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Accord pour la paix au Mali: Les acteurs décryptent les freins de sa mise en œuvre
Publié le vendredi 1 juillet 2016  |  Le Républicain
Cérémonie
© aBamako.com par A S
Cérémonie de signature de l`accord de paix par la CMA
La CMA a signé l`accord de paix et réconciliation le 20 Juin 2015 à Bamako




« Regards croisés sur les contraintes politiques institutionnelles et constitutionnelles de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali » , tel est le thème de la Journée Balanzan organisée par la Fondation Balanzan pour la gouvernance et la stabilité s’est tenu hier jeudi le 30 juin 2016 au CICB. C’était sous la présidence de l’ambassadeur Moussa Makan Camara, Président de la fondation, en présence du représentant de l’organisation internationale de la Francophonie, Boubacar Abdrahamane Issa.

Cette séance de réflexion a été l’occasion pour les acteurs du processus de paix au Mali (société civile, classe politique, les groupes armés…) de se pencher sur les obstacles dans la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Les communications ont porté sur : l’identification des contraintes sur le plan politique, institutionnel et constitutionnel dans la mise en œuvre de l’accord et des propositions de solutions alternatives en s’inspirant des leçons tirées des expériences et des bonnes pratiques permettant de lever les écueils.

Les panelistes de cette journée étaient au nombre de Cinq. Il s’agit du Porte- Parole de la Plateforme, Me. Harouna Touré, du Représentant de la CMA, Mohamed Ould Mohamoud, le Secrétaire politique du RPM, Nankoma Keita, le Président du Parena, Tiébilé Dramé et le Pr. Ali Nouhoum Diallo , Président de la COMADE, également, ancien Président de l’assemblée nationale.

Organisée grâce à l’appui de l’Organisation Internationale de la Francophonie, cette journée de réflexion et d’échanges de la Fondation Balazan entend apporter sa contribution à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali comme l’atteste le président de la fondation, l’ambassadeur Moussa Makan Camara qui a déclaré que l’accord de Bamako est un compromis et par conséquent, il importe d’en faire une gestion politique.

Aussi, il dira que c’est un outil de résolution des problèmes signés entre deux parties et que ces parties doivent chercher l’adhésion des populations, des acteurs politiques, des leaders d’opinion afin d’élargir la base de cet instrument politique. Concernant la conférence d’entente nationale, il a souligné qu’elle sera le lieu idéal pour l’élaboration d’une charte pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale sur une base consensuelle. De son avis, les contraintes et servitudes liées à l’exécution du chronogramme adopté doivent être réexaminées afin de procéder aux réadaptations qui s’imposent, dans un esprit consensuel, avec seule finalité, le respect des clauses essentielles de l’accord dans l’intérêt du Mali.

Le représentant de l’organisation internationale de la Francophonie, Boubacar Abdrahamane Issa, a déclaré que les responsables de l’OIF attachent une très grande importance à tous les efforts engagés au Mali et dans toute la région saharienne pour enraciner davantage la paix et la stabilité, la sécurité en particulier à travers la mise en œuvre de l’accord de paix. Il soulignera que pour faire la paix, le concours de tous les acteurs nationaux est indispensable. Car selon lui, c’est une étape décisive sur le chemin de la paix.

Dans sa communication, le porte-parole de la plateforme, Me.Harouna Touré dira que l’accord pour la paix et la réconciliation ne connait pas de dispositions alternatives. À ses dires, toutes les dispositions y compris sont obligatoires et elles doivent être exécutées intégralement afin de réconcilier les parties et ne peuvent être modifiées que de leur commun accord.
Pour le secrétaire politique du RPM, Pr. Nankoma Keita l’accord a été signé et, de son avis, il faut une intelligence collective pour sécuriser sa mise en œuvre. Il indiquera qu’il y a urgence à ce que le déficit d’appropriation soit comblé.

Le représentant de la CMA, Mohamed Ould Mohamoud a déclaré que la nomination du haut représentant va permettre à la mise en œuvre immédiate de l’accord. En ce sens, il a souligné que la conférence d’entente nationale est importante dans la mise en œuvre de l’accord et que le monde doit y participer, mais que malheureusement rien n’a bougé dans ce sens.

Le Pr. Ali Nouhoum Diallo de la COMADE, dans sa communication, a fait savoir que la conférence d’entente nationale est réellement la pièce maitresse de cet accord. A le croire, elle devrait être précédée de tout et être la première des choses. Quand au Président du Parena, Tiébilé Dramé, il a souligné que cet accord fait entrer le Mali dans une nouvelle ère qui est celle des régions Etats disposant de larges pouvoirs qui n’ont rien en envier à ceux d’une fédération de facto. En ce sens, il a évoqué les articles 6, 8 et 9 de l’accord d’Alger. « C’est une nouvelle ère et c’est pourquoi la nécessité s’impose justement de relire notre constitution au regards des engagements pris par notre gouvernement à Alger», a-t-il précisé. En outre, il dira que l’accord contient plusieurs nouveaux articles ayant un impact sur la constitution comme par exemple la création du sénat, etc.

Ousmane Baba Dramé
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