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L’Essor N° 17364 du 4/2/2013

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Changements climatiques : Le Mali face a la désertification et e la dégradation des terres
Publié le mardi 5 fevrier 2013  |  L’Essor




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Le Cadre stratégique d’investissement pour la gestion durable des terres propose la régénération naturelle assistée. Une politique qui sera mise en œuvre à travers 1000 projets pour couvrir 200.000 hectares et fertiliser 500.000 ha de terres

Les trois quarts des populations les plus pauvres de la Terre vivent dans des zones rurales.

La grande majorité d’entre elles dépendent de l’agriculture pour sa subsistance quotidienne.

Forcées d’extraire tout ce qu’elles peuvent de la terre pour leur nourriture, leur énergie, leurs logements et leurs revenus, les populations pauvres deviennent à la fois une cause et une conséquence de la désertification. Avec la dégradation des terres, c’est toute la base des ressources agricoles qui se trouve minée. La disponibilité de terres pour la production agricole est donc essentielle pour garantir la production alimentaire et les prix à moyen et long terme. La dégradation des terres au cours des 25 prochaines années pourrait contribuer à réduire de 12% la production alimentaire mondiale, cette proportion sera plus importante dans les zones sèches. Cela induira une augmentation des cours mondiaux des denrées alimentaires de l’ordre de 30%, selon Alamir Sinna Touré, point focal du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) à l’Agence de l’environnement et du développement durable (AEDD). Dans le fond, explique le docteur Touré, plusieurs années d’actions ont vu des progrès pour ce qui est de mettre la désertification à l’ordre du jour international. Mais le problème ne reçoit toujours pas l’attention qu’il mérite. Cette faiblesse d’attention constitue un sujet de préoccupation grandissant, indique-t-il. Même si les ressources naturelles et les facteurs climatiques déterminent les systèmes agricoles utilisables, ce seront toujours les politiques nationales et internationales et les changements institutionnels qui détermineront les facteurs socio-économiques qui favorisent la dégradation des terres ou qui seront capables de créer un environnement favorable à la diffusion et l’adoption de la gestion durable des terres (GDT). La Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification (UNCCD) souligne souvent que, rares sont les pays directement concernés qui ont élaboré des politiques claires en matière de lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse (DLDD), notamment en lui consacrant des lignes budgétaires distinctes et en formulant nettement des stratégies politiques et de partenariat.

Les ressources financières telles que celles mobilisées dans le cadre des fonds alloués à la lutte contre le réchauffement climatique, comme celles de la déforestation et de la dégradation évitées ou REDD+ ou encore le fonds vert, devraient être utilisés à ces fins, car les populations des zones sèches sont déjà les plus affectées par le réchauffement de la planète. 3,5 à 5 millions d’hectares de terres. Au Mali, les 3,5 à 5 millions d’hectares de terres cultivées annuellement sont marqués par un niveau de fertilité moyen à faible, avec des carences en azote et en phosphore et par une forte sensibilité à l’érosion éolienne et/ou hydrique. Ces superficies cultivées croissent à un rythme de 4,7%/an et entament largement les terres marginales (26% des superficies cultivées). Cette pression s’est globalement traduite par une dégradation importante des sols qui deviennent progressivement stériles et finalement abandonnés. Les pertes annuelles moyennes en terres arables, du fait de l’érosion, sont de l’ordre de 6,5 tonnes/hectare par an, variant d’une tonne au nord à plus de 10 tonnes au sud. Face à cette situation, l’État malien a su réunir ses partenaires à travers la mise en place d’une coalition visant à mutualiser les efforts de chacun pour lutter contre la désertification et la pauvreté tout en favorisant l’adaptation au changement climatique et le commerce grâce à la gestion durable des terres. Sur la base d’un ensemble d’études diagnostiquées et d’une analyse approfondie des priorités nationales et locales, un Cadre stratégique d’investissement pour la Gestion durable des Terres (CSI-GDT) a pu être défini.

