Ouagadougou, Dix personnes ont été arrêtées en lien avec les attaques islamistes de Ouagadougou et de la station balnéaire de Grand Bassam en Côte d’Ivoire, dont trois sont soupçonnées d’être liées à ces
deux attentats, a indiqué jeudi le ministre burkinabè de l’Intérieur.
"A ce jour les services de sécurité du Burkina Faso ont interpellé dix personnes dont trois présentent un intérêt particulier pour les attentats de Cappuccino (café principal cible de l’attaque de Ouagadougou), de Grand Bassam, de même que les attaques de Oursi (au nord du Burkina, à la frontière
avec le Mali et le Niger) en août 2015", a indiqué lors d’une conférence de presse le ministre Simon Compaoré. Un officier de la gendarmerie a précisé que ces interpellations avaient commencé en mai.
Ces interpellations ont commencé "en mai", a précisé le colonel Serge Alain
Ouédraogo, chef d’Etat-major adjoint de la gendarmerie nationale, superviseur
principal des enquêtes terroristes.
Les dix personnes faisaient partie d’un groupe de "49 suspects" de
"nationalités diverses" interpellés dans le cadre de ces enquêtes. Du lot, 39
ont été relaxées pour "insuffisance" de preuves.
Parmi les personnes interpellées: une femme de "nationalité étrangère" dont
le frère servait de chauffeur "principal" d’une voiture V8 "beaucoup utilisée
pour les opérations à la fois au Cappuccino et à Grand Bassam et qui servait à
transporter les jihadistes mais également du matériel".
Selon le ministre "six individus" en lien avec l’attaque de Ouagadougou
dont les noms sont connus des services de sécurité sont encore "activement
recherchés". Parmi eux, figure le chauffeur de la voiture V8.
"Des pays amis comme l’Algérie, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger sont
des pays avec qui le Burkina Faso travaille. Puisque chacun gère un fichier
d’éléments terroristes dangereux et en échangeant, on a fait des recoupements
(et trouver) qu’il y a des noms qui se répètent aussi bien en Côte d’Ivoire
qu’ici par rapport aux attaques de Grand Bassam, du Cappuccino et du Splendid
Hôtel", a souligné le ministre.
Et ce recoupement d’informations a permis de remonter la piste de trois
personnes soupçonnées d’avoir participé à la fois aux attaques islamistes en
Côte d’Ivoire et au Burkina Faso, selon ce responsable.
"On continue d’affiner les recherches mais probablement ça doit être les
mêmes éléments" qui ont orchestré les attaques de Ouagadougou et Grand
Bassam", a expliqué le ministre, précisant que parmi les trois suspects, "il y
en a un qui est parti du Mali, qui a fait le Niger, le Burkina et est remonté
en Côte d’Ivoire".
Le Burkina Faso a été touché le 15 janvier par les plus graves attentats
jamais perpétrés sur son territoire lorsque trois commandos ont attaqué à
Ouagadougou le café-restaurant Cappuccino, le bar Taxi Brousse et les hôtels
Splendid et Yibi faisant 30 morts et 71 blessés. Trois jihadistes dont les
nationalités demeurent inconnues ont été tués lors de l’intervention des
forces de l’ordre.
L’attaque en mars de la station balnéaire de Grand Bassam, près d’Abidjan,
a fait 19 morts. C’était la première attaque de ce type perpétrée sur le
territoire ivoirien.