Une forte délégation de la rébellion, qui occupe Kidal et une bonne partie du nord, a séjourné à Bamako, la semaine dernière. Accueillis en grande pompe, ils ont eu droit à tous les honneurs dans la capitale. Pour boucler en beauté ce séjour princier, les leaders de la rébellion ont été reçus à Koulouba autour d’un festin en guise de rupture de jeûne. Là, en compagnie du chef de l’Etat et de certains membres de la cour présidentielle, les rebelles de Kidal ont trinqué. Occasion pour eux de se moquer (une fois de plus) du contribuable malien qui supporte toutes ces folles dépenses.
Moralité ? Hier, IBK rejetait toute idée de compromis avec les rebelles et s’offusquait de la signature d’un accord (en 2006) avec eux. Et les Maliens, à coup de manipulations, étaient farouchement opposés à des négociations proposées par ATT.
Aujourd’hui, les mêmes rebelles sont reçus à la table du président de la République. En somme, le pouvoir actuel ne se contente pas seulement de négocier avec les rebelles, il trinque avec eux.
Prolifération de bases au nord du Mali
Des informations en provenance du nord du Mali sont très inquiétantes. En effet, l’on assiste à l’implantation de nombreuses bases armées à travers tout le septentrion. Outre les groupes armés de la rébellion (Mnla, Hcu), de nombreuses autres organisations armées (Aqmi, Ansar Dine, Mourabitoune) se sont confortablement installées dans plusieurs localités. Aussi, les éléments des groupes d’auto-défenses (Gatia) ont leur zone d’action. Conséquence : le septentrion est aujourd’hui devenu un territoire à part qui échappe totalement à l’Etat malien.
Ni les forces armées maliennes, encore moins les forces étrangères (Minusma et Barkhane) ne s’aventurent plus dans certaines zones du nord.
C’est pourquoi, de nombreuses populations de ces contrées ont le sentiment que l’Etat malien a carrément renoncé au nord. Quant aux forces étrangères, des questions se posent sur les vraies raisons de leur présence.
MALI-MAURITANIE:Encore un dissident malien chez Abdel Aziz
La nouvelle est tombée le lundi 18 juin dernier: un nouveau groupe armé est créé au centre du Mali. Il est dirigé par Oumar Aldjana, un instituteur. Il affirme vouloir mettre fin aux exactions contre les peuls qui sont «victimes d’amalgame de la part des militaires maliens et français».
Pour le moment, beaucoup d’ombres entourent ce mouvement. Cependant, son initiateur, Oumar Aldjana aurait trouvé refuge en Mauritanie. Ce qui peut constituer déjà une source d’inquiétude pour les autorités maliennes. Et pour cause, ce pays voisin est devenu à partir de 2012, le lieu d’accueil et d’hébergement des rebelles maliens, précisément les membres du Mnla (mouvement national pour la libération de l’Azawad). Ceux-ci ont, en effet, bénéficié de tout le soutien (matériel, logistique et financier) du régime de Nouakchott en vue déstabiliser le Mali.
Sécurité:Des policiers traduits en conseil de discipline
Huit policiers (membres de la section syndicale de la police), en service au Groupement mobile de la sécurité, ont été traduits devant le conseil de discipline. Il leur est reproché d’avoir participé à un sit-in, le 21 mars dernier, dans les locaux du Groupement. C’était au moment où la Cstm (confédération syndicale des travailleurs du Mali) déclenchait une grève. L’action des policiers visait à soutenir la grève de la Cstm.
Depuis, une vive tension règne entre le département de la sécurité et les policiers de la SPN…
Le ministre de la sécurité est indexé…
Grosse colère au sein de la section syndicale de la police qui accuse le ministre de la sécurité et de la protection civile, le colonel-major Salif Traoré. En effet, le ministre est accusé de violer les libertés syndicales et de faire preuve d’excès de zèle. Ce n’est pas tout, les syndicats du SPN soupçonnent même le ministre de vouloir instaurer une «dictature » au sein du département et l’ensemble des services. Les raisons de cette colère contre le ministre ? La traduction des syndicalistes de la section syndicale de la police en conseil de discipline.
Ministère de l’habitat :Y a-t-il détournement de logements sociaux ?
Le ministre de l’habitat, Dramane Dembélé, est en passe de devenir l’homme au centre de tous les scandales et de toutes les affaires pourries de la République. Dans l’attribution des logements sociaux de N’Tabacoro, le ministre avait reçu de nombreuses accusations à cause de multiples violations qui ont entaché l’opération. C’est ainsi que les membres de la famille du premier ministre, Modibo Keïta, se sont retrouvées inexplicablement parmi les bénéficiers. Le ministre leur a octroyé 5 logements.
Aujourd’hui, un autre scandale risque de rattraper Dramane Dembélé, au sujet toujours de cette opération de N’Tabacoro. En effet, il semble que plus de 100 logements n’auraient pas été attribués. Ces logements font l’objet de beaucoup de suspicions. Selon de sources proches du département, le ministre Dembélé serait seul à gérer « son » lot de logements non attribués. Déjà, des voix s’élèvent pour dénoncer cette forme de détournement qui risque d’éclabousser le ministre de l’habitat.