Le CSI–GDT vise à inverser durablement les tendances à la dégradation des terres avec l’implication de l’ensemble des acteurs. Il a identifié les priorités d’investissements pour le Mali. Il s’agit de la régénération naturelle assistée (RNA) qui sera promue dans les zones potentielles de notre pays, portant sur 1 000 projets pour couvrir 200.000 hectares et la fertilisation de 500.000 hectares de terres. En plus, 200.000 hectares de terres seront aménagés en courbes de niveau et en contour « trenching » (tranchées) et 200.000 hectares autres à travers d’autres techniques de lutte anti-érosive. Le Système de riziculture intensive (SRI) sera promu dans les zones propices à travers 1500 hectares. Le niveau de fertilité des terres sera de 15% de carbone des sols, le reboisement de 500.000 hectares de superficies pour la restauration des terres dégradées dont 1.000 hectares par la méthode « Planter sans arrosage » (PLASA) et 100 000 hectares dans l’emprise de la Grande Muraille Verte (GMV). La réhabilitation de plus de 20% des superficies des forêts classées dégradées et 20% de superficies d’aires protégées seront réhabilitées. Au total 3 parcs, 9 réserves de faunes et 8 zones d’intérêt cynégétique seront aménagés et 50 plants d’aménagement et de gestion (PAG) des forêts seront élaborés et mis en œuvre. La prévention et la gestion des feux de brousse, à travers la mise en place de dispositifs de surveillance, de promotion des techniques efficaces de lutte, de gestion des crises sur 3 000 000 d’hectares par an avec un taux de réduction d’occurrence de feux escompté de 20%. D’autres actions seront entreprises pour déceler les différentes formes de pollution des eaux et du sol et de mettre en œuvre des activités pour lutter contre cette pollution et pour l’aménagement des espaces piscicoles et aussi la mise en œuvre de techniques de promotion de l’aquaculture. Pour pouvoir réaliser de la manière la plus efficace possible l’amplification de ces bonnes pratiques sur le terrain, le gouvernement travaillera au renforcement du cadre institutionnel, politique et financier favorable à la GDT, indique Alamir Sinna Touré. Parallèlement à la réalisation des actions GDT sur le terrain et l’amélioration du cadre favorable à la GDT, un effort particulier doit être consenti pour développer des services de conseils et des services commerciaux en soutien à la GDT. En plus, toutes les connaissances sur la dégradation des terres et sur la GDT seront diffusées de façon appropriée grâce à un système de suivi-évaluation efficace permettant la diffusion de l’information utile à la prise de décision. l’économie verte. Notre pays est en proie à des phénomènes de désertification importants qui ne sont pas sans conséquence sur la pauvreté et la sécurité alimentaire des populations, en particulier celles vivant en milieu rural. L’éradication du processus de dégradation des terres est indispensable au développement des activités économiques des populations rurales. Donc, le Mali soutiendra des stratégies visant des financements directs et d’appuis budgétaires pour les programmes de préservation du capital naturel particulièrement dans les zones arides et semi-arides, où la vulnérabilité s’accroît alors que leur capacité de réaction diminue. Le Mali doit accorder une priorité aux investissements dans la dégradation durable des terres. Ce soutien est motivé par les rasions suivantes : le secteur agricole constitue une importante source de croissance pour le Mali, représente environ 47% de son PIB et occupe 80% de la population active. La dégradation des terres consécutive aux activités du secteur engendre une perte de la productivité des sols et donc des pertes de revenus agricoles considérables.

L’éradication du processus de dégradation des terres est indispensable au maintien des activités économiques des populations rurales. Le premier pilier du Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP) du gouvernement du Mali pour la période 2007-2011 accorde la priorité à la sécurité alimentaire et à la hausse des revenus des producteurs ruraux par l’augmentation, la sécurisation et la diversification de la production alimentaire. Ce pilier devrait être atteint en assurant une gestion durable des ressources naturelles, grâce à la modernisation des exploitations familiales, l’expansion des infrastructures productives et le développement de l’agroalimentaire. Les pertes annuelles dues à l’érosion des sols représentent 0,4 % à 6 % du PIB (1,6 milliard par an), tandis que celles imputables à la déforestation représentent 5,35 % du PIB (1, 4 milliard Fcfa). Au total, cela représente une perte économique de 606 millions de dollars US (303 milliards Fcfa) par an pour la déforestation et l’érosion des sols, valeur qui augmenterait encore si l’on considérait les autres types de dégradation (salinisation des sols, alcalinisation, etc. ). Les coûts des dommages environnementaux et des inefficiences (CDI) dans l’utilisation des ressources naturelles, des matières et des intrants énergétiques représentent au Mali 21,3 % du PIB, soit plus de 680 milliards Fcfa. Formulé en d’autres termes, sur 100 Fcfa produits au Mali chaque année, près de 21 Fcfa « disparaissent » sous forme de dommages environnementaux. Selon les domaines environnementaux, les dommages les plus prononcés se situent dans les domaines « Energies et Matières » (7,9% du PIB), « Sols et Forêts » (5,8%) et « Eau » (4,8%). Les coûts des dommages environnementaux dans notre pays sont plus élevés (2 Fcfa) que les coûts d’investissement dans la gestion durable des terres (1 Fcfa) alors que celle-ci permet de prévenir la dégradation des terres, de s’adapter au changement climatique et de préserver la biodiversité. En conclusion, il est évident qu’il y a un avantage économique certain et non négligeable d’intégrer les bonnes pratiques de GDT dans le cadre de mise en place de politiques spécifiques. Il est donc stratégique pour le gouvernement d’investir fortement dans la GDT, d’affecter le budget adéquat. A travers le monde, des résultats multiples et variés existent en matière de lutte contre la désertification.

Ces résultats sont très disparates et souvent spécifiques à un pays ou à une région donnée.

Aussi, les méthodologies utilisées sont variées, toutes choses qui rendent difficile la reproductibilité afin de permettre aux populations de pouvoir tirer profit pour un développement durable. La grande variété des méthodologies a amené la commission économique pour l’Afrique, déjà en octobre 2003 à Addis-Abeba, à la troisième réunion du comité du développement durable, à faire le constat que : « Pour que le grand public comprenne l’intérêt de la science et l’utilise, il faudrait fournir aux profanes une information scientifique attra-yante et agréable et apprendre aux scientifiques à communiquer de façon efficace ».

C. A. DIA

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