Ouverts par le Certificat d’aptitude professionnelle (CAP) le 30 mai, les examens scolaires de fin d’année ont pris fin le 23 juin par les dernières épreuves du baccalauréat session de juin 2016. Les examens ont concerné des candidats dits normaux et d’autres qui sont handicapés
Le centre du lycée du « Progrès » de l’Académie de la rive droite présente deux catégories de candidats au Bac. Les candidats réguliers et libres (CL). Il compte 673 candidats inscrits repartis dans 27 salles.
Au Centre du lycée du « Progrès » de l’Académie de la rive, parmi les 673 candidats au baccalauréat, figurent 49 malvoyants et non voyants, dont 13 filles et 29 garçons et 7 absents repartis dans 2 salles. Ils sont suivis par 58 surveillants « normaux » au même titre que les autres candidats ordinaires. Ces candidats handicapés composent dans les mêmes matières que des candidats dits «normaux», excepté en linguistique et mathématiques. Les malvoyants et non voyants ne composent dans ces deux matières, car ils utilisent le système d’écriture « braille ».
Si en linguistique, la phonétique n’existe pas en «braille», les handicapés visuels ne peuvent pas tracer les lignes géométriques en mathématiques. Alors les malvoyants et non voyants sont exemptés de linguistique et de mathématiques. L’écriture normale du sujet d’examen est appelée par les malvoyants et non voyants le «Noir». Après la distribution des sujets d’examens en classe, ceux des malvoyants et non voyants sont envoyés à l’Union malienne des aveugles (UMAV) Ex-Institut des jeunes aveugles (IJA) pour être transcrits en écriture braille. Après transcription, les sujets sont ensuite envoyés dans la salle d’examen et traités par les malvoyants et non voyants en braille.
Quant les handicapés visuels finissent de traiter leur sujet, un spécialiste en écriture braille transcrit le sujet en écriture normale, afin que leur feuille d’examen soit corrigée de la même manière que celles des candidats ordinaires. Idem pour la proclamation des résultats. Déplorant la lenteur de la transcription des sujets des malvoyants et non voyants, le président du centre du lycée du « Progrès », Drissa Bagayoko, a relevé que les candidats aveugles pouvaient attendre 3 heures de temps pour pouvoir traiter leurs sujets.
Il a par ailleurs souhaité la création d’une école spéciale des handicapés et la nomination d’un inspecteur pour cet établissement. Les handicapés visuels sont guidés par leur surveillant lors de leur déplacement dans les toilettes, indique le président du centre. Drissa Bagayoko a enfin annoncé la création d’un lycée public des malvoyants et non voyants en octobre prochain.
L’école pour déficients auditifs (EDA) à l’Hippodrome avait, elle, présenté deux groupes de candidats déficients auditifs à l’examen du Diplôme d’études fondamentale (DEF), cette année. Si le premier groupe était constitué de candidats réguliers, le deuxième était composé de candidats libres (CL). Les réguliers étaient au nombre de 52, dont 14 filles, tandis que les candidats libres étaient composés de 8, dont 2 filles. Si les réguliers du DEF composaient au centre « Mama Thiam » de l’Hippodrome et étaient suivis par 20 surveillants, les CL occupaient le centre « Nelson Mandela » du même quartier avec 16 surveillants. Ils ont exécuté les mêmes programmes scolaires et ont composé dans les mêmes matières que les candidats ordinaires.
Leurs surveillants sont des entendants et communiquaient en langue des signes. L’âge des candidats sourds muets varie entre 15 à 22 ans.
Souhaitant la création d’une école de formation des enseignants en langue des signes dans notre pays, le directeur du second cycle de l’Ecole pour déficients auditifs, Aboubacar Sangaré, a révélé qu’un projet a été introduit dans ce sens.
Rappelons que les candidats malvoyants, non voyants et déficients auditifs étaient mêlés aux candidats dits « normaux » dans les deux centres d’examen visités par notre équipe de reportage.
S. Y WAGUE