Le tirage des cinq poules des éliminatoires du Mondial 2018 (zone Afrique) a eu lieu le vendredi 24 juin 2016 au Caire, en Egypte. Un exercice qui est loin d’avoir été favorable à notre pays, tombé dans le groupe C où il affrontera la Côte d’Ivoire, le Maroc et le Gabon. Il va falloir jouer crânement nos chances et jouer sans complexe pour espérer une qualification historique à une phase finale de Coupe du monde de football senior.
Pour obtenir son ticket pour la Coupe du monde «Russie 2018», le Mali doit se défaire de «vielles connaissances» dans la poule C, notamment la Côte d’Ivoire, le Gabon et le Maroc. Les Aigles entrent dans la danse par un périlleux déplacement à Abidjan, en Côte d’Ivoire, pour affronter les Eléphants le 3 octobre 2016. Ils vont boucler ces éliminatoires à l’extérieur, précisément à Libreville (Gabon) où ils croiseront le fer avec les Panthères le 6 octobre 2017 pour le compte de la 6ème et dernière journée de poules. Si pour les observateurs, la poule B est celle de la mort (Zambie, Cameroun, Algérie et Nigeria), le groupe C est aussi très relevé. Et notre pays bénéficiera de tout sauf de l’effet de surprise, car il sera très attendu par ses adversaires.
Considérée comme notre éternelle «bête noire», la Côte d’Ivoire est donnée comme favorite de ce groupe. Mais cela n’est qu’un pronostic puisqu’une rencontre de football n’est jamais jouée d’avance. Les matches Mali-Côte d’Ivoire se jouent le plus souvent au mental, et non sur la forme du moment. Malheureusement, les Ivoiriens ont toujours pris l’ascendant à ce niveau, aussi bien avec les clubs que les sélections nationales.
Toutefois, il faut souligner que ce «mythe ivoirien» est de plus en plus surmonté par les nouvelles générations de footballeurs maliens qui n’ont aucun complexe à nourrir. Si nous avons bonne mémoire, la dernière confrontation officielle date du 4 février 2016 avec la demi-finale du Chan «Rwanda 2016». Nos Espoirs s’étaient imposés par 1-0. On se rappelle aussi que le 24 janvier 2015, le Mali et la Côte d’Ivoire s’étaient séparés sur un score nul (1-1) à Malabo lors de la Can «Guinée-Equatoriale 2015». Le Mali avait ouvert le score dès la 7ème minute par Bakary Sako et la Côte d’Ivoire a dû cravacher pour revenir par Gradel qui a égalisé à la 86ème minute de jeu.
Convaincants face aux Lions indomptables du Cameroun (1-1), le tort des Aigles avait été ce jour de se contenter de défendre le but marqué. Mais ces deux confrontations attestent d’un certain rééquilibrage dans les rapports de force entre les deux sélections. Avec une vieillissante Côte d’Ivoire et une sélection malienne qui ne cesse de se rajeunir, le coup est jouable pour les Aigles.
Depuis la co-organisation de la Can 2012, le Gabon ne cesse de monter en puissance et accueille la phase finale de la Can 2017. Même si les Aigles ont barré le chemin des demi-finales de la Can 2012 aux Panthères devant leur public à Libreville, ce sont aussi des adversaires à prendre très au sérieux.
Figurant parmi les premiers pays qualifiés pour la Can «Gabon 2017», les Lions de l’Atlas du Maroc ne sont pas non plus des adversaires à minimiser. Après une traversée du désert, le football marocain est en train de renaître de ses cendres. Un retour qui se fait désormais sous la direction d’un acteur averti du football africain, le Français Hervé Renard, qui a déjà remporté deux trophées de la Can avec la Zambie et la Côte d’Ivoire.
Même si les pays maghrébins réussissent généralement à nos clubs et équipes nationales, il ne faudra nourrir aucun complexe (de supériorité ou d’infériorité) dans ces éliminatoires pour éviter toute surprise désagréable. Ce qui doit pousser les Aigles à accorder la même valeur aux Eléphants de la Côte, aux Lions du Maroc et aux Panthères du Gabon. Les Aigles doivent mouiller le maillot et crânement jouer leurs chances, en ne laissant aucune place à l’improvisation ! La qualification est certainement à ce prix !
Moussa BOLLY