À l’éducation nationale, censée donner à notre pays des cadres compétents capables de relever les défis du développement socio-économique véritable et durable, les problèmes se succèdent et se ressemblent toujours. C’est le constat malheureux qu’on a pu faire depuis plus d’une vingtaine d’années, notamment en ce qui concerne l’organisation du Baccalauréat (BAC) dans notre pays, avec ses corollaires de fraudes et de fuites de sujets d’examen. Mais tel n’a pas été le cas cette année, même s’il y a eu des tentatives qui se sont soldées par des échecs. Le ministre Togo s’en sort bien contrairement à ses prédécesseurs, notamment Mme Togola Jacqueline Marie Nana.
Depuis plus de 10 ans, le peuple malien n’a pas caché son indignation face à ce qu’il qualifie «d’irresponsabilité» dans l’organisation du BAC. Si les dégâts ont été un tantinet limités, le comble de l’échec a été atteint en 2014, avec comme ministre de l’Education nationale, Mme Togola Jacqueline Marie Nana.
Jamais dans l’histoire du Mali, le BAC n’avait connu un tel sabotage. «Dans le changement promis par le président IBK dès son arrivée au pouvoir, le secteur de l’éducation a véritablement échoué. Le BAC en est l’illustration parfaite», lançait un militant de la société civile, quelque peu dépassé par «cette catastrophique organisation avec des fraudes et des fuites de sujets» qui constitue une «honte nationale».
En effet, on se souvient encore qu’en 2014, alors ministre de l’Education nationale, Mme Togola Jacqueline Marie Nana avait fait une sortie fracassante à la télévision nationale pour affirmer qu’elle avait pris plusieurs mesures et avait mis en garde les fraudeurs et leurs complices lors des examens. De la poudre aux yeux ! Car, au lieu de lutter contre ce fléau de la fraude, elle l’aurait plutôt renforcé en changeant plusieurs Dcap, les nouveaux étant, dit-on, des militants du parti présidentiel, le Rpm. Une politisation de l’école qui ne disait donc pas son nom !
«L’Etat malien sera intransigeant désormais face aux fraudeurs et à leurs complices en période d’examens. Les fuites de sujets, les fraudes dans les salles d’examen et de correction sont terminées. Nous avons pris des mesures idoines pour enrayer le fléau», avait martelé Mme le ministre de l’Education nationale, Togola Jacqueline Marie Nana, à la télévision nationale. Avant d’ajouter que tout enseignant, directeur, conseiller, Dcap, qui sera pris en flagrant délit de fraude, sera purement et simplement radié et poursuivi en justice par l’Etat malien.
Autre mesure qu’elle avait annoncée : l’augmentation des primes de surveillance de 3 800 FCfa à 4 000 FCfa par jour et l’augmentation des primes de correction des feuilles d’examens. Histoire de soulager financièrement surveillants et correcteurs.
Mais, avec les fraudes massives constatées en cette année 2014, il était admis que cette mise en garde et cette batterie de mesures de Mme la ministre pour mettre fin à cette pratique qui ruine notre école, n’étaient que pour amuser la galerie. En fait, ces fraudes, comparativement aux années passées, se sont multipliées par deux, voire trois.
Ayant tiré les leçons de ce qui est arrivé à son prédécesseur et qui lui a valu la perte de son portefeuille au sein du gouvernement, l’actuel ministre en charge de l’Education nationale, Barthélemy Togo, aurait décidé de prendre le taureau par les cornes. Selon nos informations, il semble que l’organisation des examens de fin d’année, notamment du BAC, lui coupait le sommeil et hantait son esprit. À tel point qu’il aurait décidé de ne pas trébucher là où ses prédécesseurs sont tombés.
Pour ce faire, il a non seulement multiplié les mises en garde, mais aussi procédé à la sensibilisation et à la moralisation des enseignants, particulièrement des surveillants et des correcteurs. De même, il n’a pas badiné avec les primes de surveillance, de correction et autres avantages. Ce qui a motivé plus d’un. Résultat : les examens de fin d’année, notamment le BAC, n’ont pas enregistré de fraudes massives, comme par le passé. Chapeau donc pour le ministre, mais le travail ne fait que commencer et le plus dur reste à venir.
Bruno E. LOMA
Source: Le Reporter