20 juin 2015- 20 juin 2016, il y a tout juste un an, jour pour à Bamako, la coordination des mouvements de l’Azawad signait à son tour le document intitulé ‘’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali’’, en présence du chef de file de la négociation, l’Algérie et les partenaires. Après la signature du même document par le gouvernement du Mali et la Plateforme. Douze mois après, le Chef de l’Etat pense qu’il y a bien eu des avancées, malgré les attentes de plus en plus étalées.
Le lundi 20 juin 2016 a été le premier anniversaire de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, célébré en grande pompe à Koulouba par toutes les parties prenantes à l’accord et les partenaires. A la clé, le discours du Président IBK prononcé à cette occasion à la nation.
Au moment de la signature de l’accord de paix, l’équipe de la médiation avait salué un nouveau départ pour le pays, pour les régions Nord du Mali secouées par une série de rébellions et une occupation djihadiste. Un an après, selon le président de la République, on ne peut noter que des avancées significatives.
Les points notoires
Pour IBK, comme acquis, on peut citer l’obtention du cessez-le-feu, la nomination et l’installation des gouverneurs des deux nouvelles régions du Nord (Taoudénit et Ménaka), la signature officielle de la loi instituant les autorités intérimaires, la création des sites de cantonnement, la remise des listes de combattants éligibles à la réinsertion dans les forces armées et de sécurité et leur prise en charge par l’Etat.
Par ailleurs, il faut noter que s’il y’a eu des avancées sur le terrain, la population à la base se dit être abandonnée et réclame de jour comme de nuit le retour de la paix.
Toutefois, un problème de confiance existe entre le gouvernement du Mali et les groupes armés signataires de l’accord. Lesquels, groupes armés disent qu’ils n’ont pas confiance au gouvernement quant à la mise en œuvre de l’accord. Et le gouvernement de son côté d’estimer qu’ils sont de mauvaise foi et ne veulent pas jouer franc jeu.
Ce que pensent les réfugiés maliens
Quant aux réfugiés vivant au nord du Burkina Faso : « depuis la signature l’accord, rien n’a changé, ils font des réunions, mais nous, on ne voit rien de concret », regrette Hadji Wallet Mohamed qui habite dans le camp de réfugiés de Goudoubo, à 140 km de la frontière malienne qui pense que personne ne peut rentrer au nord du Mali aujourd’hui, il n’y a pas de sécurité, seulement des bandits et des armes. A l’en croire, l’Etat malien promet des choses qui n’ont jamais été réalisées.
Les autorités intérimaires comme solution ?
Les autorités intérimaires seront mises en place dans les cinq régions du Nord (Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudénit). Les trois parties signataires de l’accord se sont mises d’accord sur les modalités pratiques de la mise en place des autorités intérimaires au nord du Mali : installation prévue du 15 juillet au 25 août et redéploiement des services de l’Etat du 15 juillet au 15 août.
Satisfaction pour la MINUSMA
« Cette entente constitue une avancée significative dans le processus de paix », a indiqué la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) dans un communiqué. Il faut rappeler que ce point de l’accord relatif aux autorités intérimaires avait empêché la mise en œuvre de l’accord de paix signé à Bamako.
Insécurité dans le Nord
Depuis le début de l’année 2016, une recrudescence des attaques contre la MINUSMA et l’Armée malienne est devenue récurrente. D’aucuns mettent en avant une connivence des groupes armés signataires de l’accord avec les jihadistes. Cet état de fait a obligé le gouvernement du Mali à demander auprès des Nations Unies de doter la MINUSMA des moyens efficaces pour lutter contre les terroristes-jihadistes au Nord Mali.
Le renforcement des effectifs militaires
Pour répondre à la demande de la population et se protéger contre les attaques des terroristes dans le Nord, sur la demande du gouvernement du Mali, le Conseil de sécurité des Nations unies a réclamé une augmentation des effectifs militaires de la Minusma (près de 10.400 éléments) de 2.049 hommes. Cette augmentation non seulement en nombre mais aussi en moyen efficace de lutte, permettra sans doute de changer la donne sur le terrain.
Ousmane MORBA