« On veut étudier », « Trop c’est trop », scandaient les élèves de l’Institut universitaire de gestion de Bamako (IUG), hier, au cours d’un sit-in devant le rectorat de l’Université des sciences sociales de Bamako (USSGB), en présence d’un dispositif sécuritaire de la Brigade anti-criminalité (BAC).
Il était 10 heures, quand les étudiants de l’IUG, sortis massivement ont pris d’assaut la devanture du rectorat de l’ USSGB, en scandant « On veut étudier », « Trop c’est trop », « Nous voulons rentrer en classe ».
Pour rappel, cela fait déjà 4 mois que les professeurs de l’IUG sont partis en grève illimitée, laissant le sort des étudiants dans leurs mains. Une année d’étude déjà en péril, selon certains étudiants qui craignent une année blanche, si rien n’est fait.
Conscient du risque qui plane sur l’avenir des apprenants, les responsables syndicales de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) ont décidé de manifester pacifiquement, en revendiquant leur droit d’étudier. Cette manifestation qui a débuté depuis plusieurs jours, est destinée, selon ses initiateurs, à éveiller les consciences des autorités et des professeurs à mettre tout en œuvre pour que les étudiants de l’IUG puissent entrer en classe.
S’exprimant devant des milliers d’étudiants, le secrétaire général de la coordination de l’AEEM, Abdoul Salam Togola, a rappelé les causes du sit-in. « Notre sortie ce matin signifie une seule chose, nous avons une seule question et nous avons besoin de la réponse aujourd’hui : le Mali est-il prêt et capable d’assurer l’éducation de ses fils ? Si oui, qu’ils nous répondent et que l’IUG reprenne les cours le plus vite possible, car nous ne voulons plus trainer dans les rues », a indiqué Abdoul Salam Togola.
« Notre place est dans les classes et non dans les rues », a-t-il a jouté. Selon le responsable syndicale de l’AEEM, l’école est le seul lieu pour les enfants du pays d’acquérir des connaissances Et seule une formation de qualité permettra aux enfants d’être à la hauteur à l’heure de la mondialisation.
« Nous avons trop duré à la maison et nous voulons étudier car notre espoir n’est ni le ministre, ni le Recteur, mais notre formation », a insisté Abdoul Salam Togola. « Le peu que cette Nation peut faire pour ses enfants, c’est l’éducation » a déclaré le premier responsable de l’AEEM. Il a, par ailleurs, imploré les responsables de l’éducation malienne à instaurer un calendrier académique bien établi et respecté pour le bonheur des élèves et étudiants du Mali.
Abdoul Salam Togola a aussi indiqué que tant que l’IUG ne rentrera pas en classe, l’AEEM sera dans la rue tous les jours pour manifester et revendiquer, jusqu’à ce que les étudiants obtiennent gain de cause.
Aucun incident n’a eu lieu pendant le sit-in. Les étudiants sont repartis comme ils étaient venus, pacifiquement en espérant être attendus et avec espoir de rentrer en classe dans les plus brefs délais afin de poursuivre leur formation.
A. K COULIBALY