La foire semencière de l’arachide de Sikasso s’est tenue les 20 et 21 juin. Organisée par l’Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT), le Centre technique agricole et rural (CTA) ainsi que leurs partenaires, cette importante initiative a mobilisé de nombreux producteurs de la 3è région, ceux du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire. Le coup d’envoi des activités a été donné par le gouverneur de la région de Sikasso Bougouzanga Coulibaly dans la salle Lamissa Bengaly. C’était en présence du représentant du directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre de ICRISAT Hippolyte Affognon. L’on notait également la présence du coordinateur du programme ICRISAT Ayoni Ogunbayo. Des chercheurs maliens de l’Institut d’économie rurale (IER) et d’ICRISAT prenaient part aussi à cette foire.
Il est 8 heures 30 minutes dans la cour de la salle Lamissa Bengaly. La légère brise fraîche, les jeunes pousses d’herbes, le ciel couvert de nuages, témoignent que l’hivernage est en train de s’installer à Sikasso. En ouvrant la foire, le gouverneur de la région de Sikasso a indiqué que « malgré l’énorme potentialité agricole du Mali, les faibles rendements et les pertes post-récoltes élevées dus aux contraintes biologiques et abiotiques constituent les facteurs limitant majeurs ». Bougouzanga Coulibaly soulignera ensuite l’importance de l’arachide. « L’arachide est un élément important dans le système de production agricole du Mali. Elle constitue une source d’azote pour les céréales telles que le sorgho et le mil pour lesquels des engrais sont peu utilisés », a-t-il développé, rappelant aussi le caractère de culture de rente de l’arachide et sa productivité faible avec un rendement d’environ une tonne à l’hectare par rapport à la moyenne mondiale et plus de 3 tonnes aux Etats-Unis et en Chine.
Le chef de l’exécutif régional a imputé ce résultat insuffisant à la faible disponibilité et l’accès aux semences de variétés améliorées, à la faible fertilité des sols, aux précipitations irrégulières, à la sécheresse, au manque d’information et d’éducation aux bonnes pratiques agricoles.
Le représentant du directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre d’ICRISAT Hippolyte Affognon s’exprimant sur les objectifs de cette foire a, affirmé que celle-ci était la contribution de sa structure et de ses partenaires qui travaillent « pour renforcer la connaissance des paysans sur les variétés améliorées des semences et leur dissémination à grande échelle ».
Après la cérémonie d’ouverture, le gouverneur de la région de Sikasso a visité les stands d’exposition des variétés de semences dans la cour. Paysans, producteurs semenciers, chercheurs, tout le monde a unanimement approuvé la nécessité d’un telle foire. « J’étais plutôt venu pour la foire, m’informer sur les nouvelles variétés de semences améliorées. Mais j’ai découvert plus important que cela car j’ai appris pendant ces deux jours de nouvelles pratiques culturales. Par exemple avant je conservais mes semences avec le reste de la récolte qui est très exposée aux attaques d’insectes. Je ne mesurais pas l’importance des dégâts causés par ces insectes sur mes semences », a témoigné Seydou Diallo du village de Nangola, commune rurale de Niéna. Ce paysan se réjouit du fait que désormais, il saura bien conserver ses semences qu’il aura sélectionnées avec beaucoup plus de soin.
L’Ivoirien Augustin, venu de Korhogo, nous a confié avoir appris les différentes transformations possibles à partir de l’arachide et espèrent tirer le plus grand profit des connaissances qu’il a apprises. « Je pense que toutes les cultures doivent bénéficier dune telle rencontre afin qu’il y ait le maximum d’échanges sur les techniques entre Ivoiriens, Maliens, Burkinabé », a proposé Augustin qui a remercié les initiateurs de la rencontre.
La clôture de la foire semencière de l’arachide à Sikasso a été marquée par une distribution gratuite par ICIRSAT des variétés de semences améliorées à tous les producteurs présents. Les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Mopti représentent 97% de la superficie totale dévolue à l’arachide et 98% de la production d’arachide au Mali.
DIAKITE