En plus des articles de la catégorie 9 (bogolan, indigo, perles et autres produits artisanaux), notre pays compte diversifier ses produits destinés marché américain
Présent samedi à l’atelier de validation de la stratégie nationale AGOA, la Loi américaine sur la croissance et les opportunités en Afrique ou African Growth and Opportunity Act, Moussa Bagayoko est artisan designer et membre du Réseau malien des transformateurs de coton biologique. Quatre d’entre eux exportent des articles vers les Etats-Unis sous le régime de l’AGOA. Pour renverser le bilan jugé mitigé des quinze premières années d’exportation sous le régime de l’AGOA, l’atelier visait à attirer l’attention de nos autorités sur le renforcement des capacités de transformation des artisans locaux, la facilitation de leur accès au coton de la CMDT et aux crédits bancaires.
Il faut rappeler que l’AGOA est une initiative américaine entrée en vigueur en 2000. De cette date à 2014, les exportations maliennes vers les Etats-Unis se sont élevées à 79 millions de Fcfa par an. Ce constat, selon une étude du Congrès américain, est valable pour la moitié des pays africains impliqués dans ce programme.
Les Etats-Unis, pour inverser cette tendance, ont conseillé à chaque pays partenaire, l’élaboration une stratégie nationale AGOA, dans le but d’accroitre leurs exportations vers le marché américain. C’était l’une des recommandations du 14è forum AGOA tenu à Libreville, au Gabon, pour le lancement de la 2ème génération de l’AGOA (2015-2025).
En application de cette résolution, notre pays s’est doté samedi de sa première Stratégie nationale AGOA. L’atelier de validation a lieu dans la salle de conférence de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), sous la présidence de Boubacar Ballo, conseiller technique au ministère du Commerce et de l’Industrie. Il avait à ses cotés, Lanfia Camara, président du Comité national AGOA, Abdoulaye Sanoko, directeur général de l’Agence pour la promotion des exportations au Mali (APEX – Mali) et Soumaïla Doumbia, représentant l’ambassade des Etats-Unis au Mali.
Organisé conjointement par APEX-Mali et le Comité national AGOA, cet atelier visait à promouvoir, accroître et diversifier les exportations maliennes vers le pays de l’Oncle Sam, à court et moyen termes. Le document validé, elle, développe une vision stratégique à court terme pour l’amélioration des capacités de notre pays à exploiter les facilités offertes par l’AGOA et le développement durable des exportations nationales, selon le même document. La Stratégie identifie aussi les mesures à entreprendre en vue de renforcer les capacités de l’offre des produits de qualité par des entreprises et la facilitation de l’accès de ces produits au marché américain. Elle traite en outre des problèmes de transport, d’assurance, financement…
En ouvrant la rencontre, Boubacar Ballo a estimé que cette sous–utilisation de l’AGOA par nos pays était en grande partie due à la faiblesse des capacités d’offre de produits de qualité et aux conditions d’accès au marché américain.
Dans son mot de bienvenue, Lanfia Camara avait indiqué que l’événement est d’une grande importance pour l’économie nationale. Le directeur général d’APEX–Mali Abdoulaye Sanoko, estime que le Mali peut multiplier par dix la valeur actuelle de ses exportations vers les USA. Comment ? « Le document validé, répond-t-il, priorise quatre axes stratégiques : coton (textiles et confection), l’agroforesterie (beurre de karité, sésame), produits artisanaux et l’élargissement à des produits absents dans les statistiques et qui ont un véritable marché». La stratégie « gagnante » consistera alors, selon lui, à la transformation sur place de ces produits pour créer de la valeur ajoutée.
Le représentant de l’ambassade américaine au Mali, Soumaïla Doumbia, a réitéré l’engagement des Etats-Unis à accompagner le Mali et l’assister techniquement pour la consolidation de ses reformes et de son développement économique.
C. M. TRAORE