Les travailleurs des Domaines et du Cadastre dénoncent une « mauvaise gestion » de leur Directrice, Mme Sy Awa Diallo. C’est dans ce sens qu’ils rompent le silence. Objectif : dénoncer un mal anonyme reçu par le personnel et des insanités proférées à l’encontre de certains agents, dans le cadre de la répartition, sans consultation des syndicalistes, des 400 millions de francs CFA de primes entre les travailleurs.
En effet, les travailleurs des domaines relèvent des « insuffisances » au niveau de la gouvernance du service qui, selon eux, se caractérise par un « totalitarisme d’une autre époque » et expriment leur totale réprobation vis-à-vis des « disparités criardes » constatées dans le partage des primes. Les travailleurs désapprouvent le « comportement irrespectueux, narguant et arrogant de leur directrice ». À la suite de ces condamnations, le syndicat demande une explication claire et précise de la directrice générale sur la gestion et le partage des primes. Et depuis le mercredi dernier, la tension est dans l’air à la Direction des Domaines et du Cadastres.
Aussi, les revendications concernent le respect strict des textes et la mise en place d’une grille de répartition claire de primes connue de tout le personnel en procédant à un nivellement par le haut afin de corriger « l’injustice dans le partage des primes ». Surtout qu’avec la méthode instaurée par la duchesse des Domaines, un Secrétaire de bureau gagne plus en prime qu’un chef de division. Est-ce à dire que la directrice nationale des domaines est en mission commandée ou est soutenue par son ministre, Me Bathily ?
En plus, les travailleurs dénoncent « de graves problèmes de management de la directrice des domaines» sur l’inégalité dans les traitements d’agents à niveau égal et « des avantages astronomiques » accordés à certains travailleurs, avec des chiffres à l’appui. Le syndicat propose d’écrire officiellement, à qui de droit, pour informer de la situation qui prévaut au sein de cette structure. Il attend une réponse urgente de la direction et se réserve le droit, en cas de non satisfaction, d’engager des actions concrètes pour la satisfaction de ses revendications. C’est dans ce sens que nous avons tenté d’avoir un entretien avec la Directrice Nationale des Domaines et du Cadastre, Mme Sy Awa Diallo, mais ce fut peine perdue.
À l’accueil de la direction de ce service où nous nous sommes présentés, et après nous avoir fait patienter, il nous a été dit que la directrice est en séance de travail. Il était donc difficile de la rencontrer. Nous avons alors demandé à échanger, même au téléphone, avec son adjoint et là aussi, ce fut impossible, le service de l’accueil nous faisant comprendre qu’il est également très occupé. Et à la question de savoir ce que nous faisons, ce service, qui avait entre temps pris notre numéro de téléphone, nous dit : « On vous appellera puisqu’on a votre numéro ».
Mais ce qui est sûr, c’est que la commission restreinte mise en place par la duchesse des Domaines pour repartir les 400 millions de primes, n’honore guère les textes. Et le partage n’a pas été fait dans les règles de l’art. Du coup, un secrétaire de bureau a gagné plus en primes qu’un chef de division. Mieux, la prime de certains agents a été suspendue par la Directrice. Au motif que ces derniers ne viennent pas à l’heure au service. Même les structures extérieures des domaines, les agents de sécurité et le cabinet du ministère des Domaines de l’État et des Affaires Foncières ont eu leur part de gâteau. Contrairement, aux dispositions des textes. Mais le hic qui tilt, c’est que l’enveloppe octroyée au bonze du département est à la discrétion des travailleurs. Et seule, la Directrice des Domaines a choisi les personnes qui doivent la percevoir.
En comparaison aux autres services, la Direction des Domaines et du Cadastre est pilotée, de bout en bout, par le cabinet du département de tutelle.
En revanche, Mme Sy Awa Diallo, n’est plus en odeur de sainteté avec ses agents et continue toujours de bénéficier du soutien du ministre Batilly. Mais comment? Une question à laquelle nous donnerons une réponse dans nos prochaines éditions.
Cyrille Coulibaly