On craignait le pire pour le président de l’Assemblée nationale. Il pouvait être destitué ou sévèrement blâmé pour avoir réussi à faire l’unanimité contre lui en termes de gestion financière de la 2e institution du pays. Mais hier, les députés frondeurs, qui ont passé toute la semaine dernière à déplorer les incartades de Saint Issaka, ont, semble-t-il, mis de l’eau dans leur vin. On annonce que les élus de la nation et leur président ont fumé le calumet de la paix. Preuve du regain de confiance inattendu à Bagadadji, une plénière est programmée ce mardi.
On ignore les clauses du nouveau contrat entre le président de l’A. N. et ses pairs. Ce qui est sûr cependant, c’est que la cause de la fronde serait une opacité autour de plus de 1,7 milliard de F CFA au titre des arriérés. Les députés soupçonnent leur président d’avoir fait main basse sur cette manne.
Pourquoi s’entendre aussi facilement avec quelqu’un qui traîne une si grosse casserole ? Est-ce que nos députés, censés contrôler l’action gouvernementale, seront encore forts et exigeants face aux ministres sur la bonne gouvernance ? Où est l’intérêt général quand des élus de la nation au lieu de la manifestation de la vérité privilégient l’esprit de corps ? Tout ceci est donc la preuve d’une conspiration du silence. Le pauvre contribuable, encore une fois, est tenu pour quantité négligeable.