Les armes se sont suffisamment fait la conversation dans notre pays, aussi bien au Nord qu’au Sud. La violence s’est assez exprimé, atteignant des pics d’une hauteur inouïe pour que s’arrête leur macabre et funeste tête à tête. Le temps du dialogue est venu, le temps de la concession, de l’écoute, du mutuel pardon, de l’échange et de la fraternité aussi. Car nous avons assez eu peur, des peurs paniques, des frayeurs inhumaines. Nous avons assez souffert pour les nôtres, tous les nôtres et les vôtres. Nous avons craint pour le pays, craint pour notre honneur, pour notre histoire, pour ce que fut notre grandeur, pour notre avenir. Nous avons tous les matins adressé nos prières et nos offrandes au Très Haut pour qu’il nous épargne, nous, et le Mali avec…
Maintenant donnons une chance à la chance d’être ensemble. Donnons une chance à nos différends à réconcilier. Entendons-nous sur nos malentendus. Et tout le reste ne relèvera plus que de la péripétie. Pour que lorsque tout ce qui nous effraie et nous divise aura pris fin, qu’il y ai quelqu’un à qui parler, quelqu’un à aider, quelqu’un à qui sourire, celui là qui viendra donner le coup de main, qui sauvera un jour peut être et créera la fraternité de la vie.
Nous nous réclamons de tant de valeurs, de tant de morale et d’éthique, de tant d’expérience historique, de tant de raffinement citoyen et humain, de tant de gloires sociétales et voila que nous sommes au bord du précipice. Et nous voila, nus, incapables de puiser en nous mêmes pour nous faire, à nous-mêmes, entre nous, la conservation. Façonner et ciseler la communion de cœurs et des esprits qui nous sauvera tous… .
Est-ce par orgueil ? Serait-ce par aveuglement et ce coupable obscurantisme qui fait que personne n’actionne le levier du dialogue. Pourquoi soudain perdons-nous le chemin de la table de négociation, pour s’entendre et continuer ensemble, pour mettre tous nos débordements sur le compte de notre amour tyrannique pour notre pays ? Pourquoi devront nous nous asseoir sur des cranes humains, sur le corps de nos frères et de nos sœurs pour parler. Pourquoi ne faisons nous pas l’économie de nos sangs afin que chaque vie épargnée à Bamako et ailleurs soit le viatique pour la construction nationale.
Hommes de Dieu, Vous autres ainés blanchis de sagesse, mères en pleurs, enfants aux abois, les yeux hagards, hébétés, interrogatifs, Rassemblez nous donc ! Asseyez la table du Mali pour que tous les fils s’y rassemblent se parlent, se comprennent et se pardonnent.
Il n’est que temps. Il n’est que grand temps. Le temps du dialogue, En ce jour de l’Afrique.