La mise en place des autorités intérimaires ressemble à une histoire du balayeur balayé. Les députés qui avaient donné le top départ pour la mise en place de ces autorités semblent être pris de court circuit par les signataires du document de l’entente. Ce qui fait craindre la montée d’adrénaline dans les zones où ces autorités intérimaires seront installées.
Dans le souci de trouver une solution durable à la crise malienne, gouvernement et groupes armés sont convenus de la mise en place les autorités intérimaires dans les zones du Nord où l’Etat est absent. C’est dans ce cadre que les députés ont voté à une majorité écrasante la loi sur la mise en place des autorités intérimaires. Un vote salué en son temps par les populations des zones concernées par le projet de loi. Les Elus de la Nation contents de leur travail de facilitation avaient même entrepris des tournées d’explication sur le bien fondé de la mise en place des autorités intérimaires auprès des populations concernées. Contre toute attente, les acteurs étendent l’installation des autorités intérimaire aux cinq (5) régions du nord. Une extension qui prend de court les honorables députés. Ces derniers sont pris au dépourvu par le gouvernement malien et les groupes armés par la signature du document de l’entente étendant les autorités à toutes les régions du Nord. Une décision qui suscite de vives inquiétudes chez certaines personnes. Pour ces dernières, les signataires de l’entente ont crée de l’amalgame en prenant une telle décision.
Les propos de cet observateur de la scène politique frisent avec la réalité : « l’extension des autorités intérimaires aux cinq (5) régions est une erreur grotesque commise par les autorités maliennes. En respectant aveuglement aux injonctions des groupes armés, nos autorités se décrédibilisent aux yeux de leurs populations. Car, ces dernières n’accepteront pas de se faire administrer par des inconnus au nom d’un quelconque consensus. Pour moi, la signature de l’entente est un coup d’effet dans l’air dans la mesure où il y’aura une farouche opposition à cette décision ».
Et à cet Administrateur Civil du Nord d’emboiter le pas à l’observateur : « les autorités maliennes sont entrain de commettre des erreurs monumentales en voulant installer des inconnus à la tête des collectivités territoriales. Les populations opposent déjà un niet catégorique à cette décision qu’elles qualifient d’impopulaire. C’est une bombe à retardement d’installer les autorités intérimaires dans toutes les régions du Nord ».
Ces propos montrent à suffisance que l’installation des autorités intérimaires risque de créer des tensions sociales au pays. Car, elles sont venues de la volonté affichée des groupes armés, qui après avoir remué ciel et terre, ont trouvé nécessaire de passer par là pour parvenir à l’administrer les populations autochtones du Nord. Une décision qualifiée d’humiliation par ces autochtones qui opposent un niet catégorique à cette décision.
Par Hassane Kanambaye