faille de la Chine à poursuivre ses efforts dans tous les domaines de partenariats qui le lient à l’Afrique, pour que les deux parties puissent saisir les opportunités de développement commun dans la sincérité, le pragmatisme, l’honnêteté et la fraternité afin de contribuer à la paix et la stabilité dans le monde. »
Le directeur général de l’Union africaine de radiodiffusion, Grégoire N’Djaka, porte-voix de l’Afrique, a fait un rappel historique du paysage des médias en Afrique qui, selon lui, « était essentiellement constitué au début par des médias des services publiques, jusqu’à la libération du secteur de l’audiovisuel vers les années 90 ».
Pour Grégoire N’Djaka, la Chine doit aider davantage les médias africains à relever les défis sur le plan technologique, à renforcer leurs capacités, à promouvoir la gestion de leurs contenus ainsi que la gestion des retransmissions des évènements sportifs.
Pour que l’Afrique dispose de véritables entreprises médiatiques, le directeur général de l’Union africaine de radiodiffusion estime que le secteur doit être règlementé, les marchés publicitaires revus à la hausse et la nécessité d’une promotion idoine des langues locales ainsi que le soutien au financement des œuvres cinématrographiques, en l’occurrence, les films africains.
Au cours des travaux du forum, plusieurs thèmes ont été abordés dont les échanges sur les « politiques audiovisuelles et cinématographiques sino-africaines », la « coopération dans les médias et le renforcement de la capacité », la « numérisation de la radio et de la télévision » ainsi que le « développement des nouveaux médias ».
L’un des temps forts de cet grand rendez-vous du donner et du recevoir à été la signature d’une dizaine d’accords de coopération entre l’Administration nationale de la presse, de l’édition, de la radiodiffusion, du cinéma et de la télévision de Chine et certains pays africains.
Les responsables de la chaîne CCTV+ ont saisi l’occasion pour lancer une nouvelle initiative baptisée : Africa Link Union qui permettra de promouvoir les échanges des œuvres médiatiques et cinématrographiques entre Africains et Chinois.
Notre pays était représenté à ce forum par Etienne Coulibaly, conseiller technique au ministère de l’Economie numérique et de la Communication et Soumaylou Aboubacrine Dicko, directeur des réseaux et transmission à l’ORTM.
Pour Etienne Coulibaly, ce sommet est bénéfique du fait que “les médias africains sont envahis par d’autres. Et de moins en moins, nos voix sont entendues . Il est de notre devoir que nous puissions nous faire entendre, que nos médias puissent faire connaitre la réalité de l’Afrique », a indiqué le conseiller technique, pour qui, « on ne peut être mieux servi et écouté que par soi-même ».
“La voix de la Chine n’est pas aussi très bien connue en Afrique, c’est pourquoi ce forum nous offre, aujourd’hui, l’occasion de joindre nos efforts pour que dans la coopération gagnant Sud-Sud, nous puissions nous développer », a-t-il ajouté.
Etienne Coulibaly a par ailleurs salué la vieille et fructueuse coopération sino-malienne qui date de 1960. Parmi les actions concrétisant cette collaboration figure la construction du centre émetteur de Kati, à partir duquel la Chine dispose de 2 émetteurs lui permettant, d’émettre sur l’ensemble de l’Afrique.
S’exprimant, par ailleurs, sur la transition numérique, le conseiller technique dira que « les textes ont été votés et adoptés et que les efforts sont en cours pour la mise en place de la Société de transmission et de diffusion (SMTD-SA), laquelle aura pour mission de mobiliser les fonds pour le financement du secteur ».
S. TANGARA