Les Britanniques ont voté à 51,9 % pour un « BREXIT » de l'Union européenne. Ce résultat historique a fait l’effet d’une bombe au Royaume Uni et en Europe. Le Premier ministre David Cameron, qui a fait campagne pour le maintien du Royaume dans l'Union européenne, a échoué face aux partisans de la sortie qui ont pu convaincre les indécis alors que les sondages donnaient un résultat au coude à coude. Face a ce qu’il a appelé un désaveu, le PM a annoncé sa démission d'ici au mois d'octobre : « Je ne crois pas qu'il soit opportun que je sois le capitaine qui mène notre pays vers sa prochaine destination ». Son exemple pourra-t-il inspirer le président Ibrahim Boubacar Keita qui a lui aussi échoué à montrer le chemin dans un Mali presqu’au fond de l’abime ? Les dirigeants africains sauront-ils désormais intégrer le mot « démission » dans leur vocabulaire en cas d’échec de leur politique?
L’actualité européenne a été dominée la semaine dernière par le référendum du Royaume-Uni pour ou contre son maintien dans l’Union Européenne. C’est après une campagne très houleuse marquée non seulement par une profonde division du Royaume entre pros et anti Brexit, mais aussi et surtout, par l’assassinat de la députée Jo Cox favorable au maintien du Royaume dans l’UE, que le vote a eu lieu le Jeudi 23 Juin. A la surprise générale, les partisans du retrait ont remporté la majorité soit 51,9 %.
C’est face à ce désaveu, que le Premier ministre britannique, par un courage politique qui manque aux dirigeants africains, a décidé de démissionner d’ici au mois d’Octobre afin que le Royaume-Uni se cherche un nouveau leader pour mener les négociations avec l’UE sur les conditions du divorce.
Votre Journal salue le courage de David Cameron qui face à son incapacité à convaincre le Royaume Uni à rester dans l’UE, a tout simplement opté pour la démission. Pourquoi IBK ne peut-il pas faire autant quand on sait qu’au Mali sous sa gouvernance à scandales, « rien ne bouge ».
Il a le devoir moral de rendre le tablier face à la crise sociale généralisée et si un tant soit peu il veut préserver son image d’antan. Le Mali se porte très mal parce qu’il est mal gouverné. Il y a la corruption à ciel ouvert, l’insécurité est générale avec son cortège d’assassinats, d’enlèvements et de création de milices d’auto-défense pour suppléer à l’absence de l’Etat. L’eau et l’électricité sont devenues non pas une nécessité, mais un luxe.
L’emploi est devenu un rêve pour les jeunes, la souveraineté du Mali est menacée et bafouée, les denrées de première nécessité ne sont plus à la portée du citoyen lambda. L’école est dans la rue. L’idée du Mali émergent est devenue un gros leurre surtout dans un pays où les groupes armés se créent sur la base de considérations ethnico-tribales et communautaires sous le regard impuissant d’un pouvoir central en manque d’initiatives et de vision.
C’est justement face à ce désordre général et une crise sociale aigüe qu’il demeure un impératif moral pour le président de la République de tirer toutes les leçons de son échec et de rendre le tablier pour l’honneur et le bonheur du Mali à la suite d’un discours historique à la Nation.
Qu’il fasse comme le Premier ministre Britannique David Cameron et même un siècle plus tard, on retrouvera ses initiales magiques IBK dans les annales de l’Histoire. Peut-être ne le fait-il pas en considération de la qualité de sa succession constitutionnelle dont tout indique qu’elle ne sera pas meilleure que la sienne. Le président de l’Assemblée, dans cette hypothèse, vaudra-t-il mieux qu’IBK ?
En définitive, les gouvernants africains en général et ceux du Mali en particulier, doivent s’inspirer de ce bel exemple de hauteur et de courage démocratiques. Ils doivent désormais intégrer le mot « démission » en cas d’échec à honorer leur engagement, à respecter leurs paroles et à tenir leurs promesses de campagne.
Youssouf Sissoko