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Entre la SECNAMI et le Ministre des Mines: Le divorce est consommé
Publié le jeudi 30 juin 2016  |  Le Prétoire
5è
© aBamako.com par Androuicha
5è session du Conseil Supérieur de l`Agriculture
Bamako, le 5 mai 2014 au palais de Koulouba. La 5è session du Conseil Supérieur de l`Agriculture s`est tenue sous la présidence du chef de l`Etat M. Ibrahim Boubacar Keita qui a lancé à cette occasion la campagne agricole 2014-2015




Les propos tenus lors de la conférence de presse, mardi, en disent long sur l’ampleur de la brouille entre les miniers et leur département de tutelle, conduit par Cheickna Seydi Ahmady Diawara.
«Nous avons été tellement déçus qu’un Ministre du Mali, s’occupant d’un secteur aussi stratégique comme les Mines qui, aujourd’hui, génère plus de 400 milliards de nos francs par an, contraint ce secteur à un mouvement de grève nationale à cause de Nampala qui n’a même pas commencé à produire».

Ces propos sont de Mahamadou Konté de la Section nationale des mines et des industries (Secnami) et viennent en réaction aux pratiques jugées incompréhensibles du ministre des Mines, Cheickna Seydi Ahmady Diawara, suite à la suspension de leurs camarades de la Mine de Nampala. Ils ont été tenus à la faveur d’une conférence de presse organisée le mardi 28 juin 2016 à la Bourse du travail.

L’objectif de cette rencontre était de partager avec les professionnels de media les préoccupations de l’heure dans le secteur des mines et de l’industrie.
En effet, la Section nationale des mines et des Industries (Secnami) s’insurge contre certains principes des patrons non seulement au niveau de l’administration industrielle et minière, mais aussi au niveau des cimenteries.

Pour Mahamadou Konté, c’est à partir du 20 novembre 2014 que la Secnami a eu un accord avec les partenaires, notamment le Conseil national du patronat et l’Etat du Mali. Il était prévu, explique-t-il, d’insérer le plan social dans la convention collective des sociétés et entreprises minières, géologiques et hydrogéologiques en République du Mali. Selon lui, depuis 2014, avec cet accord, la Secnami a pu mettre en place une commission de négociation avec les patrons des mines. Mais force est de reconnaitre que durant 9 mois, c’était un point mort, car il y avait, dit-il, un dialogue de sourds.

«Au moment où les travailleurs demandaient pour les petites catégories 36 mois d’accompagnement en cas de licenciement pour motif économique et fermeture des mines, les patrons proposaient 1 mois de salaire conventionnel», déplore Konté. Et d’expliquer que par la suite, le syndicat a approché le ministère des Mines et le Cnpm pour demander leur implication dans l’aboutissement du plan social. Mais, regrette le conférencier, c’était toujours le statuquo. L’autre constat aberrant, du point de vue de Konté, est la situation ‘’précaire’’ des travailleurs au niveau des cimenteries. Selon lui, le cas de l’usine de Dio se passe de commentaires car, sur plus de 1 000 travailleurs, seulement 9 sont sous contrat permanent, le reste des employés étant des journaliers. L’usine de Diamou reflète les mêmes conditions de précarité que Dio, si l’on croit M. Konté.

Et de préciser que c’est après l’échec des négociations que le syndicat a finalement observé une grève de 3 jours le mois dernier. En outre, les miniers regrettent que les travailleurs des mines des pays voisins bénéficient d’un plan social et une couverture sociale digne de ce nom alors qu’il n’en est rien de tout cela pour eux. «Et pourtant, ce sont les mêmes sociétés qui détiennent les mêmes contrats. Alors pourquoi refuser de nous accorder 36 mois d’accompagnement en cas de licenciement pour motif économique ou de fermeture des mines ?», interroge le syndicaliste.
Que reproche-t-on au ministre ?

A en croire les responsables de la Secnami, c’est suite à la grève que le groupe Robex Nampala a décidé de suspendre le Secrétaire général du comité syndical de ce site et 3 autres de ses collègues. Pour Konté, après plusieurs négociations entre les différentes parties, le syndicat a décidé d’impliquer le Ministre des Mines, Cheickna Seydi Ahmady Diawara. Ce dernier, estime-t-il, n’a pas été convainquant pour avoir procédé à une simple suspension pour des raisons d’enquêtes, alors que le salaire continue. C’est après ce triste constat que la Secnami a invité les camarades d’aller en grève de 72 heures. Une grève qui, selon les miniers, a été observée à plus de 90% par les militants et qui a engendré une perte de 800 millions de F CFA par jour à l’Etat. Pour sa part, le Secrétaire aux relations administratives du bureau exécutif de l’Untm, Issa Bengaly, rassure les membres de la Secnami en ce qui concerne le soutien total de la centrale syndicale.

Ibrahim M.GUEYE
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