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Grève illimitée à l’IUG: la tête du ministre Tall mise à prix
Publié le mardi 28 juin 2016  |  Info Matin
Atelier
© aBamako.com par momo
Atelier de validation du projet de Politique Nationale de la Science, de la Technologie et de l’Innovation
Bamako , le 10 novembre 2015 le ministre de l’Enseignement Supérieur Me Mountaga Tall a présidé l’ Atelier de validation du projet de Politique Nationale de la Science, de la Technologie et de l’Innovation au Radisson Blu




Ce n’est qu’un secret de polichinelle, le statuquo qui règne à l’Institut universitaire de gestion (IUG), depuis deux ans. Face à la persistance de la crise qui oppose le corps professoral à l’administration rectorale, le Comité exécutif national (CEN-SNESUP) a adressé une lettre au Président de la République et au Premier ministre pour exiger le départ du ministre de l’Enseignement supérieur, Me Mountaga Tall et le recteur de l’USSGB, le Pr Samba Diallo, pour incompétence avérée.

Le CEN-SNESUP est sur le pied de guerre. À la suite d’une Assemblée générale, le SNESUP se dit très mécontent de la gestion (laborieuse) faite par le ministre de l’Enseignement supérieur et le recteur de cette crise. Par conséquent, le SNESUP projette d’entamer une grève de 48 heures, les mercredi 29 et jeudi 30 juin 2016, pour exiger la satisfaction de deux points.
« Nous, Syndicat de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SNESUP) – Vu la Constitution ; Considérant l’inaction totale du ministre de l’Enseignement supérieur face à la grève illimitée en cours à l’IUG, depuis le 8 mars 2016 ; considérant la gestion calamiteuse et partisane du recteur de l’Université des Sciences sociales et de gestion de Bamako, de la grève illimitée de l’IUG et aux revendications du SNESUP ; considérant l’incompétence avérée du ministre de l’Enseignement supérieur, Monsieur Mountaga Tall et du recteur Monsieur Samba Diallo à gérer la grève illimitée, depuis deux années universitaires…, décidons d’observer une grève de 48 heures allant du mercredi 29 au jeudi 30 juin 2016 », précise le préavis de grève de 48 heures de soutien au Comité IUG.
Dans le même préavis, en date du 14 juin, le SNESUP revendique la satisfaction de deux points de revendication : « la satisfaction totale des revendications du comité SNESUP de l’IUG ; la démission du ministre de l’Enseignement supérieur, Monsieur Mountaga Tall et du recteur de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako, Monsieur Samba Diallo ».
Le préavis de grève été déposé sur la table du ministre du Travail, avec ampliation aux Président de la République et de l’Assemblée nationale ; aux ministres de l’Enseignement supérieur ; de la Recherche scientifique ; de l’Administration territoriale, etc.
Pour une des rares fois, le SNESUP, connu généralement pour son intransigeance souvent dans ses revendications, a adressé une lettre au Président de la République et au Premier ministre pour leur réitérer leur demande de démission du ministre Tall et du recteur Diallo.
Pour en savoir plus sur les raisons de cette insistance du SNESUP, nous avons pu joindre le secrétaire général du SNESUP, le Dr Abdou Mallé. Selon lui, la situation est très critique et au bord de l’explosion.
«C’est pour cela que le CEN-SNESUP veut alerter et interpeller au plus haut niveau pour un règlement rapide de cette crise qui n’a que trop duré», a-t-il expliqué.
« Nous demandons au Président de la République et au Premier ministre de ne plus rester spectateurs de cette situation qui met en cause l’avenir de milliers de jeunes et les avancées obtenues en matière de formation de qualité, depuis plusieurs années».
Le SNESUP, a mis en garde son secrétaire général, usera de tous les moyens légaux pour l’aboutissement de ses revendications. Autant dire, à son avis, que d’autres actions syndicales plus fortes sont envisageables, si les 48 heures de grève s’avèrent suffisantes.
Depuis le mois de février dernier, le front social est en ébullition au sein de l’IUG. Le comité syndical de SNESUP a multiplié les contestations pour dénoncer la décision de relecture des textes de création de l’Unité de formation et de production (UFP), couramment appelée «Cours du soir de l’IUG» ainsi que des arriérés d’heures supplémentaires. Face à l’indifférence des responsables, une grève de 48 heures (23 et 24 février dernier), puis de 72 heures (1er, 2 et 3 mars dernier) ont été observées, dans cette même indifférence. Toute chose qui a conduit à une grève illimitée en cours, depuis le 8 mars dernier.
Malgré les promesses rassurantes données par le ministre de l’Enseignement supérieur aux députés de l’Assemblée nationale, il y a quelques semaines quant à sa disponibilité de dialoguer avec les professeurs, c’est toujours le statuquo.
Les doléances des enseignants peuvent être regroupées en trois points essentiels : le contrat octroyé à six vacataires, les arriérés liés aux avantages et les textes de création d’une Unité de formation et de production (UFP). Le dernier point constitue le point de discorde entre le rectorat de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako (USSGB) et le syndicat de l’IUG. En effet, créée le 28 novembre 2000 par les enseignants, conformément aux textes, l’UFP a été inspirée d’une expérience canadienne. En somme, il s’agissait d’organiser des cours du soir à l’intention des professionnels (formation continue), moyennant 360.000 FCFA par an. Ainsi, les enseignants entendaient améliorer leurs conditions de vie et, partant, celles de l’Institut qui reçoit une partie des frais d’inscriptions et d’études.
Selon Oualy Badji Sissoko, les enseignants de l’UFP versent 50 000 FCFA par auditeur au rectorat pour l’utilisation des locaux de l’État.
En fait, les choses ont pris une autre tournure quand le ministère de l’Enseignement supérieur a pris un arrêté de création d’une UFP. Lequel arrêté charge le Rectorat de l’élaboration des modalités de fonctionnement de cette unité. À ce titre, le Rectorat a engagé six contractuels permanents. Le syndicat n’est pas opposé à la signature de contrat avec les vacataires, mais il trouve inconcevable que lesdits vacataires soient rémunérés sur les fonds générés par l’UFP, explique un responsable syndical. Aussi, depuis la reprise des Cours du soir en janvier dernier, les enseignants n’auraient perçu aucun centime. Un fait que le syndicat impute au changement apporté par l’arrêté ministériel.

Par Sidi Dao
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