A l’instar des autres pays, le Mali a célébré la journée internationale de la lutte contre la drogue le 26 juin dernier sous l’égide du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, à travers l’Office Central des Stupéfiants (OCS). Dans le cadre de cette commémoration, une conférence-débats a été organisée, hier lundi 27 juin à la Faculté de Droit Privé (FDPRI).
Organisée par l’Office Central des Stupéfiants, cette journée avait pour objectif de sensibiliser les populations sur les risques et inconvénients liés à la consommation de la drogue. Le thème national retenu pour cette année est « Femme et la drogue ».
Le directeur l’Office Central des Stupéfiants, le lieutenant-colonel Adama Tounkara, dans son intervention, a expliqué la mission de sa structure. Selon lui, ils ont choisi ce thème parce que la femme a un rôle central à jouer dans la société en tant qu’épouse et mère.
« Nous avons constaté que depuis quelque temps, il y a de plus en plus de jeunes filles qui sont impliquées dans la consommation des stupéfiants » a-t-il souligné. Avant d’affirmer que l’environnement contribue beaucoup à la consommation des stupéfiants.
Selon lui, les fréquentations sont la cause principale de ce fléau. C’est pourquoi, dit-il, il est bon d’attirer l’attention de la société en général et des organisations féminines en particulier sur cet aspect.
Pour sa part, la directrice nationale de la Promotion de la Femme Mme Dembélé Rokia Dembélé dira que ce thème est venu à point nommé car la population malienne est majoritairement constituée de femmes. Selon elle, si cette frange est versée dans la drogue, cela met en péril l’avenir du Mali.
« Nous allons nous engager aux cotés des acteurs impliqués dans cette lutte contre la drogue dans le cadre de la sensibilisation auprès des universités, des écoles fondamentales. Nous allons être à vos cotés pour augmenter la sensibilisation et l’information sur les méfaits de la drogue », a-t-elle indiqué.
A ses dires, les enfants commencent à verser dans la drogue au niveau des écoles fondamentales. Cela se passe à travers des petits groupes constitués à l’école. Des groupes à travers lesquels, les jeunes garçons attirent les jeunes filles envers la drogue.
Le conférencier, Souleymane dit Papa Coulibaly, psychiatre au CHU du Point G dans son exposé dira que la drogue est un sujet assez important surtout que le thème porte sur la femme. Selon lui, la consommation de la drogue est un fléau international qui mine nos sociétés et notre jeunesse.
« L’histoire de la drogue se confond avec les croyances, les besoins et les conflits chez l’homme. L’humanité a toujours connu la drogue. », a-t-il indiqué. Avant de citer les drogues qu’on rencontre couramment de nos jours. Il s’agit entre autres du cannabis, des feuilles de coca (appelé cocaïne), le pavot (l’opium, l’héroïne, morphing), le tabac, la cigarette. Dans l’histoire dit-il, la drogue a toujours été là. Et elle était utilisée soit lors des rites religieux, des pratiques thérapeutiques, mais aussi pour l’ivresse.
Après avoir défini la drogue, Souleymane dit Papa Coulibaly a parlé de ses conséquences chez l’homme. Selon lui, elle modifie le fonctionnement du cerveau, sa perfection et le comportement du consommateur.
« C’est une substance qui joue sur le cerveau, qui expose aux risques de dépendance, qui est particulièrement dangereuse et qui est interdite par la loi » a-t-il indiqué.
Pour lui, lorsqu’une personne consomme de la drogue, cela crée chez lui, une situation de dépendance.
« Quand son organisme réclame la drogue, cela se traduit par la nervosité, le tremblement, l’agressivité, etc »,a-t-il souligné. Avant de préciser que ces états ne sont pas contrôlables par les consommateurs de drogue.
A noter que pour cette journée internationale de lutte contre la drogue, il est prévu trois activités : la première a été cette conférence-débats, la seconde sera une marche prévue pour ce 28 juin à laquelle prendront part plusieurs organisations féminines et enfin la destruction des produits et stupéfiants qui ont été saisis.
Fily Sissoko