DURBAN (Afrique du Sud) - Le sélectionneur du Nigeria Stephen Keshi a estimé mardi que le conflit en cours au Mali contre des groupes islamistes pouvait être une source de motivation pour les Aigles lors de la demi-finale de la CAN-2013, mercredi à Durban (Afrique du Sud).
Q: Comment évaluez-vous les progrès réalisés par votre équipe depuis votre
nomination en novembre 2011?
R: "La progression de l'équipe se fait graduellement. C'est la première
fois que j'ai la chance de la diriger durant quatre semaines d'affilée et que
nous pouvons vraiment passer du temps ensemble. Pour créer une bonne équipe,
il faut entre trois et cinq ans. Mais ce que je vois est encourageant. Il faut
juste être patient car j'ai besoin de temps."
Q: Votre victoire contre la Côte d'Ivoire en quart de finale (2-1) a changé
le statut du Nigeria. Cela a-t-il modifié votre préparation?
R: "Je ne sais pas ce que c'est que d'être favori ou pas. Ce que je sais,
c'est que nous allons jouer contre une très bonne équipe du Mali, des joueurs
que je connais. Cela ne va pas être facile mais depuis le début du tournoi,
notre approche a été de prendre match après match. Nous n'avons sous-estimé
aucune équipe et mercredi, notre concentration sera à son maximum."
Q: Vous avez déjà dirigé le Mali. Quel est votre état d'esprit avant vos
retrouvailles avec les Aigles?
R: "Ce sera une bonne chose de les retrouver. Les Aigles du Mali font
partie de moi. Pendant deux ans à Bamako, j'ai passé de super moments avec le
public, les Maliens, les joueurs avec qui j'ai encore de très bonnes
relations. Mais je suis un professionnel et mercredi je serai grandement
professionnel. Par contre, après le match on pourra se saluer et se dire
+Salut mon gars+. Ce qu'il faut réaliser, c'est que c'est une grande nation de
football. Il y a beaucoup de talent là-bas et j'ai beaucoup de respect et
d'admiration pour cette équipe. Mercredi, ce sera aussi difficile que contre
la Côte d'Ivoire."
Q: Craignez-vous que le conflit au Mali ne donne une force supplémentaire
aux Aigles?
R: "Ce qui se passe au Mali est dommage. C'est un pays qui a beaucoup de
possibilités. Ce que je vois à la télé me touche. C'est un pays que j'aime
bien mais c'est de la politique, c'est l'affaire des grandes personnes. Nous,
on est des petites gens, des gens du football. Mais c'est vrai que ça peut les
motiver, leur donner plus d'énergie. Ce sera difficile contre une équipe qui a
envie de faire plaisir à son pays et qui prend toutes ses forces dans ce qui
se passe là-bas."