Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Le PM Modibo Keita rencontre les forces vives: « l’heure n’est plus aux discussions stériles »
Publié le samedi 25 juin 2016  |  Info Matin
Primature:
© aBamako.com par mouhamar
Primature: La passation de pouvoirs entre le PM sortant Moussa Mara et le PM entrant, Modibo Keita
Bamako, le 09 janvier 2015. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Moussa Mara et le Premier ministre entrant, Modibo Keita a eu lieu ce vendredi à la Primature.  




Dans la mouvance des préparatifs de la signature de l’accord de paix et de réconciliation, prévue pour le 15 mai prochain à Bamako, le Premier ministre, Modibo KEITA, a rencontré, hier jeudi, à la Primature, les forces vives de la nation, représentées par les chefs de partis politiques, les leaders religieux, les acteurs de la société civile et du secteur privé.

Au cours de cette rencontre le PM a partagé avec ses interlocuteurs le contenu du Communiqué de la médiation, relatif aux actions à engager au titre des prochaines étapes. Au fait, la médiation, élargie aux états Unies d’Amérique et à la France, a tenu une série de réunions et de consultations, à Alger du 15 au 18 avril dernier pour faire le point du processus de paix en cours dans notre pays, depuis l’ouverture des pourparlers, le 24 juillet 2014, au paraphe de l’Accord, le 1er mars 2015 par le gouvernement et une partie des groupes armés. A l’issue de ces travaux, la médiation a fixé la date de la signature du document final, le 15 mai prochain à Bamako.
Après avoir reçu ce communiqué de la médiation, le Premier ministre, Modibo KEITA, a convoqué les forces de la nation pour leur donner les détails de ce qui s’est passé au cours des précédentes étapes du processus.
Pour la bonne conduite de cet exercice, il avait à ses côtés le ministre des Affaires étrangères, de la coopération internationale et de l’intégration africaine, Abdoulaye DIOP, le ministre de l’Economie numérique, de l’information et de la communication, Porte-parole du gouvernement, Choguel Kokala MAIGA.
Après l’ouverture de la séance, le ministre Abdoulaye DIOP a fait le point des différentes péripéties entreprises par le gouvernement et la médiation dans le cadre de cette médiation pour aboutir à ce document dont la signature est prévu pour 15 mai prochain à Bamako.
Il a rappelé la visite de l’équipe de la médiation à Kidal ; le communiqué du gouvernement après l’échec de cette médiation, la déclaration de l’Union sur l’Accord, le 27 mars dernier, la déclaration de l’ONU, à l’issue de sa réunion du 9 avril.
Le ministre DIOP a fait savoir que, c’est à l’issue de tous ces efforts de négociation que le présent document a été élaboré. L’équipe de médiation et toute la communauté internationale s’est vivement préoccupée de la position de la CMA après le paraphe du document par les autres partie et cette dernière à signer à son tour le document.

Soutien sans faille de la majorité
Le président de la majorité présidentielle, le Dr Boulkassoum HAIDARA, a réitéré le soutient de son regroupement politique au gouvernement dans le cadre de ce processus de négociation.
«En accédant à une quelconque revendication de la CMA sur ce document, on risque de franchir les lignes rouges», a-t-il prévenu.
Pour lui, ces différents groupes refusent de signer l’accord, aujourd’hui, parce qu’ils sont sous la pression des groupes terroristes. Enfin, il a demandé au chef du gouvernement et aux ministres de clarifier la position du Maroc sur les négociations au Mali, après une déclaration tendancieuse de ce pays frère sur la médiation de son voisin algérien.

Les contradictions de l’opposition
Le porte-parole de l’opposition, l’ancien ministre Amadou Abdoulaye DIALLO, non moins président du PDES, a affirmé que les partis politiques de l’opposition ne comprennent pas la décision du gouvernement de vouloir signer cet accord qui porte, pour eux, les germes d’une future désintégration du Mali.
Au cours des différentes rencontres qu’elle a eu avec le gouvernement, l’opposition a toujours livré ses opinions sur les documents de la médiation. Pour l’opposition démocratique et républicaine : «L’accord qui a été paraphé par le gouvernement, le 1er mars 2015, après plusieurs mois de négociation, ne résout en rien les questions fondamentales, relatives à la stabilité du pays, à l’intégrité du territoire, à la l’unité nationale et la réconciliation nationale. Cet accord n’est pas bon pour le Mali », a-t-il déclaré. Avant de souligner que le document paraphé ne fait aucune référence ni dans son Préambule ni dans ses principes, encore moins dans ses engagements et fondements pour un règlement durable de la crise.

