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Rébellion à l’Assemblée nationale : Un huis clos ce matin pour décider du sort d’Issaka Sidibé à la tête de l’institution
Publié le lundi 27 juin 2016  |  Le Prétoire
Première
© aBamako.com par mouhamar
Première session de la nouvelle législature
Bamako, le 22 janvier 2014 à l`hémicycle. Les nouveaux députés issus des dernières législatives étaient en session extraordinaire pour l`élection du président de l`assemblée nationale et la composition des groupes parlementaires.Photo: Honorable Issaka SIDIBE




S’il y a une institution de la République au Mali qui ne fonctionne pas correctement, c’est bien l’Assemblée nationale. Les députés n’arrivent plus à cacher leur malaise face à la gestion du président de l’institution parlementaire, en l’occurrence Issaka Sidibé. En témoigne la ‘’rébellion’’ qu’ils ont faite la semaine dernière. De sources concordantes, les élus de la nation devraient se réunir en huis clos ce matin pour décider si oui ou non l’honorable Sidibé doit rester à la tête du Parlement.

Les raisons de ce divorce entre le président de l’Assemblée nationale et ses collègues députés sont nombreuses et varient selon les sources. En effet, il faut remonter à la mise en place du bureau de cette cinquième législature pour comprendre l’origine du malaise qui semble atteindre son paroxysme. D’abord, il faut dire que la candidature d’Issaka Sidibé pour le perchoir ne faisait pas l’unanimité au sein de sa propre formation politique, le RPM, et n’avait pas la bénédiction du chef de l’Etat qui, lui, avait jeté son dévolu sur Abdrahamane Niang. Ce dernier, jusqu’à la veille de l’élection du bureau de l’Assemblée nationale, jouissait d’un pronostic favorable pour diriger l’Assemblée nationale. Mais, il fut mis devant le fait accompli le jour-j.



Une fois élu à la tête du bureau de l’institution parlementaire, Issaka Sidibé a fait montre d’un tâtonnement dans la conduite des travaux d’une institution dont il ne maitrise toujours pas les textes. Toute chose qui l’a fréquemment conduit à des frasques et des prises de bec avec nombreux de ses collègues de façon à fragiliser son autorité.

Il a en effet multiplié les bourdes et autres dérives dignes d’un film hollywoodien dans la conduite des débats, notamment dans l’application de la procédure parlementaire et du règlement intérieur de l’hémicycle. De mémoire de Maliens, Issaka Sidibé est l’un des rares présidents de l’Assemblée nationale, sinon le seul, a avoir défendu un ministre interpellé contre un député ou d’avoir intimidé ses collègues dans l’exercice de leurs fonctions. Toute chose qui ne cesse de faire grincer des dents au point que certains ont remis en cause sa compétence à diriger l’institution.

Comme si cela ne suffisait pas, une odeur de mauvaise gestion financière s’est invitée dans les débats la semaine dernière, lors du collectif budgétaire au cours duquel le ministre des Finances en personne, Dr Boubou Cissé, a demandé aux députés d’être exemplaires dans la gestion des sous publics à eux allouer.

Il n’en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres, car les députés ont aussitôt commencé une fronde pour demander des comptes au titulaire du perchoir. Ils estimeraient que leur Président gère de façon individuelle et passe parfois des marchés publics extrabudgétaires, entre autres griefs.

Mal lui en pris quand Issaka Sidibé, se trouvant sur la sellette, a décidé de composer avec les autres vice-présidents pour subjuguer la fronde, oubliant que ces derniers obéissaient au doigt et à l’œil des présidents des groupes parlementaires.

Le problème reste donc entier et au moment où nous mettions sous presse, Issaka n’était toujours pas tiré d’affaire. Joint par nos soins, un député, sous le couvert de l’anonymat, nous apprend qu’un huis clos «explosif» est prévu ce matin pour étudier les voies et moyens de déposer Issaka Sidibé.

Saint Isaac esseulé

Le Président de l’Assemblée nationale semble être seul contre tous. Depuis son intronisation, l’homme se serait enfermé dans une tour d’ivoire. Il ne composerait avec personne et gérerait seul les affaires de l’institution parlementaire. Son aura prend alors un sérieux coup. Depuis le mois d’avril dernier avec le renouvellement du bureau, Issaka a perdu toute popularité et même dans son propre camp, le RPM.

A l’époque, de chaudes empoignades avaient eu lieu entre lui et d’autres députés de son parti. Le bureau politique national a dû dépêcher Bocari Tréta pour éteindre le feu à l’hémicycle. Des indiscrétions nous rapportent que le Président de la République IBK aurait même sollicité l’avis de la Cour constitutionnelle pour une éventuelle destitution de l’homme. Le RPM qui regrette le choix d’Issaka à la tête de l’Assemblée et se trouvant incapable de le destituer de façon légale, aurait décidé alors d’avoir un œil sur lui, en mettant dans ses « pattes » le « tonitruant » Moussa Timbiné pour lui rendre la vie difficile. Un rôle que ce dernier joue d’ailleurs de la plus belle des manières. L’on se rappelle que l’honorable Timbiné, à plusieurs reprises pendant la session en cours, a dénoncé l’attitude de son président. Quitte à l’exposer à la risée publique.

Ensuite, il met en place un intergroupe parlementaire dont il prend la tête, faisant de lui du coup un réel contre poids du Président Sidibé. C’est dire tout le malaise qui règne entre Issaka Sidibé et sa famille politique.

Le bras de fer actuel avec lui n’est rien d’autre que la transposition de ce malaise. Et tout laisse croire que c’est la majorité parlementaire qui tire les ficelles de cette fronde.

Un député de cette famille ayant requis l’anonymat nous confie qu’Issaka «n’est pas de bonne moralité» et son leadership ne convainc personne. C’est pourquoi, il a été décidé, dit-il, d’organiser un huis clos ce matin pour décider du sort du Président. Qu’encours Issaka ? Les députés vont-ils nous sortir un cas jurisprudentiel ? Rien n’est moins sûr. Quoi qu’il arrive, les Maliens retiendront qu’Issaka Sidibé fut jusqu’ici le président le plus contesté de l’histoire de l’Assemblée nationale du Mali.

A suivre !

Harber MAIGA
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