Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré le 27 juin 2016, la Journée internationale de lutte contre la drogue. Pour cette célébration, l’Office central des stupéfiants a organisé une conférence-débat sur le thème : «Femmes et drogue». C’était le lundi à la Faculté de droit privé.
Cette conférence-débat a été co-animée par Souleymane dit Papa Coulibaly, Psychiatre au CHU Point G, et Diawara Bintou Coulibaly de l’Association pour la promotion de droits de femme (Apdf).
C’était en présence du Directeur général de l’Office central des stupéfiants, Adama Tounkara ; des représentants du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Ibrahima Sangho ; de la Directrice nationale de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Dembélé Rokia Dembélé ; du doyen de la Faculté de droit privé et de l’Avocat général, représentant le Procureur général de la République.
Dans son exposé, le conférencier Souleymane Dit Papa Coulibaly a fait l’état des lieux et parlé de la problématique de la consommation de la drogue par les femmes. Il a fait un rappel historique entre l’homme et la drogue, avant de faire savoir qu’au Mali, une enquête réalisée en 2015 a montré que sur 500 consommateurs de drogue, il y a une prévalence de 1,2% de femme. Souleymane dit Papa Coulibaly a expliqué qu’au service de Psychiatrie du CHU Point G, dans une population de démantèlement de soins par addiction, 10,8% sont de sexe féminin. Il dira que les produits consommés sont, entre autres, l’alcool, la cigarette, le cannabis.
Selon le conférencier, les individus consomment ces drogues pour changer d’état d’esprit, surmonter la fatigue… Il a indiqué que la drogue cause une incapacité à l’individu de remplir ses obligations majeures. Souleymane Dit Papa Coulibaly a également expliqué que nombreux sont des facteurs qui concourent à la vulnérabilité des femmes en matière de consommation et de dépendance aux drogues.
Par ailleurs, le conférencier a aussi parlé des conséquences liées à la consommation des drogues par les femmes. Il s’agit des conséquences physiques liées à l’irrégularité du cycle menstruel et à l’altération de la fonction reproductrice ainsi que la dépendance du produit qui peut conduire une femme à se prostituer ou à se suicider.
Quant à la conférencière, Diawara Bintou Coulibaly, elle a parlé du rôle de la femme dans la lutte contre la drogue. Elle dira que les femmes ont un rôle important dans cette lutte, d’autant que ce sont elles qui sont à la base de l’éducation dans la société.
Notons que l’Office central des stupéfiants a été créé en 2010. C’est un service spécialisé dans la lutte contre le trafic illicite de drogues. Il a pour mission de mettre en œuvre l’ensemble de mesures de prévention, de contrôle et de répression envisagée au plan national, sous-régional et international pour une lutte efficace et coordonnée contre la trafic de drogue.
Entre 2012 et 2015, l’Office central des stupéfiants a effectué d’importantes confiscations de drogues qui se chiffrent à 36, 400 kg de metaphétamine d’une valeur de plus de 5 milliards 915 millions de Fcfa ; 20 kg de cocaïne, d’une valeur de plus de 900 millions de Fcfa ; 10 tonnes de cannabis, d’une valeur de près d’un milliard de Fcfa.
À la suite de ces opérations de saisies, plus de 150 personnes de nationalités différentes ont été interpellées et mises à la disposition de la justice. Des condamnations variant entre 3 à 5 ans d’emprisonnement et des amendes allant jusqu’à 5 millions de Fcfa ont été prononcées.
Diango COULIBALY