Cri de cœur de la société civile
Pour le représentant de la CODEM, Alassane Abba, les populations du Nord, notamment ceux de Goundam sont sous les feux des djihadistes, en absence de tous les représentants de l’Etat dans cette localité. Les attaques à main armée, les razzias, les spoliations, les violences faites aux femmes et autres violations des droits de l’homme constituent le quotidien de ces populations qui ne savent plus à quel Saint se vouer. Aujourd’hui, dans les différentes localités, les jeunes sont en train de s’adonner à la création de milices d’autodéfense pour faire face à la situation. Il a appelé l’ensemble des parties prenantes à s’impliquer pour une signature rapide de l’accord qui représente, pour lui, le seul passage obligé pour aboutir à la paix dans notre pays.
«Ne pas signer cet accord, c’est condamné le Nord. Et nous sommes aujourd’hui prêts à prendre toutes nos responsabilités pour défendre notre survie», a conclu Alassane Abba.
Au nom des femmes du Mali, la présidente de la CAFO, Mme Traoré Oumou TOURE, a dénoncé la négociation au «masculin» qui marginalise la gente féminine, pourtant majoritaire dans notre pays. Toutes fois, elle a souligné que les femmes sont toujours prêtes à s’opposer et à s’interposer contre tous ceux qui veulent faire de la violence un moyen de revendication politique.
«Il faut tout faire pour aller à la signature de cet accord qui ne doit tenir compte que de l’intérêt des populations qui souffrent énormément de cette longue crise», a-t-elle préconisée.
A la suite des différentes interventions, le ministre Abdoulaye DIOP a indiqué que c’est la médiation qui a demandé à que l’accord soit signé à Bamako.
Le paraphe est une étape technique, mais ici à Bamako, les membres de la CMA auront le loisir de parapher et en même temps de signer, a-t-il dit.
Selon le chef de la diplomatie malienne, l’accord paraphé est un cadre de règlement du conflit et que sa signature nous permettra de rapatrier les débats.
Le ministre Choguel Kokala MAIGA a rappelé les efforts inlassables que le gouvernement ne cesse de déployer, en matière d’information et de sensibilisation sur l’accord. Il a fait allusion aux différentes visites du ministre de la Réconciliation auprès de réfugié maliens en Mauritanie, au Niger et au Burkina Faso. Il en est de même de la traduction du document dans les 13 langues nationales, qui est en cours pour permettre à chaque Malien de comprendre l’accord dans sa langue. Ces actes témoignent l’engagement du gouvernement dans la vulgarisation du document.
«La cérémonie de signature sera la plus inclusive possible. La liste des invités sera arrêtée par le Premier ministre», ont précisé les ministres.

Les vérités du PM
Prenant la parole à son tour, le Premier ministre, Modibo KEITA, dira que sur les 10 intervenants qui ont pris la parole, au cours de cette rencontre, 9 ont apprécié les efforts du gouvernement. La seule voix discordante dans ce dossier est le celle de l’opposition, a-t-il relevé.
Pourtant la même opposition, lors de la dernière rencontre, le 9 avril denier avait fait savoir qu’elle prenait acte de la signature de l’accord.
Cette contraction, dans les propos, a amené le PM a invité l’opposition d’arrêter de revenir en arrière tous les jours.
«L’heure n’est plus aux discussions stériles. Aujourd’hui, c’est trop tard de faire cette discussion sur la pertinence ou l’impertinence du document », a-t-il noté. Aussi, a-t-il indiqué, il faut accepter d’aller ensemble de l’avant. Il a tenu à rappeler que l’accord qui vient d’être paraphé repose sur les recommandations des assises sur le Nord et celles sur la Décentralisation.
«Nous allons, non pas en brandissant des menaces sanctions, mais en demandant à nos frères de la CMA d’avoir pitié du peuple ».
Pour ce faire, à son avis, nous devons évoluer en deux temps : d’abord, régler le différend avec nos frères de la CMA, et dans un deuxième temps, isoler l’ennemi étranger qui est venu semer la terreur chez nous (djihadistes).
En tout état de cause, il a invité les uns et les autres à ne pas regarder les membres de la CMA comme des ennemis de la République.

Le soutien au Maroc
Concernant les récentes déclarations du Maroc, jugées inopportunes qui ont fait un tollé général à Bamako, le Premier ministre rassure:
«Nous avons les meilleures relations de coopérations avec le Maroc qui est même prêt à nous aider à mettre en œuvre l’accord. Il n’y pas l’ombre d’un conflit quelconque entre le Mali et le Maroc sur l’Accord ».

Par Abdoulaye OUATTARA
Commentaires