PARIS - Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a évoqué lundi matin la possibilité d'un retrait rapide de l'armée française des villes maliennes reconquises, notamment Tombouctou, après le déploiement des forces africaines.
"Dans les villes que nous tenons, nous souhaitons rapidement être relayés par les forces africaines de la MISMA (Mission internationale de soutien au Mali, ndlr)", a indiqué le chef de la diplomatie française.
"Oui, ça peut venir très vite (à Tombouctou). On y travaille, parce que nous n'avons pas vocation à rester durablement", a-t-il ensuite précisé, confirmant la volonté de l'Etat français de passer rapidement le relais aux forces dépêchées par les Etats membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l' Ouest (CEDEAO).
L'opération "Serval" a été lancée au Mali, le 11 janvier dernier,par l'armée française afin d'arrêter la progression des groupes djihadistes vers le sud de ce pays ouest-africain. Les troupes françaises ont notamment pris le contrôle il y a quelques jours de la boucle du Niger depuis la ville de Gao jusqu'à Tombouctou.
Les soldats français, avec le concours des troupes maliennes et ouest-africaines, se sont ensuite déployés plus au Nord, partie désertique du territoire malien à l'origine du conflit, puisqu' elle a été contrôlée successivement par des rebelles touaregs puis par des milices djihadistes, depuis mars 2012.
Les frappes aériennes qui ont été menées ce week-end dans la région de Kidal, dans l'extrême nord-est du pays, non loin de la frontière algérienne, visent à "détruire leurs bases arrières, leurs dépôts".
"Il faut bien comprendre que (les islamistes) se sont réfugiés au Nord et au Nord-est, mais évidemment, ils ne peuvent rester là- bas durablement que s'ils ont des moyens de ravitaillement", a expliqué le ministre français.
"L'armée (française), de manière très efficace, est en train de saper cela", a ajouté M. Fabius, concernant l'opération militaire poursuivie aux alentours de Kidal, soit la dernière grande ville du Nord du Mali, dont la prise est un enjeu hautement stratégique.