Une étude a tenté d’identifier les contraintes avant de proposer des mesures favorisant une meilleure fertilisation des sols
L’Observatoire du marché agricole (OMA) a organisé mercredi dernier dans la salle de conférence de la Direction des finances et du matériel du ministère de l’Agriculture, un atelier de validation des résultats de l’étude « Diagnostic sur le secteur des intrants agricoles et le cadre légal des intrants au Mali : cas des engrais ». L’étude et sa validation ont été financées par l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA). L’OMA a organisé cet atelier en collaboration avec l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), les directions nationales de l’Agriculture (DNA), du Commerce et de la Concurrence (DNCC), le Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA), le Groupe d’actions politiques « marché » d’AGRA.
L’atelier de validation a examiné l’état des lieux des engrais au Mali, les règles régissant le contrôle de qualité et la commercialisation des engrais dans l’espace UEMOA/CEDEAO, les contraintes majeures dans le secteur des engrais au Mali et dans la sous-région ouest-africaine et les pistes de solutions pour un meilleur accès des petits producteurs aux engrais de qualité.
En Afrique de l’Ouest, on utilise en moyenne moins de 10 kg d’éléments nutritifs à l’hectare alors que la moyenne mondiale est de 107 kg. Les présidents des pays membres de la CEDEAO réunis à Abuja (Nigeria) en 2006 avaient pris l’engagement de relever le niveau d’utilisation des engrais dans leurs pays respectifs à un niveau ciblant les 50 kg/ha d’éléments nutritifs à l’horizon 2015. Cette déclaration a entrainé l’adoption de la politique de subvention des engrais par les différents gouvernements et force est de constater qu’aucun pays n’a atteint la cible de 50 kg/ha. Seulement 4 pays ont pu dépasser le niveau de 10 kg/ha. Il s’agit de la Côte d’Ivoire (16 kg/ha), du Nigeria (13 kg/ha), du Ghana (12 kg/ha) et du Mali (11,3 kg/ha). Ce taux global est variable selon les cultures et il est certainement encore plus faible pour certaines catégories de cultures que d’autres.
Actuellement au Mali, la mauvaise qualité de certains engrais pourrait freiner l’élan d’utilisation des fertilisants et avoir des conséquences néfastes sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations ainsi que la dégradation de l’environnement.
Le secteur connait des dysfonctionnements qui peuvent entrainer un faible accès des petits producteurs aux engrais. Ainsi, pour un développement et une mise en œuvre de bonnes pratiques règlementaires dans la production, l’accès et la commercialisation des engrais de qualité dans le pays, il faut une implication de tous les acteurs du secteur. Cela passe par les gouvernements et ses partenaires techniques et financiers, les producteurs, les importateurs et les distributeurs.
La présente étude est dérivée du projet « Influencer la formulation et la mise en œuvre des politiques agricoles et des règlementations favorables à l’accès au marché des intrants de qualité pour les petits producteurs». Elle contribue à une identification des contraintes majeures à l’accès des petits producteurs aux engrais de qualité et préconise des mesures afin de faciliter la mise en place de politiques favorisant leur utilisation au Mali. L’objectif principal de l’étude est d’améliorer l’environnement technique et règlementaire permettant un meilleur accès des petits producteurs à l’engrais de qualité au Mali.
L’étude a permis de découvrir que les engrais même subventionnés ne sont pas accessibles aux producteurs. Les raisons sont, entre autres, la pauvreté des producteurs, la mauvaise gestion des engrais subventionnés, le retard dans le paiement de la part de l’Etat. Les producteurs des zones concernées ont difficilement accès aux engrais en quantité, à temps et en qualité. Ils sont souvent obligés de se rabattre sur le marché, où le coût est beaucoup plus élevé. Cependant, les producteurs organisés sont plus enclins à recevoir les engrais subventionnés sans nécessairement augmenter les quantités appliquées par hectare.
... suite de l'article sur L’Essor