A l’occasion du premier anniversaire du parachèvent de la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger (événement intervenu le 20 juin 2015 à Bamako), le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéita, a prononcé un discours à la nation dans lequel il a mis en lumière les efforts consentis par le gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre dudit accord comme pour dire que les engagements pris par les autorités devant la Communauté internationale sont entrain d’être exécutés.
Au plan des reformes politiques et institutionnelles, parmi les actions entreprises, l’on retient la nomination et l’installation des gouverneurs des nouvelles régions administratives (Taoudéni et Ménaka) pour lesquelles une enveloppe de 1,800 milliard de FCFA a été affectée pour la réhabilitation, la construction et l’équipement d’infrastructures de l’Administration générale. Il y a eu également la promulgation de la Loi instituant les Autorités intérimaires.
Un protocole d’entente, signé entre le gouvernement et les groupes armés le 19 juin 2016, permet la mise en place effective de ces autorités dans les zones concernées par l’Accord. Aussi, le processus de révision de la Constitution a été engagé avec la mise en place d’un groupe d’experts. Celui-ci a pour mission d’élaborer l’avant-projet de loi portant révision de la Constitution, en vue notamment de prendre en compte les dispositions de l’Accord de paix relatives à la mise en place de la 2ème chambre du Parlement, le Sénat. La révision de la Constitution sera également l’occasion de corriger les insuffisances de l’Acte fondamental de la République.
Dans le même chapitre des reformes politiques et institutionnelles, on notera aussi la création du cadre institutionnel de la Réforme du secteur de la sécurité (RSS) avec la nomination d’un Commissaire à la RSS ainsi que la relecture en cours du décret créant le Conseil national de la RSS. Le chef de l’Etat a précisé que ce travail a été fait en collaboration étroite avec les représentants des Mouvements signataires. La Commission nationale de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (CN-DDR) et la Commission intégration (C-I) ont aussi vu le jour.
Les autres actions ont concerné la prise en charge par le gouvernement des combattants des Mouvements signataires, en attendant le démarrage effectif du processus de DDR ; l’identification des vingt-quatre sites de cantonnement à viabiliser et le début de construction de trois sites (Likrakar, Fafa, Inegar) et l’accord pour en construire cinq autres supplémentaires ; la réalisation en octobre 2015 de la première patrouille mixte (FAMA et Mouvements signataires) ; la remise des listes partielles des ex-combattants des Mouvements signataires de l’Accord, en vue de la constitution des premières unités du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) et du démarrage des opérations de pré-cantonnement et de DDR.
Au plan du développement économique social et culturel comme l’a indiqué le président de la République, les efforts ont porté sur l’organisation de la Conférence de Paris du 22 octobre 2015 pour la mobilisation des fonds nécessaires à la mise en œuvre de l’Accord (avec 3,2 milliards d’euros d’annonces faites) ; la mise en place, au ministère de l’Economie et des Finances, d’une équipe chargée de définir l’architecture financière du Fonds de développement durable des régions du Nord (FDD/RN). Ce fonds sera alimenté en premier lieu à hauteur de 300 milliards de FCFA sur la période 2016-2018, au titre de «l’effort de paix» du gouvernement malien.
Il a eu également l’augmentation substantielle des inscriptions budgétaires de l’exercice 2016 pour la mise en œuvre de l’Accord pour un montant de 16,4 milliards de FCFA contre 12,2 milliards en 2015 ; la tenue en mars 2016 de la concertation sur le financement des infrastructures pour le désenclavement des Régions du Nord du Mali, entre le gouvernement et les partenaires techniques et financiers; la mise en place et l’installation des Agences de Développement Régional (ADR) dans toutes les Régions et le District de Bamako avec une dotation budgétaire conséquente sur l’exercice 2016.
... suite de l'article sur L’Essor